Tristan Thompson, la pièce essentielle

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Depuis son arrivée en NBA, Tristan Thompson a joué 270 matchs NBA, dont 200 en tant que titulaire. Véritable Iron Man des Cavaliers, le canadien a traversé plusieurs étapes au cours de sa carrière en passant du rôle de titulaire par défaut d’une équipe en reconstruction, à celui de complément de son coéquipier Kyrie Irving, pour aujourd’hui être sixième homme d’une équipe jouant le titre avec LeBron James. Il faut également noter qu’il a décidé de changer de main dominante, passant de la gauche à la droite, en cours de carrière.



Avec quatre années d’expérience dans la grand ligue, Thompson n’est donc désormais plus à présenter. Pour la troisième saison consécutive, il apparaît parmi les cinq meilleurs rebondeurs offensifs de la ligue, aux côtés de Andre Drummond, DeAndre Jordan ou encore Tyson Chandler, avec plus de quatre par match. Malgré sa courte taille pour son poste (2m06), il compense avec un incroyable moteur et un positionnement très précis au rebond.

Capable de dominer à sa façon, on peut se tourner vers une rencontre particulière cette saison afin de comprendre ce qui rend Thompson si spécial pour Cleveland. Le 31 octobre 2014, face à Chicago, Tristan Thompson va décider à lui seul du résultat de la rencontre en provoquant une prolongation.

Cavs Bulls boxscore (2)

Au cours de ce match, il aura capté 12 rebonds offensifs, égalant un record de franchise, afin de permettre aux siens de l’emporter 114 à 108 face aux Bulls. Il a véritablement changé la dynamique du match, en marchant au passage sur Joakim Noah et Taj Gibson.

Tristan est capable de reproduire ce niveau d’intensité et cette production chaque soir. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à refuser un contrat d’environ $52M sur quatre ans cet été. Lorsque l’on voit que Kenneth Faried a obtenu une telle somme par Denver, c’est plutôt logique du point de vue du canadien. Statistiquement, Thompson n’a rien à envier à l’intérieur des Nuggets, qui peine à confirmer le montant investi en lui par sa franchise.

Pour en revenir à la production de « Double T », son TS% est de 56.3% cette saison, contre 52.8% la saison dernière (46.9% lors de sa saison rookie). Une grande partie de cela est dû à sa mécanique aux lancers francs. Désormais droitier, Thompson réussit 62.4% de ses lancers, contre 55.2% lors de sa saison rookie.

Plus productif en attaque, Tristan permet aussi aux Cavaliers de ne pas être trop exposé en défense, notamment sur les pick and roll. Son énergie y est pour beaucoup, mais sa vitesse latérale est primordiale dans ces situations, ce qui lui permet d’être un excellent complément de Kevin Love. Exemple avec Kyle Lowry.

Sur cette action, il éteint complètement Lowry en lui fermant la voie jusqu’au panier. Ses prises d’appui sont exemplaires pour un intérieur qui se retrouve face à un arrière. Sa vitesse latérale lui permet de rester devant Lowry et sa longueur de bras affecte le tir du meneur des Raptors, au point de forcer un tir très compliqué de sa part.

Ses actions là ne se voient pas sur le boxscore et ne sont pas comptabilisées comme des contres, mais Thompson parvient à les répéter régulièrement pour tenir la défense de Cleveland. Il le fait depuis sa saison rookie et ne s’arrêtera pas là. Les consignes de David Blatt le concernant semble favoriser un changement après un écran. Le coach lui fait confiance lorsqu’il s’agit de défendre sur les arrières.

En parlant de contre, sa moyenne par match est passée d’un faible 0.4 la saison dernière à 1.0 cette saison. Rien de spectaculaire, mais en second rideau derrière Timofey Mozgov, c’est une production honorable. Là encore, ses capacités athlétiques lui permettent de couvrir du terrain défensivement et de protéger le panier par séquence, comme ici face à une pénétration de Russell Westbrook.

Passons maintenant à la partie la plus plaisante de son jeu : le buddy ball. Avec Irving et James en contre attaque, Thompson peut en profiter pour s’envoler au alley oop et marquer des points faciles. Avec James sur le terrain cette saison, son TS% passe de 52.3% à 60.3%, son pourcentage de réussite au tir à l’intérieur chute de 66.1% à 54.7% sans James. Lorsque l’on voit ce genre d’action, on comprend pourquoi.

Tristan Thompson est un joueur dont les Cavs ont besoin. Un joueur qui fait le « sale boulot » et qui se donne au maximum sur chaque action. Il connait son rôle et il en fait sa marque de fabrique. Plus tôt dans la saison, il expliquait son approche du rebond à l’équipe de Fox Sports Ohio.

See ball, get ball.

On ne fait pas plus clair. Ou peut-être que si.

Lorsque Irving, James, Love et Thompson sont ensemble sur le terrain cette saison, ils produisent un offensive rating de 120.6 et un defensive rating de 99.0, soit un différentiel de 21.6. En guise de comparaison avec le reste de la ligue, le quatuor Curry, Thompson, Barnes, Green a produit un différentiel de 21.7 en 720 minutes sur le terrain ensemble cette saison.

Tristan est une pièce essentielle de cette équipe. Son énergie sur le terrain permet à l’équipe de fonctionner. Il montre l’exemple et donne un second souffle à ses coéquipiers lorsqu’il entre en jeu.  David Blatt dispose sur son banc d’un véritable sixième homme d’impact et d’un coéquipier modèle. Il ne fait aucun doute que les Cavaliers tenteront de le faire revenir la saison prochaine. Après tout, il fait parti de La Familia.