Dans cette période de pré-saison, il est de coutume de commenter et d’analyser les recrutements, via la free agency et la draft, des franchises avant le début des camps d’entraînement. Parmi les franchises les plus régulièrement citées, une revient particulièrement dans la queue du peloton, en compagnie d’Orlando, les Houston Rockets. Mérité ou injustifié ?
Totalement mérité
Depuis la fin de la saison régulière, en dents de scie, on a du mal à voir clair dans le jeu des Rockets. Sur le terrain déjà, la franchise a raté la dernière marche vers les playoffs alors que leur roster méritait peut être mieux. Mais ensuite, le front office a clairement perdu les pédales en faisant littéralement exploser le roster pour pas grand-chose.
Alors certes on ne peut pas tout leur reprocher car il se retrouve aujourd’hui avec un plan B, réfléchi un peu à la va-vite. Leur plan A devait se dérouler en deux temps, le premier temps a fonctionné à merveille, mais le second a pris l’eau.
Fin juin dernier, la franchise commence à épurer son effectif. Adieu à Chase Bundinger pour débuter, envoyé dans le Minnesota. Cet ailier de 24 ans, au style particulier, valait tout de même 10 points et 4 rebonds en 20 minutes. Peut être un peu léger dans la balance (avec Lior Eliyahu) contre un 18ème choix du 1er tour…
Ensuite c’est Samuel Dalembert, pivot d’expérience culminant au-delà des 2.10 mètres, qui est envoyé avec un 1er tour de draft (14ème choix) et un futur 2nd tour à Milwaukee contre trois abonnés au banc et un choix du 1er tour (12ème choix). Ne cherchez pas de logique.
La phase 1 est terminée et Houston se retrouve avec 3 choix du 1er tour d’une draft qualifiée à l’avance d’historique pour attirer un gros poisson, c’est la phase 2.
Les Rockets tentent d’appâter le pigeon floridien avec un package de choix de draft. Mais Orlando n’est pas dupe et demande mieux pour son Superman, qui soit dit en passant laisse clairement sous entendre qu’il ne prolongera sûrement pas à Houston.
Peine perdue, les Rockets arrivent à la draft avec un panier plein de picks, et sélectionnent donc trois rookies, tous à vocation extérieure, alors que des Big Men comme Jarde Sullinger ou Arnett Moultrie étaient encore disponibles.
Houston se retrouve alors avec 9 joueurs à vocation extérieure. L’équipe est prometteuse (Lowry, Dragic, Lee, Martin et les rookies) et la raquette peut espérer tenir le coup avec des vétérans comme Camby, Scola ou le sophomore Patrick Patterson.
Mais les dirigeants ne s’arrêtent pas là. Tous les tauliers vont être priés de plier bagage.
- Kyle Lowry est envoyé chez les Raptors contre un futur choix de draft (et Gary Forbes, arrière).
- Marcus Camby est envoyé chez les Knicks contre un futur 2nd choix de draft et trois joueurs dont Toney Douglas.
- Luis Scola est purement et simplement coupé. Il sera signé par les Suns.
- Courtney Lee est envoyé chez les Celtics contre un futur second choix et trois joueurs.
- Goran Dragic n’est pas prolongé et signe chez les Suns
On peut comprendre que les Rockets aient multiplié les risques pour attirer Howard, mais on a beau chercher, on ne comprend pas la logique de faire sauter un roster qui semblait solide, surtout pour attirer des joueurs tels que Omer Asik ou Jeremy Lin.
Tous les deux ont été signés comme free agent, une bonne prise donc sur le papier puisqu’aucune monnaie d’échange n’a été déboursée, mais ces deux joueurs, sensés représenter le futur axe meneur-pivot de la franchise ont été recrutés à un tarif exorbitant. Pour comparaison, lors de la saison 2014-2015, ces deux joueurs couteront à la franchise aussi cher que la paire Rose / Noah à Chicago !
Un risque de plus lorsque l’on sait que Omer Asik, pivot de l’ombre était voué à un rôle de doublure de Noah à Chicago et que Lin a fait 20 bons matchs avec les Knicks.
Au final, Houston se retrouve avec un effectif jeune, inexpérimenté, déséquilibré sur les ailes, avec un seul pivot de métier et un seul meneur digne de ce nom. Mais tout n’est peut être pas perdu.
Mais tout n’est pas perdu pour autant
Alors pour cette seconde partie de l’article, sensée contre balancer la première, il va falloir être optimiste. Mais tout est possible en NBA. C’est parti pour l’avalanche de si :
Si Jeremy Lin rejoue comme il l’a fait en janvier dernier avec les Knicks, les Rockets auront le jeu offensif désiré par Kevin McHale.
Si Kevin Martin retrouve son niveau lorsque mine de rien, il avait terminé trois fois sur les cinq dernières saisons dans le Top 10 des meilleurs scoreurs de la ligue.
Si Chandler Parsons et Patrick Patterson continuent leurs progressions. Ils étaient tous les deux à 9.5 points et 4.7 rebonds pour le premier et 8 points et 4.5 rebonds pour le second l’année dernière.
Si les rookies explosent dès leurs premières saisons.
Si Omer Asik prend plus de rebonds cette saison que lors des deux dernières avec Chicago (656 soit 4.43 par match, avec une moyenne de 13 minutes sur les parquets).
Et puis si l’on regarde attentivement la conférence ouest, Houston n’est pas destiné automatiquement à la dernière place. La franchise se retrouve dans la même situation de reconstruction que d’autres (Golden State, Portland, New Orleans, Suns). Derrière le quatuor d’intouchables (Los Angeles x2, San Antonio, Thunder) et le quatuor de poursuivants (Dallas, Denver, Memphis, Utah), le reste est assez ouvert.
C’est la prédiction optimiste de la saison 2012-2013 des Rockets. Car sérieusement, les Rockets ont joué avec le feu et se sont clairement brûlés durant cette intersaison. La saison risque d’être interminable pour la franchise.