Édito. Pochettino est encore l’homme de la situation au PSG

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Crédits photo: Soccer.ru - Дмитрий Голубович

Nous sommes à l’aube de la première polémique à gérer pour Pochettino avec la sortie de Messi face à Lyon. Le moment parfait pour se positionner en avocat du coach argentin.



Qu’il est difficile d’être l’entraîneur du PSG sous l’ère QSI. Il faudrait que tout marche tout de suite, que tous les joueurs performent dans un système de jeu clair et identifiable, tout en gagnant tous les matchs avec 4 buts d’écart. En tout cas, cela ressemble au souhait de tous les supporters et suiveurs du Paris Saint-Germain. Mais le foot n’est pas une science exacte ou juste le fait d’avoir Messi, Neymar et Mbappé sous le même maillot te permette de faire tout ça en un claquement de doigts.



 

Le PSG est un club qui détruit ses entraîneurs

Je ne me pose pas non plus comme un fervent défenseur de Mauricio Pochettino. Dans les faits, il faut rappeler que le coach argentin a les pires ratios de l’ère QSI. Le PSG sous Pochettino, c’est 8 défaites en 35 rencontres, soit 22 % de défaites. Un championnat perdu au profit de Lille l’an passé et un Trophée des Champions une nouvelle fois perdu face aux Lillois cet été. En terme de chiffres et de trophées, les débuts du coach argentin sont quand même assez alarmants. Mais je l’espère, cela ira en s’améliorant. À contrario des autres entraîneurs parisiens qui sont arrivés avec des ambitions pour finir totalement lessivés par la machine PSG.

Doit-on rappeler les derniers exploits de l’actuel entraîneur champion d’Europe avec Chelsea ? Le club de la capitale française s’était qualifié en huitièmes de Ligues des champions avec un match honteux face à Leipzig (39% de possession et 3 tirs contre 10 pour les Allemands). Et grâce à une frappe totalement manquée de Martial face à Manchester United. Pourtant, Thomas Tuchel propose actuellement l’un des plus beaux football d’Europe avec Chelsea. Comme quoi le PSG a bien la faculté de détruire ses entraîneurs.

 

Le casse-tête des trois de devant

L’ADN du Paris Saint-Germain sous l’ère QSI est que tout doit arriver vite. Il est donc difficile de donner du temps à Pochettino. Le Qatar souhaite à tout prix que son PSG remporte la Ligue des champions avant la Coupe du monde 2022. Cependant, l’entraîneur parisien a besoin de temps pour trouver son système. Le match face à Lyon, ce dimanche, a bien montré les défauts de la triplette de devant. Mbappé est meilleur à gauche. Sauf que Neymar joue à gauche. À moins qu’il soit replacé en 10, mais dans ce cas-là, où mettre Messi ? À 34 ans, difficile pour l’Argentin de coller la ligne à droite. C’est pourquoi Mbappé et Neymar ont été quasi inexistants au profit de Di Maria et Messi en première mi-temps. Tandis qu’en deuxième, les rôles se sont inversés une fois que Messi a manqué de gaz.

Je partage l’avis de Kevin Diaz concernant le remplacement de Messi. Il fallait faire un changement face à Lyon. Le sextuple ballon d’or était petit à petit le moins présent des 4 de devant donc, c’est logiquement lui qui devait céder sa place. Surtout avec sa gêne ressentie au niveau du genou. Une décision logique qui permet d’asseoir les choix du coach auprès du groupe. Cela montre que personne n’est intouchable (sauf Mbappé qui sauve les 3/4 des matchs à lui tout seul). Une décision sportive et moins politique, mais à quel prix quand on voit les retombés d’un tel choix.

 

Pochettino doit se lancer

Après, tous les choix de Pochettino ne sont pas parfaits. Messi est remplacé par un Hakimi qui, ne nous mentons pas, aurait du être titulaire à la place de Kehrer. Pochettino a choisi de reposer son latéral droit face à Lyon… pour au final le faire jouer. Tandis que Kimpembe enchaîne tous les matchs et que ça commence à se voir. Malgré des choix douteux, il ne faut pas non plus croire que Pochettino est une pipe. À entendre certains supporters, il faudrait que l’Argentin parte dès cet hiver. Il a quand même emmené Tottenham sur le toit de l’Europe et sur les sommets de Premier League. Demandez à Mourinho si c’est si simple que ça avec ce groupe.

On en revient encore au même point, il faut donner du temps à Mauricio Pochettino. Et malgré l’obligation de résultats, il semblerait que le PSG ait retenu la leçon puisque Pochettino a été prolongé jusqu’en juin 2023. Mais, même en étant avocat de l’ancien entraîneur de Tottenham, il ne faudrait pas tarder à voir un plan de jeu se dessiner. Surtout quand celui-ci est évident match après match. Comme face à Bruges, le PSG a encore fini avec une défense à trois avec Hakimi et Mendes en piston. Je pense qu’à un moment, il va falloir se lancer Monsieur Pochettino et tenter ce système de jeu d’entrée de match. Et ce, même sans Ramos. Kehrer et Diallo sont deux habitués de la défense à 3.