Golden State Warriors (1) Vs. New Orleans Pelicans (8)
La chasse aux Pélicans.
Saison régulière
Match 1 : Golden State Warriors 112 Vs. New Orleans Pelicans 85
Match 2 : New Orleans 122 Vs. Golden State Warriors 128 (OT)
Match 3 : Golden State Warriors 112 Vs. New Orleans Pelicans 96
Match 4 : New Orleans Pelicans 103 Vs. Golden State Warriors 100
Bilan : 3 victoires – 1 défaite
Efficacité offensive et défensive, différentiel
Golden State Warriors : Off. Rating: 2, Def. Rating: 1, Net Rating: 1.
New Orleans Pelicans : Off. Rating: 9, Def. Rating: 22, Net Rating: 15.
Le contexte
Cette série, c’est David contre Goliath. Pourtant, malgré cette différence de niveau importante entre les 2 équipes, c’est une série qui n’en demeure pas moins très intéressante et spectaculaire. Ce Warriors – Pelicans marque les débuts du phénomène Anthony Davis en playoffs. L’intérieur des Pelicans sort d’une saison régulière extraordinaire, où il a atteint des sommets en terme de Player Efficiency Rating, au point de se hisser parmi les outsiders au titre de MVP.
Les Warriors sortent d’une saison régulière exceptionnelle, qu’ils ont dominé comme rarement dans l’histoire de la NBA. La route vers le titre pour les Warriors passe par New Orleans, et Davis. Les deux équipes entament cette campagne de playoffs de manière bien différente. Golden State a validé son ticket pour les playoffs le 16 mars (!), pour terminer au final avec 11 victoires de plus que le second de la Conférence Ouest. Les Pelicans ont dû attendre le dernier des 82 matches de saison régulière et une victoire face aux Spurs pour décrocher leur place en playoffs. Outre la manière d’y parvenir, les attentes sont opposées entre les 2 équipes : un titre sinon rien pour Golden State, contre une satisfaction d’en être arrivé là pour New Orleans. C’est la première campagne de playoffs depuis 2011, à l’époque les Hornets de Chris Paul.
Golden State est ultra-favori, puisqu’ils ont une meilleure attaque, une meilleure défense, un effectif plus talentueux et plus dense, en pleine possession de ses moyens, et expérimenté. Ajoutez à cela l’avantage du terrain, et vous comprenez allègrement en quoi c’est mission impossible pour les Pelicans.
Ces derniers auront un coup à jouer, en misant sur leur avantage de taille, et l’absence totale de pression. La dernière rencontre remportée par New Orleans donne aussi de la confiance aux joueurs de Monty Williams, qui avaient été surmotivés après une blague de Andrew Bogut. L’australien a plaisanté avec ses coéquipiers, parlant d’un match d’entraînement face aux Pelicans. La discussion, qui a eu lieu dans le vestiaire, a été rapportée aux oreilles des joueurs par l’intermédiaire d’un intendant des Pelicans…
Pourquoi les Warriors vont gagner
Voir le premier être éliminé dès le premier tour par le 8ème est rare. Par le passé, lorsque le 8ème a éliminé le 1er, il y avait des signes avant-coureurs : une dynamique diamétralement opposée entre le favori et l’outsider, une blessure majeure, etc. Ce n’est pas le cas pour les Warriors, qui ont veillé à maintenir leur dynamique victorieuse alors que les derniers matches étaient sans enjeu.
Stephen Curry vit actuellement sa meilleure saison depuis son arrivée en NBA. Face aux Pelicans, Curry a tourné en moyenne à 23,5 points et 9,5 passes décisives, en tirant à 47,1 % à 3 points. Plus impressionnant encore, Curry a un offensive rating de 118 face aux Pelicans (ndlr : l’offensive rating est le nombre de points marqués pour 100 possessions). S’il est capable de jouer à ce niveau-là, c’est mission impossible pour New Orleans.
Pour que les Pelicans aient une chance, ils devront freiner Curry dans son entreprise de démolition. Problème : les Pélicans ont la plus mauvaise défense de toutes les équipes de l’Ouest qualifiées pour les playoffs. Certes, la défense a progressé depuis la pause All-Star, mais trop peu pour s’appuyer sur ce secteur. Le point faible de la défense des Pellies est la peinture. C’est d’autant plus surprenant que la raquette alignée par New Orleans s’articule autour d’Anthony Davis et Omer Asik, pourtant réputés bons défenseurs. Les Pelicans pointent en effet à la 23ème place du pourcentage de réussite adverse dans la raquette. Dans le même temps, Golden State est 4ème au pourcentage de réussite aux tirs, résultat d’une attaque cherchant le tireur ouvert, jouant à un rythme très élevé.
Au fur et à mesure de la série, Monty Williams aura de lourdes décisions à prendre : continuer à jouer avec un vrai pivot comme Asik , ou décaler Davis pour avoir une force de frappe plus importante avec Ryan Anderson ou Dante Cunningham à l’intérieur. C’est dans cette dernière configuration qu’ont joué les Pelicans lors de leur victoire sur Golden State. Omer Asik n’avait joué que 18 minutes. Mais quelque soit l’intérieur (et donc le pivot), la polyvalence défensive de Draymond Green ne devrait pas poser trop problèmes à Golden State.
Draymond Green et Andrew Bogut auront un sacré client en la personne d’Anthony Davis, qui a tourné à 29,5 points et 12,5 rebonds de moyenne face aux Warriors. La paire d’intérieur des Warriors est plus expérimentée, plus vicieuse, pour faire vivre un calvaire à Davis. Tyreke Evans va imposer un défi physique aux ailiers de Golden State, mais la taille de Thompson et Iguodala ne seront pas de trop pour stopper l’ancien Rookie Of the Year.
Pourquoi les Pelicans vont gagner
A moins que Davis soit absolument inarrêtable et que les Warriors n’arrivent à rien en attaque, les Pelicans n’ont aucune chance de se qualifier.
Pourtant, les Pelicans ont les armes pour embêter les Warriors. Leur défense à 3 points est très bonne : 3ème équipe à concéder le plus petit nombre de tentatives de tirs à 3 points, 2ème en termes de pourcentage.
Si Davis fait de gros dégâts, les Warriors pourraient avoir recours à une prise à 2 dans le cas extrême. Même si l’effectif des Pelicans n’est pas aussi talentueux et dense que Golden State, il dispose de belles armes offensives avec Tyreke Evans, Ryan Anderson, Eric Gordon et Jrue Holiday. Les Warriors ne sont pas à l’abri qu’un de ces joueurs prenne feu et fasse basculer des matches (3 et 4 notamment, à domicile) pour les Pelicans.
Le facteur X
Jrue Holiday. All-Star à Philadelphie, il a été très inconstants à New Orleans depuis son transfert lors de la Draft de 2013. La faute à des blessures, comme ce fut le cas cette saison. Holiday a en effet été absent de la mi-janvier jusqu’au début du mois d’avril suite à une blessure à la jambe droite. Le meneur est bien revenu sur cette fin de saison régulière, et il n’est pas étranger à cette qualification des Pelicans. D’un point de vue statistique, Holiday pointe à une très belle 10ème place au Real Plus-Minus d’ESPN parmi les meneurs, et au 13ème rang au niveau du Player Efficiency Rating.
Holiday a une palette variée en attaque, capable d’attaquer ou distribuer via pick-and-roll, ou de tirer à 3 points avec une réussite plus que correcte (37,8 % à 3 points). De retour de blessure, son temps de jeu était limité à 20 minutes maximum pour cette fin de saison régulière. Pour l’instant, il n’y a aucune information sur une éventuelle restriction de son temps de jeu. S’il est encore limité, Evans se verra la responsabilité d’organiser un peu plus le jeu, en complément de Norris Cole, double champion NBA.
La stat qui tue : +14,6
L’Oracle Arena a été une forteresse imprenable cette saison, ou presque (2 défaites en 41 matches). L’avantage du terrain acquis par les Warriors est absolument décisif pour la difficile campagne de playoffs qui s’annonce. A domicile, les Warriors affichent un bilan de 39-2. Plus fort encore – et plus inquiétant pour les adversaires -, les Warriors ont un Net Rating (différence de points marqués et encaissés sur 100 possessions) de +14,6 à domicile. C’est tout simplement la meilleure marque de l’histoire depuis les années 2000, mieux que les Cavaliers de 2009 (+14,4), le Jazz de 2008 (+14,3) et les Kings de 2002 (+14,2).
Enfin, les Warriors n’ont plus perdu à domicile depuis le 27 janvier, face aux Bulls. Il faut remonter au 11 novembre pour trouver trace d’une équipe victorieuse dans l’Oralce Arena.
Les Pelicans ont été pulvérisés lors de leurs deux déplacements à Oakland, avec un écart moyen de +21,5 points.
Le pronostic : Warriors en 4
Les Warriors vont avoir à coeur d’envoyer un message au reste de la ligue. Après une première partie de saison de folie, ils n’ont pas pour autant ralenti leur allure, cherchant toujours à progresser. Leur domination à domicile rend la tâche impossible pour une qualification des Pelicans. Leur effectif ultra complet et talentueux rend la tâche très délicate pour une victoire des Pelicans. Cette série devrait se passer sans encombre, même si les matches 3 et 4 seront bien plus disputés que les deux premiers matches de la série.
N’hésitez pas à commenter et débattre du facteur X de la série, et laissez votre pronostic !
Le programme de la série
Match 1 – samedi 18 avril, 21h30, Oracle Arena (Oakland)
Match 2 – mardi 21 avril, 4h30, Oracle Arena (Oakland)
Match 3 – vendredi 24 avril, 3h30, Smoothie King Center (New Orleans)
Match 4 – dimanche 26 avril, 2h, Smoothie King Center (New Orleans)
Match 5 – mardi 28 avril, heure à définir, Oracle Arena (Oakland)
Match 6 – vendredi 1er mai, heure à définir, Smoothie King Center (New Orleans)
Match 7 – dimanche 3 mai, heure à définir, Oracle Arena (Oakland)