La rédaction de debats-sports.com a le plaisir d’accueillir dans ses colonnes la dernière contribution d’une jeune plume. A 18 ans, Sébastien Girard a derrière lui plusieurs années de passion pour le football, le basket et la NFL. Il ambitionne de devenir journaliste sportif pour, qui sait, prendre la place de Pierre Ménès au CFC ! Il nous livre aujourd’hui son analyse sur le recrutement, le jeu et l’ambition du seul club gallois en Premier League, Swansea.
Seul club gallois à évoluer en Premier League nouvelle formule (depuis 1992), le club de Swansea doit confirmer sa très bonne saison dernière. Les Swans ont impressionné leur monde lors du dernier exercice en pratiquant un football de qualité qui a posé des problèmes à de nombreuses équipes et leur a permis de terminer à une belle onzième place. Les gallois entament leur deuxième saison d’affilée dans l’élite, peuvent-ils créer la surprise ? A cette question, je répondrai oui et je vais m’expliquer en plusieurs points :
Des gallois qui la jouent à la hollandaise
Le pressing haut instauré par Rinus Michels entraineur de l’Ajax d’Amsterdam dans les années 1970 fait des émules. Le style de jeu de Swansea mélange plusieurs styles notamment celui-ci. A certains égards, les gallois s’inspirent du FC Barcelone et Michel Vorm relance toujours court. Les joueurs doivent toujours trouver une solution sans avoir à dégager au loin, c’est ce que demandait Brendan Rodgers à ses joueurs.
Les milieux de terrain sont très actifs et perdent peu de ballons (Leon Britton réussissait 96% de ses passes ce qui en faisait le meilleur passeur de la saison dernière en Europe). Ils cherchent notamment à désorganiser le bloc défensif afin de trouver leurs attaquants dans la profondeur. Si cela ne marche pas, ils s’appuient sur des ailiers explosifs capables de créer des brèches. Et si les ailiers n’y arrivent pas, les milieux de terrain, notamment le milieu offensif (Gylfi Sigurdsson la saison dernière, Jonathan De Guzman cette saison), disposent d’une très belle frappe de balle et tente souvent sa chance à 25 ou 30 mètres.
Bien que la saison dernière l’équipe ne portait le ballon dans le camp adverse que 22% du temps, elle reste une des équipes à suivre pour les amateurs de beau jeu.
Une philosophie conservée par les dirigeants
Les personnes ne suivant pas le championnat de deuxième division anglaise ne connaissaient pas cette équipe lors de son arrivée en Barclays Premier League. D’ordinaire, les équipes promues pratiquent un football très physique basé sur le kick and rush. Mais Swansea n’est pas ce genre d’équipe. Les gallois ont très vite impressionné les observateurs en pratiquant un jeu léché fait de passes courtes. Et ce n’est pas nouveau ! Le club a cette philosophie de jeu depuis l’arrivée de Roberto Martinez à la tête de l’équipe, en 2007. En deux ans, l’espagnol fait monter le club de quatrième division à la deuxième avant de finir à une belle huitième place de Championship.
Suite au départ de ce dernier à Wigan, c’est Paulo Sousa qui a été nommé entraineur. Le portugais ne sera sur le banc qu’une saison et laissera sa place à Brendan Rodgers, ancien entraineur de Watford et Reading. Les dirigeants ont vu juste puisque lors de sa première saison sur le banc gallois, il fait monter Swansea en Premier League à l’issue des plays-offs. Le nord-irlandais étant un fervent admirateur du FC Barcelone, c’est tout naturellement qu’il perfectionne le jeu de son équipe. Cette ressemblance entre le jeu des gallois et celui des catalans vaut aux Swans le surnom de « Swansealona ». Comme les barcelonais, ils comptent peu de grands gabarits, notamment au milieu de terrain.
A la fin de la saison 2011 – 2012, Brendan Rodgers accepte d’aller entrainer Liverpool. Huw Jenkins nomme alors Michael Laudrup comme entraineur. La légende vivante danoise a avoué avoir effectué quelques recherches avant d’accepter cette offre, ne connaissant que très peu le club. C’est un choix judicieux puisque l’ancien joueur du FC Barcelone prône lui aussi le « beau jeu ». De plus, il n’a pas tout changé mais a renforcé l’équipe aux postes qu’il estimait nécessaires d’être renforcés.
Un recrutement malin
La grande révélation de la saison dernière a été incontestablement Michel Vorm. Arraché au FC Utrecht contre 1,5M€, le portier hollandais est d’ores-et-déjà une légende au Pays de Galles. Finissant avec 13 clean sheets (match sans encaisser de but) à son actif et de très nombreux arrêts, le vice-champion du monde 2010 a épaté son monde. Un très bon rapport qualité/prix.
Mais les gallois ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Ne voulant pas jeter l’argent pas les fenêtres, ils cherchent les bonnes affaires. Et c’est en Espagne qu’ils trouvent leur bonheur. Profitant de la crise économique qui sévit, Michael Laudrup fait son marché à prix discount. Le 22 juillet, le club enregistre la signature du milieu offensif du Rayo Vallecano, Michu contre un chèque de 2,5M€. Le prix de l’attaquant espagnol est assez étonnant quand on sait qu’il a inscrit pas moins de quinze buts en Liga la saison passée ! Autre espagnol à débarquer au Pays de Galles : Pablo Hernandez pour 7M€. L’ex-valencian vient remplacer Scott Sinclair, parti à Manchester City contre 8M€.
Après avoir vendu le jeune Joe Allen aux Reds de Liverpool pour 18M€, Michael Laudrup avait besoin d’un nouveau milieu de terrain. Et il l’a trouvé en la personne de Ki Sung Yong, sud-coréen du Celtic Glasgow. Acheté 7M€, il colle parfaitement au système de jeu voulu par le technicien danois.
Défensivement, les gallois se sont également renforcés. Ils enregistrent les arrivées de Kyle Bartley (1,5M€) en provenance d’Arsenal et de Chico (2,5M€) du Genoa.
Bref, beaucoup de nouveaux joueurs à petits prix. Ce sont principalement des footballeurs assez jeunes mais qui correspondent parfaitement au style de jeu de l’équipe. Seulement deux départs, mais ce sont les départs de deux joueurs importants de l’effectif et largement titulaires dans le onze de départ. Notamment Joe Allen qui était une pièce maîtresse du dispositif de Brendan Rodgers. Il est donc important que les recrues s’intègrent vite et jouent leur meilleur football dès leur arrivée.
Un début de saison prometteur
Swansea devait donc confirmer les bons résultats de la saison dernière, dès le début du nouvel exercice. Et c’est pour l’instant chose faite avec deux victoires et un match nul lors des trois premières journées de championnat. Dix buts marqués pour seulement deux encaissés, les gallois se classement deuxièmes du championnat derrière Chelsea, seule équipe à comptabiliser neuf points.
Bien entendu, ce n’était pas face à de grosses écuries (déplacement à QPR, réceptions de West Ham et Sunderland), mais ça n’en reste pas moins des résultats encourageants pour la suite. Le point positif de ce début de saison c’est Michu, l’attaquant arrivé du Rayo Vallecano. L’espagnol a déjà inscrit quatre buts lors des trois premiers matchs dont un doublé lors de sa première rencontre officielle sous le maillot gallois. Michael Laudrup a l’air d’avoir trouvé le finisseur qu’il manquait à son équipe.
En conclusion, l’équipe galloise est une équipe à surveiller cette saison. Un jeu qui pose des problèmes aux équipes adverses couplé à un recrutement de qualité, le club ne peut que continuer sur sa bonne lancée !