Luke et L.A, une longue histoire
Quand on pense à Luke Walton, les souvenirs de sa carrière ressurgissent, teintés de Purple&Gold. Presque 10 ans de carrière en tant qu’ailier de la franchise et des moments mémorables comme la nuit du 22 janvier 2006 où lui et Kobe avaient combiné 81 points pour venir à bout des Raptors.
Contribuant à sa façon dans le back-to-back de 2009 et 2010, il quittera Los Angeles en 2012 suite à un trade l’envoyant à Cleveland. La fin de son histoire d’amour californienne, avec pour souvenirs deux bagues de champion mais surtout avec un petit mais non négligeable bagage de coaching transmis par Phil Jackson lui-même (on l’apprendra aujourd’hui).
Très vite immergé dans le bain du coaching
À défaut d’avoir marqué l’histoire de la ligue en tant que joueur, Luke Walton à très vite entamé sa reconversion dans le coaching, après sa brève aventure dans l’Ohio, d’abord au sein des D-Fenders, la franchise de D-League affiliée aux Lakers puis en tant qu’assistant de Steve Kerr du côté de la baie d’Oakland. Il aura pendant deux ans pu observer et apprendre de Steve Kerr, manageant l’une des équipes les plus efficaces et plaisantes à voir jouer de ces dernières années.
Champion en 2015, il a dû enfiler les manches de head coach en début de saison suite aux problèmes de santé de l’ancien Bull. Il a incontestablement été un artisan du meilleur record de l’histoire de la NBA cette saison (73-9) notamment en guidant les Warriors à un record de début de saison NBA fixé par ses hommes et lui à 24-0. Jeune coach dynamique et prometteur d’un côté (bilan final en tant que HC des Warriors étant de 39 victoires pour seulement 4 défaites) et la franchise ayant fort besoin de fraicheur et d’un élan de reconstruction de l’autre côté, c’est tout naturellement que Luke a accepté le job de Head coach et donc un retour dans la franchise qui l’a drafté à la fin du mois d’avril.
23 juin 2016 : Introduction à El Segundo
Champion déchu il y a 4 jours à peine après une cuisante défaite dans un Game 7 des Finales NBA à la maison contre la troupe de LeBron, il apparaît aujourd’hui devant la presse, souriant, apaisé mais surtout toujours avec cette poigne et ce dynamisme qui caractérise l’homme.
“Merci d’avoir été patients et d’avoir compris que j’avais un travail à terminer (à Oakland) et celui-ci étant terminé, je suis absolument ravi d’être de retour ici et d’avoir mon travail de rêve !”
Très vite, Luke n’omet pas d’exprimer son ressenti sur l’état actuel de la franchise :
“Tout est excitant ici : on a des joueurs jeunes et talentueux, on a des picks de draft, on a 60-70M$ pour la free agency, on a l’une des plus grandes fanbases de l’histoire, on est une organisation pour laquelle les free agents veulent jouer.”
Parlons coaching
Les journalistes rentrent rapidement dans le vif du sujet, lui demandant quels éléments principaux a t-il retenu et essayera d’appliquer provenant Steve Kerr et Phil Jackson entre autres. Réponse de l’intéressé toujours dans un flegme intarissable :
“Ils sont innombrables mais un élément majeur est que l’on doit rivaliser : on doit aimer la compétition. Les joueurs devront apprécier tous les détails du jeu et ils devront aussi avoir cette volonté de prendre leurs responsabilités. On réussit en tant que coaching staff quand l’on arrive à donner à nos joueurs de plus en plus de libertés. Cela peut paraître réducteur mais cela veut dire que les joueurs auront cette capacité à prendre ce qu’ils font à leur charge : ils seront énervés quand ils seront mauvais etc.”
Il embraye ensuite sur sa vision du sport :
“On se doit de rendre le job fun pour eux (les joueurs). Le basketball est censé être un sport symbole de joie. Si l’on arrive à créer cet environnement, rendre les gars heureux de venir se tuer tous les jours à l’entrainement, prendre du plaisir à s’améliorer… c’est ce que l’on avait à Oakland pendant ces deux dernières années.”
Quand on l’interroge sur le cette première saison post-Kobe :
“Il nous manquera c’est certain. Néanmoins, par son départ s’ouvre cette opportunité pour la nouvelle génération et le nouveau mouvement et c’est excitant. Et je ne parle pas uniquement pour nos jeunes joueurs, je parle aussi pour les futurs free agents qui viendront se greffer à notre effectif.”
Ayant coaché l’une des meilleures équipes de tous les temps pendant deux ans, il n’a évidemment pas coupé à la question de l’éventuelle traduction du système des Warriors avec les joueurs dont il dispose à L.A. Sa réponse est intéressante :
“C’est mon travail de construire un système autour des joueurs que j’ai à disposition. Le plus important c’est la culture de la compétition à haut niveau peut importe la direction prise par le jeu. Evidemment on pourrait essayer de forcer un jeu très rapide avec un gros rythme et quand l’on a par exemple deux 7-footers (> 2.13 m) ce ne serait pas la bonne stratégie mais ce n’est pas le cas ici. On a des guards talentueux qui peuvent scorer passer la balle et défendre, on a un jeune big man (Julius Randle) avec + de dix rebonds par matchs cette saison qui il peut aussi tenir et monter la balle. Tous ces éléments nous permettent de produire quelque chose similaire à ce que l’on avait à Oakland. On ne pourra pas remplacer Steph et Klay mais on a des shooters. On a une ligne directrice qu’on modifiera selon les points forts et faible de notre effectif.”
Difficile évidemment pour lui de réellement évoquer les tactiques avec le staff de la franchise focalisé sur la draft de ce vendredi. Le roster ne compte aussi officiellement que six joueurs à l’heure actuelle. Il s’en est en fait plutôt très bien sorti à l’image de toute cette première conférence de presse.
Conclusion
Beaucoup d’informations à traiter évidemment pour l’arrivée d’un coach heureux de démarrer sa mission de reconstruction de la franchise le plus tôt possible. Sérénité, optimisme et bonheur : ce sont les maîtres mots que l’on peut dégager des premiers mots de Luke à la tête des Lakers. Une chose est sûre, l’équipe sera plaisante à voir jouer très bientôt. Il a en effet précisé qu’il veut compléter son staff au plus tard avant le début de la Summer League (du 8 au 18 juillet). On aime son état d’esprit et avec tous nos jeunes joueurs, il n’y a pas de raisons que cela ne “matche » pas.
Enfin, il semble être très motivé pour attirer un free agent calibre All-Star au lieu de se focaliser uniquement sur la signature de vétérans expérimentés complétant certains postes (on pense au poste de pivot notamment). Focus à présent sur la draft de demain.
Article rédigé par @nass_tns
Sources :
Lakers introduce Luke Walton (press conference in full) https://youtu.be/T6s–78ydwA