Tout juste auréolée de son titre de championne d’Europe, la France se tourne vers la prochaine échéance : la coupe du monde 2014 en Espagne. Mais la France sera-t-elle de taille pour justifier son statut de meilleure équipe d’Europe ?
Tony Parker, absent ?
Maître à jouer des bleus depuis dix ans, TP n’a jamais raté un tournoi important et a été de toutes les campagnes ou presque (Parker a manqué les mondiaux 2006 du Japon pour blessure et les mondiaux 2010 de Turquie sous la pression des Spurs). Sans être officielle, l’absence du meneur des bleus pour le mondial espagnol est quasiment actée.
De la même manière qu’en 2008-2009, Parker et les Spurs ont mis au point un arrangement : faire une croix sur le mondial pour privilégier l’Eurobasket et les jeux olympiques l’année suivante. On suppose également que les deux parties s’arrangeront sur une prolongation de contrat comme ils l’avaient fait fin octobre 2010 (50M$ sur 4 ans).
Quid de l’équipe championne d’Europe ?
Parker absent, les chances de la France lors de ce tournoi sont aussi faibles que le pourcentage de Flo Pietrus aux lancers francs en Slovénie. Dès lors, les partenaires de toujours de Parker feront-ils le déplacement jusqu’en Espagne pour se prendre une volée ?
Concernant les trois Spurs, la réponse semble clairement être non. Comme précisé dans le tableau ci-dessous, De Colo et Diaw sont free agents à l’issue de la prochaine saison. Partir pour une campagne internationale n’est pas la meilleure façon de négocier un nouveau contrat avec une franchise.
S’agissant de Batum, il est l’homme à tout faire de Vincent Collet. Nul doute que ce dernier aura à cœur de le motiver en lui promettant la place de leader de l’équipe après Rio et les retraites de Parker et Diaw. Mais voilà trois intersaisons de suite que le Blazer quitte Portland pour revenir sur les rotules pour effectuer une saison tout juste correcte. Il aura sans doute besoin d’un break et ce tournoi semble être la bonne occasion pour lui de franchir le palier attendu par sa franchise après lui avoir offert ce contrat en or.
Joueur |
Franchise |
2013-2014 |
2014-2015 |
2015-2016 |
Tony Parker |
San Antonio Spurs |
12.500.000 $ |
12.500.00 $ |
UFA |
Nando De Colo |
San Antonio Spurs |
1.463.000 $ |
UFA |
|
Boris Diaw |
San Antonio Spurs |
4.310.625 $ |
UFA |
|
Nicolas Batum |
Portland Trail Blazers |
10.920.250 $ |
11.390.500 $ |
11.860.750 $ |
A ces joueurs risquent de s’ajouter également Flo Pietrus et Gelebale, compères de la génération 82 et à qui Vincent Collet préférera sûrement des plus jeunes à ces deux briscards.
Le reste de l’équipe victorieuse en Slovénie sera probablement du voyage.
Quid des autres NBAers ?
Parmi ces joueurs expatriés outre-atlantique, il y a les blessés de Slovénie et les absents de la campagne européenne.
Parmi les premiers, citons en vrac les pivots Turiaf, Seraphin et bien entendu Joakim Noah. Seront-ils présents en Espagne ? Rien n’est moins sûr.
De la même manière, voici leurs contrats NBA :
Joueur |
Franchise |
2013-2014 |
2014-2015 |
2015-2016 |
Joakim Noah |
Chicago Bulls |
11.100.000 $ |
12.200.000 $ |
13.400.000 $ |
Kévin Séraphin |
Washington Wizards |
2.761.113 $ |
RFA |
|
Ian Mahimni |
Indiana Pacers |
4.000.000 $ |
4.000.000 $ |
4.000.000 $ |
Ronny Turiaf |
Minnesota Timberwolves |
1.500.000 $ |
1.500.000 $ |
UFA |
Noah et Mahimni sont free agents après la saison 2016 soit juste avant les Jeux de Rio. Leurs présences au Brésil devront passer par la signature d’un nouveau contrat. Les Bleus ont prouvé qu’ils pouvaient remporter un tournoi majeur sans pivot titulaire. Néanmoins, pour bien figurer à l’international face aux américains, australiens (Bogut), brésiliens et espagnols au complet, la présence du pivot des Bulls semble impérative. Son absence a été criante par moment en Slovénie et on se souvient encore douloureusement de la correction infligée par la raquette espagnole à Londres face au secteur intérieur des bleus. Et ce n’est pas une surprise de voir que le français est le joueur qui court le plus en NBA. Son activité manque aux bleus. Mais voir Noah sous le maillot bleu l’année prochaine relève du fantasme. Si les cadres n’arrivent pas à le faire venir lorsqu’ils sont présents, ce n’est pas l’année prochaine que le pivot fera son retour.
S’agissant de Ronny Turiaf, de la même manière que Gelebale et Pietrus, sa présence n’est pas réellement nécessaire en Espagne dans la mesure où Collet sera plus tenté de tester un nouveau groupe, plus rajeuni. Et sa présence à l’Eurobasket 2015 est encore une fois conditionnée à la signature d’un nouveau contrat, conditionnée là encore par de bonnes performances sur les parquets.
Kévin Séraphin ne devrait pas avoir de problèmes pour obtenir de prolongation. Son contrat rookie expire à l’issue de la saison prochaine et les Wizards peuvent s’aligner sur toutes les offres cependant ils ne devraient pas attendre la fin de saison pour prolonger le pivot. C’est une denrée rare sur le marché et le français a laissé entrevoir une réelle marge de progression la saison dernière. Souvent absent en bleu, sa présence l’année prochaine en Espagne est nécessaire.
Concernant la deuxième liste, Vincent Collet devrait faire appel à des joueurs absents de l’Euro. On vise ici tout particulièrement les deux nouveaux venus en NBA : Evan Fournier (Denver) et Rudy Gobert (Utah). Présent dans la préliste, Fournier n’avait pas été retenu alors qu’il n’avait pas eu le temps de montrer tout son talent durant la préparation, Collet l’ayant collé sur le banc. Sans la concurrence de De Colo et dans une moindre mesure celle de Parker, Fournier a une carte à jouer à l’arrière. Encore dans son contrat rookie, on espère que le staff des Nuggets sera se montrer compréhensif vis-à-vis d’un joueur qui a avant tout besoin de temps de jeu.
Pour le rookie Rudy Gobert, sa présence est souhaitée mais il arrive relativement loin dans l’ordre de préférence du coach français. Ce dernier tend à lui préférer Séraphin, Lauvergne, Ajinça et même Kim Tillie dans la catégorie des jeunes intérieurs. Une saison rookie d’un bon niveau pourrait bouleverser l’ordre établi.
Afin de rajeunir l’effectif, Vincent Collet pourrait également (enfin) faire appel au meneur Westermann et à l’arrière Edwin Jackson. Un effectif qui aura un potentiel énorme mais qui ne pourra réellement pas rivaliser avec les formations établies telles que les USA, Serbie ou Croatie. Sans même parler de l’Espagne qui pour son mondial aura à cœur de rassembler le gratin.
En prenant un an d’avance voici à quoi pourrait ressembler les douze bleus en Espagne :
Meneurs : Antoine Diot, Léo Westermann, Thomas Heurtel
Arrières : Evan Fournier, Charles Kahudi, Edwin Jackson
Ailiers : Nicolas Batum, Kim Tillie
Pivots : Kévin Séraphin, Joeffrey Lauvergne, Johan Petro, Ian Mahimni (ou Alexis Ajinça ou Rudy Gobert)