A l’issue d’une draft peu lisible, Débats Sports livre ses premiers bilans. Qu’elles aient cherché des apports immédiats ou suivi des logiques à long terme, les franchises ont plus ou moins réussi leur draft ». Deuxième volet d’une série dont notre draftologue a le secret avec les franchises dont la réussite de la draft ne pourra être jugée qu’à moyen terme.
Premier épisode de cette nouvelle série avec les Sacramento Kings.
Sacramento Kings
Telles étaient les cris de la foule en liesse des fans de Sacramento il y a maintenant quelques mois.
Et pour cause !
Détenue par les frères Maloof depuis des années, la franchise n’allait nulle part, embourbée dans les tréfonds de la ligue par une gestion sportive calamiteuse.
L’heure était donc tout naturellement à la célébration lorsqu’un consortium d’investisseurs a pris les commandes du navire après la vente des parts des deux actionnaires majoritaires.
A l’approche de la Draft, des craintes persistaient tout de même.
Les nouveaux propriétaires, déjà maîtres de leur bien depuis plus d’un mois, avaient en effet tardé à nommer un nouveau General Manager, clef de voûte de la direction sportive par son sens stratégique.
Intronisé dans ses fonctions à seulement 12 jours de l’échéance, Pete D’Alessandro était certes issu de l’organisation des Denver Nuggets mais se trouvait en situation d’urgence pour contacter ses futurs assistants et mener à bien la conduite de la cérémonie du 27 Juin.
Les rumeurs faisaient état, le soir fatidique, de la volonté de la nouvelle organisation de monter dans la Draft pour y acquérir Ben Mclemore, longtemps auréolé d’un statut de possible premier choix.
Premier échec de Pete D’Alessandro : il ne parvint pas à conclure de transfert dans cet optique… mais l’arrière tomba, à la surprise générale, jusqu’au titulaire du 7ème choix.
Plusieurs facteurs expliquent cette chute :
- Forme physique indigne lors des work-outs pré-Draft, soit un moment-clé de sa carrière
- Doutes, mineurs, quant à sa capacité à diversifier son jeu et excéder le rôle de défenseur capable de rentrer des tirs à trois points pris dans le corner.
- Mental en question pour assumer le rôle de franchise-player, ou, plus largement, un rôle majeur
L’arrière n’en reste pas moins l’un des plus grands espoirs, si ce n’est le plus grand, de la promotion.
N’ayant pas réussi à tirer la pleine mesure du potentiel de leurs jeunes prometteurs, le point d’interrogation concernant l’ancien Kansas Jayhawk demeure l’exploitation par les Kings new look de ses talents.
Egalement détenteur du 36ème choix, forcément moins important, les Kings ont porté leur attention à Ray McCallum.
Loin d’être dépourvu de sens à ce niveau de la Draft, le choix du meneur aurait pu donner matière à contestation compte-tenu de la disponibilité de Pierre Jackson ou Lorenzo Brown mais son sens du collectif, dans une formation de Sacramento qui en manque cruellement ne pouvait être que de bon aloi.
Pourtant, le transfert de Tyreke Evans, en libérant des minutes pour l’arrière McLemore, a privé le prospect du second tour de tout espoir de temps de jeu par l’arrivée, en contrepartie du meneur Greivis Vasquez, une des meilleures progressions de l’an passé.
Si l’absence de minutes sur le parquet peut être bénéfique pour un débutant devant s’acclimater à la vie de joueur NBA et faire progresser son jeu à l’entrainement, le délai d’attente pour pouvoir présager de la réussite ou non de la carrière du jeune McCallum s’en trouve allongé.
En résumé, le succès, ou l’échec, de la Draft des Sacramento Kings ne pourra être déterminé qu’à court ou moyen terme.
En effet, la fortune ou l’infortune de la carrière des deux espoirs sera grandement tributaire de la capacité de la nouvelle organisation à poser des bases saines, après des années de climat mortifère.
Les premiers signaux semblent encourageants.
Tout d’abord, la franchise a fait venir Luc Richard Mbah a Moute.
L’ancien ailier des Milwaukee Bucks n’est évidemment pas un grand nom mais son arrivée est révélatrice de l’intelligence des nouvelles instances dirigeantes.
Elle conjugue en effet trois bénéfices :
- Renforcement d’un poste 3 lacunaire depuis longtemps
- Ajout d’un défenseur extérieur dans une formation qui n’en comptait pas un ces dernières années
- Injection d’un joueur altruiste, adepte des basses besognes, qui ne demandera pas en permanence à porter la balle ou à prendre des tirs, dans une équipe qui compilait les individualités sans former de collectif
Puis, vint la promotion de Mike Malone d’assistant à entraineur principal.
S’il est trop tôt pour porter un jugement sur ce dernier, les réactions à son premier entrainement ne peuvent que donner le sourire.
Les participants, Isaiah Thomas en tête, l’ont trouvé particulièrement difficile, contrairement au nouveau meneur d’hommes.
Bien que l’on puisse, et doive, regretter ce que de tels propos révèlent sur le manque de professionnalisme éhonté du prédécesseur Keith Smart, décrié précédemment, voir les talents prometteurs de Sacramento être enfin poussés dans leurs retranchements pour exploiter véritablement leurs potentiels ne peut que réjouir les fans de Californie.
Avec un solide encadrement, les chances de Ben McLemore d’atteindre l’élite de la NBA se trouveraient décuplées.
L’été 2014 sera probablement l’occasion d’un premier bilan pour déterminer si les Sacramento Kings avancent ou non dans la bonne direction.
De la qualité de l’organisation dépendra le futur de l’ancien Jayhawk… et donc la réussite de la Draft 2013.