Très franchement, nous ne sommes pas super emballés à l’idée de taper sur Laurent Blanc. Le Président a un cv qui parle pour lui, plus sur le pré que sur le banc, et on ne remporte pas deux championnats de France, deux coupes de la ligue et quatre trophées des champions par hasard.
Mais après cette première journée de Ligue des Champions, ce n’est pas l’envie qui nous manque. Lolo a encore été plus que passif sur son banc, et encore une fois, il a été battu dans le coaching par son adversaire direct. Il faut dire que Franck de Boer a fait fort en sortant un joueur à la mi-temps et en remplaçant le héros Schöne quelques minutes après son but, l’exemple parfait démontrant que l’équipe vaut plus que les individualités.
Blanc semble incapable de faire les choix qui s’imposent. Au coup d’envoi, le coach parisien décide de revenir à son 4-3-3 « défensif » en sortant Pastore du trident du milieu pour replacer Matuidi. Sur le fond pourquoi pas, Blanc ne prend pas de risque en reformant son trio qui a déjà fait ses preuves, Matuidi a fait deux rentrées intéressantes sans être flamboyantes à Rennes et face à Sainté, le joueur est reposé et semble fin prêt après une préparation retardée. Sauf qu’en titularisant le français, Blanc sort Pastore, excellent depuis le début de saison. L’argentin a-t-il bien pris la mise au ban ? Il suffit de voir son entrée en jeu (à la place de Verratti) pour répondre à la question : aucun replacement défensif, aucune envie. Une manière de dire à Blanc d’aller se faire voir.
Car c’est là le premier problème de Blanc. Il ne fait pas jouer la concurrence. Il a beau dire qu’il a l’effectif pour mettre des joueurs en compétition, il ne le fera jamais. Car au final nous connaissons tous les onze titulaires. Et Pastore aura beau faire des miracles au milieu, Blanc aura du mal à bouleverser son trio Verratti / Matuidi / Motta. Parlons-en d’ailleurs de ce dernier. Impeccable catin et d’un calme olympien au milieu de terrain, l’italien a passé son temps hier soir à jouer derrière, et rarement en se portant vers l’avant. De la même manière, Cabaye, quand il aura sa chance, aura beau faire des superbes performances, pensez-vous que Blanc aura le cran de le titulariser pour les matchs importants au détriment de Motta ? Ce dernier n’aurait d’ailleurs-t-il pas mérité d’être remplacé hier par un Cabaye ?
Cette réflexion est valable pour d’autres postes clés : en défense centrale au côté de Thiago Silva, David Luiz a une longueur d’avance en raison de son expérience et de son transfert qu’il faut bien justifier. Mais après le match de Marquinhos hier soir, encore très bon, la doublette titulaire de la séleçao sera-t-elle remise en question ? Probablement pas. Déjà l’année passée, malgré les performances en dents de scie d’Alex, impérial au duel, mais fébrile en couverture, Blanc n’a jamais privilégié l’option Marquinhos, sauf sur les matchs à moindre enjeu.
Venons-en enfin au sujet qui fâche. Zlatan est un joueur exceptionnel, aucun doute sur ce point et il est bien sûr évident que Paris est plus fort avec le suédois (quoique moins équilibré) que sans lui. Mais est-ce pour autant une raison pour lui laisser les clés de la maison? Vous souvenez-vous d’un match lors duquel Blanc a sorti Ibra, pour des raisons sportives ? Sur ce début de saison, le joueur a été remplacé deux fois : une fois après avoir plié le match face aux verts et une seconde fois après une blessure face à Bastia. L’année passée ? Dans les compétitions nationales, Zlatan a été titularisé lors 36 de ses 38 apparitions (des entrées en jeu face à Montpellier en coupe et face à Rennes à deux journées de la fin). Sur ces 36 titularisations, saurez-vous me dire combien de fois, Blanc l’a remplacé? 8 fois seulement. Et pire, combien de fois a-t-il été remplacé alors que le match n’était pas gagné d’avance par Paris ? Zéro. A chaque sortie de Zlatan, Paris avait une avance au tableau d’affichage. Il est vrai que Paris est rarement mené et encore moins en championnat, mais lorsque ça arrive ou lors d’un score de parité, le coaching « sortie de Zlatan » n’est jamais tenté. Certes et comme nous le disions plus haut, Paris est meilleur avec que sans lui, mais cette réflexion est globale et, prise sur un match en particulier, elle ne vaut peut-être pas, et dans l’absolu cela ne veut pas dire que la solution à un match serré ou à un retard ne passe pas par un replacement voire un remplacement. Laurent Blanc avancerait sûrement cet argument selon lequel personne ne peut remplacer Zlatan, mais la vérité ne serait-elle pas que Laurent Blanc a peur de sortir Zlatan ? Peur de la réaction que ce dernier pourrait avoir face à un remplacement dans une telle situation, synonyme d’échec.
Dernier point : les coup-francs directs. Combien de matchs, combien d’échecs va-t-il falloir encore endurer avant de demander à Zlatan d’arrêter de tirer les coup-francs ? Hier soir, nous en avons décompté trois. Face à Rennes samedi, c’était plus ou moins la même chose. C’est incroyable le nombre d’occasions qui sont gâchées à cause de l’égoïsme de ce joueur. Certes, sur le total de la saison, il en mettra un voire deux. Des buts qui feront à coup sûr le tour du monde, mais pour combien dans le mur ou en tribune, quand ce ne sera pas dans les gants du gardien, comme hier soir ? Paris ne manque pourtant pas d’arguments et David Luiz hier a bien essayé de négocier un tir, sans succès. Pire, combien d’aller-retour inutiles Zlatan fait-il faire à ses défenseurs pour se placer dans la surface ? Alors que l’effet de surprise est nul puisque le gardien sait à coup sûr que tir il y aura. Est-ce une consigne de Blanc de laisser Zlatan tirer et rater tous les coups de pied arrêtés ? Ou bien bouille-t-il à l’intérieur après chaque faillite de son attaquant ?
Au final, peut-on le blâmer ? Les exemples sont nombreux d’entraîneurs ayant voulu démontrer leur supériorité sur leurs stars mais qui en ont subi les conséquences. Le dernier en date restera Ranieri à Monaco face à Falcao, James ou encore Abidal. Les deux premiers ont certes quitté le Rocher mais le technicien italien les avait précédés, en partie à cause de ces conflits internes.
Si Blanc rentre dans un conflit avec Zlatan, qui selon vous en sortira vainqueur ? Mais le Président doit enfin s’affirmer et montrer qui est le patron !