Tristan Thompson n’avait que huit ans lorsque Dennis Rodman a joué son dernier match en NBA. Le jeune canadien fan de basketball a toujours admiré Rodman en grandissant, même après la retraite de ce dernier. 15 ans après, Thompson tente de suivre les pas de son modèle.
J’essaie d’être le meilleur dans le domaine du rebond; mon domaine.
Je me passe beaucoup de performances de Rodman, pour voir comment il influençait le jeu, comment il aidait son équipe sur le terrain. Je pense que je peux avoir le même impact, c’est ce que j’essaie de faire à chaque match.
Cette année à Cleveland, Thompson est passé du rôle de titulaire à celui de sixième homme, faisant place à un certain intérieur en provenance de Minnesota. C’est un nouveau rôle qu’il a adopté avec plaisir afin d’aider les Cavaliers. Cette saison, il a fini deuxième de l’équipe en terme de rebonds pris par match de moyenne (8.0) et premier au nombre de rebonds offensifs par match (3.3).
Justement, en terme de rebonds offensifs, il se classe cinquième de la ligue avec 274 prises sur la saison. Cette performance est d’autant plus impressionnante car il ne joue que 27.8 minutes par match.
Son modèle, Dennis Rodman, a fini sa carrière avec des moyennes de 7.3 points et 13.1 rebonds (4.8 offensifs) en 32 minutes. En tant que fan, mais surtout en tant que professionnel, Thompson admire l’intensité de l’ancien Bull.
J’adorais son énergie et sa passion. Il ne lâchait aucune possession, il rendait les choses compliquées à ses adversaires. C’est ce qui faisait la différence.
Lorsqu’on regarde certains de ses rebonds, ou les actions qu’il a réussi, c’est souvent ce qui aidait son équipe a remporté le titre.
A première vue, les deux hommes sont bien différents. L’un est plutôt réservé, l’autre apparaît comme un personnage excentrique et dérangé. Néanmoins, Tristan persiste. Il s’explique avec un sourire au visage.
Ne vous fiez pas aux apparences. Je suis partout à la fois. Si vous examinez mes performances, vous voyez comment j’approche mes rebonds. S’il faut pousser un adversaire ou le déséquilibrer, je le ferai pour avoir le rebond.
Au fil de ses années en NBA, Thompson a pu compter sur la présence de vétérans tels que Anderson Varejao pour le guider et lui apprendre quelques astuces. Néanmoins, c’est l’expérience sur le terrain qui l’a véritablement fait grandir. Aux côtés du pivot brésilien, il a pu forger son caractère, et travailler ses instincts au rebond. Avant ses nombreuses blessures, durant ses meilleurs jours, Varejao était une machine à rebond (10.8 rebonds sur 36 minutes en carrière).
Très tôt dans sa carrière, Tristan a appris que pour réussir dans la grande ligue, il fallait pouvoir contribuer sans forcément marquer des points. En grandissant, il a donc adopté la mentalité du rebond. Il n’a qu’une priorité : récupérer le ballon. Le reste est un bonus. Dans un effectif des Cavaliers qui dispose d’autant d’armes offensives, c’est ainsi qu’il s’est fait une place.
Lors du Game 3 face aux Boston Celtics, il a gobé 11 rebonds sans prendre le moindre tir. Cette performance a attiré l’œil de quelques joueurs, notamment de son coéquipier Kevin Love, qualifiant l’apport de Thompson comme étant « incroyable ». Evan Turner a ajouté après la défaite des siens que l’intérieur des Cavaliers était extrêmement doué dans son rôle.
En effet, Thompson est vraiment bon dans son rôle de rebondeur. Cette saison, parmi les joueurs ayant passé plus de 1 000 minutes sur le terrain, il se classe deuxième derrière Hassan Whiteside au pourcentage de rebonds poursuivis par match à 27.5% (via SportVU). En terme de rebond offensif, il est premier de la ligue avec un impressionnant 28.8%. Pour faire simple, il ne lâche rien.
Alors que plusieurs autres intérieurs dans la ligue se concentrent sur leur tir extérieur pour espacer le terrain, Thompson, lui, se contente de perfectionner cet aspect particulier de son jeu. Le tir à trois points est devenu une arme massive pour la plupart des équipes NBA. C’est un luxe de disposer d’un intérieur comme Love capable de rentrer ce shoot. Contrairement à eux, Thompson n’a tenté que six tirs derrière l’arc au cours de sa carrière (aucun cette saison) et travaille principalement autour du panier.
On essaie toujours d’aborder une nouvelle saison avec quelque chose de meilleur dans notre jeu, ou quelque chose de nouveau. Moi, je me concentre sur mon apport. Le joueur que je suis aujourd’hui ne ressemblera pas à celui que je serai dans une saison. Je veux encore progresser et développer mes capacités. Cependant cette année, pour cette équipe, il faut que je me concentre sur mes priorités.
Un secteur du jeu à la fois, c’est son approche. Il faut reconnaître que Tristan Thompson n’aura probablement pas la carrière de son idole Dennis Rodman, introduit au Hall Of Fame en 2011.
Cela étant, il possède des capacités uniques et précieuses aux Cavaliers. Sa capacité à défendre sur les arrières et à suivre leur vitesse de mouvement peut rappeler celle de Rodman par moment. C’est un trait que les deux joueurs possèdent et dont leurs équipes respectives ont profité.
En attaquant le panier pour poursuivre les rebonds, Thompson souhaite aider les Cavaliers. C’est sa mission principale. Avec la blessure de Kevin Love, on peut se demander si l’équipe demandera d’avantage de sa part, ou s’il continuera de faire ce qu’il sait faire de mieux. Quoiqu’il en soit, cette première campagne en Playoffs est une très bonne expérience pour un jeune joueur comme lui.
Pour se faire une idée du type de coéquipier qu’il est, on se rappelle de sa phrase en début de saison, lorsque les joueurs étaient introduits aux médias pour la première fois depuis les échanges. Pour décrire son jeu, Tristan a utilisé des termes très simples : « see ball, get ball ».