Cette semaine le jeune slovaque vient de remporter à Saint Petersbourg son premier titre sur le circuit principal. De son propre aveu il vient de réaliser une « semaine de rêve ». A 23 ans, le slovaque s’impose comme une des révélations de la saison. Sa progression est constante depuis maintenant plusieurs années mais c’est presque de manière inaperçue que cet athlète d’1 mètre 88 et de 77kg frappe à la porte du top 30 mondial. Débats Sports revient sur un modèle de gestion de carrière.
Le slovaque qui a débuté sur le circuit ATP en 2007, lors du tournoi de Washington où il bat le modeste Economidis avant de s’incliner au second tour face à Gaël Monfils, affiche, cette année, un bilan positif de 18 victoires pour 11 défaites sur le circuit principal et un bilan de 28 victoires contre 5 défaites sur le circuit Challenger. Le slovaque devrait ne plus trop s’attarder dans la seconde division du Tennis.
Une progression linéaire
A la manière d’un Brian Baker excellent junior, qui a du mettre sa carrière entre parenthèse en raison d’une blessure chronique avant de revenir de nulle part cette saison, le développement du slovaque a été retardé par une blessure persistante au poignet. Débarrassé de cette gêne il reprend sa progression.
La saison 2012 est la saison de l’éclosion au plus haut niveau. Si sa victoire face à Jo-Wilfried Tsonga à l’US Open a interloqué les observateurs, sa performance n’a rien du coup sans lendemain de la victoire de Lukas Rosol face à Rafael Nadal lors du second tour de Wimbledon. La performance de Martin Klizan lors du majeur américain, où il atteint les huitièmes de finale, est le produit d’une progression continue depuis janvier 2009 qui s’est accélérée ces huit derniers mois.
33ème mondial, Klizan pointe à la 27ème place à la Race. Il peut donc légitimement prétendre à une place dans les trente meilleurs mondiaux à la fin de la saison et donc jouir d’un statut de tête de série lors de l’Open d’Australie. Pas mal pour un joueur classé 117ème en début d’année.
Martin Klizan a su gérer à la perfection sa progression. En faisant ses armes dans les tournois challenger, le slovaque a pu à la fois accumuler de la confiance, des points et s’habituer à la victoire, mais aussi s’épargner l’attention des projecteurs que de nombreux espoirs n’ont pas su gérer (Gasquet, Dimitrov ?). Sans coup d’éclat, la progression de Martin Klizan ne subit pas non plus d’à-coup.
Le cador des challengers
Cette saison, il remporte successivement les tournois challenger de Rabat et de Marrakech. Avant d’atteindre la finale à Prague puis de s’imposer de nouveau en finale à Bordeaux. C’est donc avec le plein de confiance et fort de quatre titres sur la surface ocre qu’il s’engage dans le tableau principal de Roland Garros. Il y bénéficie au premier tour de l’abandon du canadien Dancevic pour se qualifier pour le second tour. Il finit par s’incliner face à Nicolas Mahut après avoir remporté le premier set.
La saison sur herbe est moins convaincante. Après une défaite prématurée dès le premier tour face à Bogomolov au Queen’s, Martin Klizan se reprend de la plus belle des manières en remportant son premier tour à Wimbledon avant de tomber avec les honneurs au cinquième set face à Viktor Troïcki. Il sortira dès le premier tour face des Jeux Olympiques face à Andy Roddick. Klizan s’était pourtant refait un peu la cerise en retournant faire des exploits sur la surface ocre avec une demie finale à Kitzbüel.
La révélation sur dur
Klizan remporte en août son 4ème titre challenger sur terre battue de l’année à San Marin. C’est une nouvelle fois avec le plein de confiance qu’il aborde le dernier majeur de la saison. Pour l’issue connue. un défaite en huitième de finale face à Marin Cilic après avoir disposé tour à tour d’Alejandro Falla, Jo-Wilfried Tsonga et Jérémy Chardy.
La victoire face au français alors numéro 6 mondial révèle au grand jour toutes les qualités de ce jeune gaucher. Il s’agit à ce jour de sa seule victoire face à un Top 10…pour sa seconde confrontation avec un joueur si bien classé.
Considéré à raison comme un spécialiste de la terre battue depuis sa victoire au tournoi junior de Roland Garros en 2006, Martin Klizan n’en présente pas moins un bilan largement positif sur dur sur le circuit principal. Cette saison, il a donc remporté trois matchs à l’US Open, un titre à Saint-Petersbourg. Il n’a concédé que trois défaites sur la surface dont une face Marin Cilic et une autre face à John Isner.
Sa capacité à s’adapter au jeu sur dur laisse entrevoir un avenir radieux pour le slovaque. Avec la tournée asiatique, il a l’occasion de remporter de nouveaux points et d’assurer sa place dans le top 30 en fin de saison.
L’émergence de Martin Klizan au plus haut niveau est un modèle. A l’inverse de nombreux jeunes espoirs qui ne possèdent pas moins de talent que lui (Tomic, Berankis, et dans une certaine mesure Dimitrov) qui cherchent avant tout à s’habituer au circuit principal quitte à enchaîner les défaites, Martin Klizan a privilégié l’habitude de la victoire. En allant faire ses gammes sur le circuit challenger après chaque désillusion sur le circuit principal le jeune slovaque s’est placé dans le confort si rare de la routine de la victoire. Une leçon pour bien des espoirs et stars annoncées de demain.
Martin Klizan s’est hissé au 33ème rang mondial en ne rencontrant que 3 top 20 dans sa carrière, seulement 5 top 30, ce qui ne l’a pas empêché de battre 3 joueurs qui le précédent actuellement au classement ATP, Jo-Wilfried Tsonga, Jérémy Chardy et Mikhaïl Youznhy.
Dimanche dernier, Martin Klizan a remporté son premier titre ATP. Le premier d’une longue série ?