Que les choses sont claires dès le début, c’est un fan des Celtics qui vous parle. Donc pas d’a priori négatif sur les verts ou au contraire de paroles subjectives d’un aficionado de l’équipe de South Beach. Mais les éléments sont clairs, peu importe de quel côté l’on se place, il s’avère évident que sportivement et humainement Ray Allen a fait le bon choix en optant pour le Heat de Miami plutôt de que prolonger à Boston, où il avait passé les cinq saisons précédentes.
Premier argument : la bague tout de suite
Les équipes capables de vous apporter une bague en une saison, tout en vous impliquant un minimum ne sont pas légions. A l’Ouest, il pouvait opter pour les Lakers, le Thunder ou encore les Spurs. Les premiers sont déjà bien au dessus du salary cap, les seconds ne sont pas réputés pour signer des vétérans, puisqu’ils n’ont même pas prolongé Derek Fisher cet été et la base arrière de San Antonio est déjà bien remplie.
A l’Est, peu de concurrence. Miami truste la place de finaliste depuis deux saisons et on voit mal qui pourrait lui prendre la place. Certes Chicago, New York et même Boston auraient pu se renforcer en le convaincant mais le meilleur shooteur à trois points de l’histoire a opté pour la sécurité.
Second argument : aucun risque de transfert
A plusieurs reprises la saison dernière, l’arrière a pu voir son nom revenir avec insistance dans les rumeurs de trades. On a d’ailleurs appris récemment que Danny Ainge, le GM des Celtics, avait en réserve plusieurs options pour relancer Boston en milieu de saison dernière alors que la franchise avançait au ralenti.
Danny m’a dit qu’il avait une offre sur la table qui m’envoyait à Memphis contre OJ Mayo. C’était la veille de la tradeline, et je lui ai dit que je n’aimais pas ça. Je lui ai dit que je ne voulais pas quitter Boston.
Au final le trade sera tombé à l’eau. Et ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Ray Allen représentait une monnaie d’échange très intéressante car son contrat arrivait à échéance et qu’il apparaissait moins intouchable que le leader incontesté Paul Pierce ou Kevin Garnett devant la pénurie d’intérieurs de talent. Rajon Rondo lui aussi aurait pu être transféré, contre notamment Russel Westbrook, mais ses performances lui ont vite valu d’être placé sur la liste des inamovibles.
Dès lors, peu de choix non plus pour le front office pour tenter de convaincre une autre franchise d’envoyer un élément clé à Boston. On peut comprendre les dirigeants, mais on peut encore plus comprendre Ray Allen. En signant un nouveau contrat avec la franchise du Massachussetts, comment ne pas croire qu’il sera encore de nouveau en première ligne si la franchise est à la peine à la mi-saison ?
A Miami, les risques de défaillance collective sont minces. Et quand bien même le Heat n’arriverait pas à jouer à son niveau et que le front office avait la lourde tâche de faire exploser l’équipe pour la rééquilibrer, on pense que c’est plus Chris Bosh qui serait le premier à devoir faire ses valises.
Troisième argument : une équipe taillée pour lui
A Miami ou à Boston, Ray Allen aurait commencé sur le banc. Doc Rivers avait déjà opté pour ce schéma l’année passée où il préférait placer un arrière défenseur aux côtés de Rondo en la personne d’Avery Bradley. A Miami, il semble impensable de déloger le joueur historique du Heat et double champion NBA Dwyane Wade.
En position de sixième homme de luxe, Ray Allen trouve au sein de Miami les schémas parfaits pour son habilité dans le catch & shoot. On savait déjà que les Tres Amigos adoraient le jeu rapide et les contre-attaques. Désormais, ils peuvent avancer encore plus rapidement vers le cercle si Ray Allen se positionne dans le corner et attire un défenseur. Erik Spoelstra l’a vite compris :
C’est un Hall-Of-Famer dans ce domaine. Je ne veux pas changer notre jeu mais c’est très important de posséder ce type d’arme.
A Boston, le jeu est différent. Ray Allen y est arrivé en tant que superstar. Avec le temps, seul Pierce et Garnett ont gardé ce statut dans l’équipe. Le rôle de leader du frontcourt revenant à Rondo, Allen devait se contenter des miettes et son adresse en pâtissait. On peut avoir un début de preuve avec les premiers matchs officiels effectués par le nouveau shooteur du Heat. Il présente le même nombre de points par match (14.2) que l’année passée en prenant trois shoots de moins (10.7 contre 7.8 cette année). Ray Allen shoote donc à près de 60% depuis le début de saison, se classant 2ème arrière le plus précis ! Les pénétrations de Pierce et Rondo ne sont pas aussi efficaces que celles de James et Wade. Ces derniers attirent les défenseurs permettant d’isoler Allen derrière la ligne pour qu’il puisse ajuster la mire patiemment. Dans le cas inverse, les défenseurs anticipent la passe extérieur permettant à LeBron ou à Wade de se rendre au cercle sans opposition.
Avec ces 14 points par match, Allen n’est pas le sixième homme le plus prolifique de la ligue, mais on ne peut pas le blâmer quand on voit avec qui il doit jouer. L’année passée, aucun autre joueur du Heat que les Très Amigos ne dépassait les 10 points par match. Miami a désormais une quatrième arme dans sur le banc.
Pour ces trois arguments, nous pensons que Ray Allen a pris la bonne décision en quittant Boston. Ce ne devait pas être une décision facile bien au contraire. Vous remarquerez que nous n’avons pas traité des éventuels problèmes internes chez les C’s et particulièrement entre Ray Allen et Rajon Rondo, justement car ce sont des histoires de vestiaires et que les rumeurs qui sont parvenues jusqu’aux médias sont probablement encore bien loin de la vérité.
Boston ne désirait plus Ray Allen à la hauteur qu’il méritait. Miami lui proposait tout ce qu’un vétéran comme lui veut et mérite d’avoir. Ray Allen n’est pas un traître, c’est un joueur de basketball. Un grand joueur de basketball.