Jules Bianchi participe cette semaine aux essais des jeunes pilotes organisés à Magny-Cours, par seulement trois écuries : Ferrari, McLaren et Force India. Les autres ayant décidé d’organiser, comme chaque année, les essais pour les jeunes pilotes à Abu Dhabi en fin de saison.
Lors de ces essais, auxquels participent également le britannique, Sam Bird, l’italien Davide Rigon, le vénézuélien Rodolfo Gonzalez ou le néo-zélandais Brendon Hartley, le jeune pilote français a signé le meilleur temps au volant d’une Ferrari lors de la première journée d’essais avant de récidiver le lendemain dans le baquet d’une Force India. Ces performances sont de bonne augure alors que les négociations quant aux prolongations de contrat se font de plus en plus précises dans les paddocks.
Retour sur les perspectives de mutations dans les baquets de milieu et de fond de grille.
Nous sommes déjà revenu dans ces colonnes sur les possibles transactions impliquant les écuries McLaren, Mercedes, Ferrari, Lotus et Red Bull Racing. Nous ne nous y attardons pas davantage, Jules Bianchi n’a, pour ainsi dire, aucune chance de rejoindre les rangs d’une écurie de haut niveau en tant que pilote titulaire. Premier pilote à signer un contrat à long terme avec la structure « jeunes talents » de la Scuderia Ferrari, le jeune français pourrait viser un baquet chez une des écuries du milieu et du fond de grille. A condition qu’il y ait du mouvement.
Troisième pilote de Force India pour cette saison 2012, aucune place ne devrait se libérer du côté de l’écurie de Vijay Mallya, au grand regret du pilote de 23 ans. Habituée à promouvoir ses pilotes essayeurs, Force India devrait démarrer la saison 2013 avec le même tandem de pilotes, Paul Di Resta et Niko Hulkenberg. Alors où pourrait atterrir Jules Bianchi ?
Toro Rosso – La petite scuderia est une piste crédible pour le protégé de Nicolas Todt. Chez Toro Rosso le tandem de pilote n’a pas réellement déçu mais aucun des deux n’a non plus franchement convaincu. Si Jean-Eric Vergne a récolté deux fois plus de points que son coéquipier (8 contre 4), il est constamment dominé en qualifications par l’Australien (à l’exception de deux GP) et semble plus que son co-péquipier sur la sellette. L’écurie autrichienne a déjà fait la démonstration de sa capacité à changer de pilotes lorsque ces derniers ne confirment pas les espoirs placés en eux. Malgré tout, Toro Rosso devrait accorder une seconde chance à ses deux pilotes. La seconde saison étant souvent cette de la confirmation….Si tel n’était pas le cas…on pourrait relancer la piste Jules Bianchi.
HRT – La piste HRT reste grande ouverte. Toutefois on peut s’interroger sur l’intérêt d’aller se lier à cette galère. Les monoplaces sont à des années lumières d’être compétitives et sans manquer de respect à Pedro de la Rosa, le duo de pilotes est tout aussi loin en termes de performances que leur monoplace. Dominer Karthikeyan à bord d’une HRT n’apporterait aucune plus value au CV de Jules Bianchi. En tant que troisième pilote Force India il aura certainement acquis plus d’expérience qu’au sein de l’écurie espagnole.
Une année chez HRT ne permettrait pas plus au français de renforcer son expérience en conditions de course, tant les monoplaces HRT sont reléguées à plusieurs secondes des meilleures. Leurs courses s’apparentent à des séances d’essais de plusieurs dizaines de tours…quand la mécanique tient.
Sauber – Sauber détient le meilleur couple de pilotes des écuries de milieu de grille. L’écurie suisse dispose avec Sergio Pérez et Komui Kobayashi de deux des plus grands espoirs du sport automobile. A ce titre, ces deux pilotes ne quitteront les rangs de Sauber que pour rejoindre une des 5 écuries qui devancent Sauber au championnat du monde des constructeurs. Or, la Scuderia vient de confirmer que Sergio Pérez ne rejoindrait pas ses rangs dès cette intersaison (comme vous l’annonçait débats sports).
Toutefois, le départ forcé d’un Komui Kobayashi qui subit cette année la domination de Sergio Pérez pourrait être accéléré par la volonté de Carlos Slim, l’homme le plus riche de la planète, à voir Sauber, installer aux côtés de Pérez un autre pilote mexicain en la personne de Esteban Gutierrez. Dans tous les cas, aucune place ne se libérera du côté de Sauber pour le français.
Williams – L’écurie de Grove semble être la clé du futur jeu des chaises musicales des baquets de Formule 1 pour les écuries de milieu et de fond de grille. Si le contrat du vénézuélien, Pastor Maldonado qui a ramené une victoire lors du Grand Prix d’Espagne est intouchable tant son principal sponsor la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA garanti la survie économique que la structure, sera honoré jusqu’à son terme, l’avenir de Bruno Senna est nettement moins assuré. Le pilote brésilien est largement dominé par son coéquipier notamment dans l’exercice des qualifications. Après avoir réalisé deux saisons incomplètes chez HRT et Lotus, le brésilien joue certainement sa dernière carte en Formule 1. Un départ du brésilien pourrait ouvrir la porte à un changement d’écurie d’un pilote payant (Petrov, Charles Pic). A moins que l’écurie de Grove ne se décide à promouvoir son troisième pilote, le talentueux finlandais Valtteri Bottas.
Caterham – Caterham possède un duo de pilotes aux qualités bien supérieures à celle de ses monoplaces. Avec Heïkki Kovalainen, la meilleure des nouvelles écuries, dispose d’un véritable leader fort d’une expérience chez deux des meilleures écuries du plateau (Renault et McLaren avec laquelle il a remporté un Grand Prix).
Vitaly Petrov est aussi un ancien pilote Renault. Le Russe est surtout un pilote payant qui apporte avec lui une valise de billets fort utile au budget de l’écurie. Caterham dispose d’un tandem complémentaire avec un Kovalainen indéboulonnable sur le plan sportif et un Petrov dont les vertus sont essentiellement financières.
Après s’être séparée de Jarno Trulli en début de saison, l’écurie de Tony Fernandes ne peut se permettre de se priver d’un bon metteur au point comme le finlandais et ce dernier pourrait être tenté de poursuivre l’aventure au moins une année supplémentaire.
La place de Petrov est davantage en balance. Le russe n’a toujours pas prolongé son contrat et son avenir dépendra des moyens financiers qu’il sera en mesure d’apporter. Malgré l’obtention d’un Grand Prix en 2014 la Russie ne semble plus encline à financer la présence de Vitaly Petrov en Formule 1. Le gouvernement russe a décidé de stopper les financements accordés au pilote, faute de résultats probants. Pilote payant, le devenir de Petrov en Formule 1 s’assombrit à mesure que ses sponsors lui font défaut.
Si le pilote est en mesure de retrouver des sponsors généreux, certaines écuries pourraient être intéressées par son profil. On songe notamment à l’écurie Russe, Marussia…
Marussia –Timo Glock est présent dans l’écurie depuis 2010 à l’époque elle répondait encore au nom Virgin Racing. Régulièrement annoncé dans une équipe plus compétitive, il jouit chez Marussia d’un incontestable statut de leader.
Depuis son arrivée il a vu les coéquipiers défiler. Il en a changé à chaque intersaison (Lucas Di Grassi, Jérôme D’Ambrosio et Charles Pic). Toutefois cette saison, pour la première fois, il ne parvient pas à dominer son coéquipier, le français Charles Pic.
Le pilote allemand dispose d’un contrat pour la prochaine saison et a confirmé qu’il souhaitait l’honorer. Dès lors, dans le contexte de tensions croissantes entre les deux pilotes, l’avenir de Charles Pic est en suspens. Après des débuts timorés, le français s’impose peu à peu comme un pilote solide. Il a dominé son coéquipier lors de 3 des 4 derniers Grand Prix. Lors du Grand Prix de Belgique, il avait tenu tête à son leader alors sur une stratégie différente ce qui lui a valu les remontrances de l’allemand. Par ailleurs, le français pourrait être tenté d’aller voir ailleurs dès que l’occasion de présentera. On parle ainsi d’un intérêt de Caterham pour le pilote français et les millions de son mécène, Lagardère.
Pilote payant, Charles Pic n’est en pas moins un pilote prometteur. L’écurie Marussia devrait donc prolonger l’aventure avec Charles Pic à moins que l’appel d’un pilote russe dans la perspective du Grand Prix de Russie en 2014 ne soit trop fort.
Jules Bianchi, pilote titulaire en…2014 ?
Malgré des qualités indéniables et des soutiens de grande influence, Jules Bianchi aura du mal à s’imposer dans un baquet comme pilote titulaire pour la saison à venir. A l’inverse l’intersaison 2013 où le marché des transferts devrait s’emballer sous l’effet du renouvellement des contrats de pilotes majeurs (M. Webber, F. Massa ?) et du départ annoncé de pilotes prometteurs (S. Pérez, P. Di Resta), fourni à Jules Bianchi de nombreuses opportunités de s’installer durablement en Formule 1.
Pour la petite histoire, le 15 septembre 2011, Jules Bianchi avait été convié avec un certain Sergi Pérez à réaliser des essais à bord d’une Ferrari F60. Le français avait devancé de 437 millièmes de seconde le pilote mexicain que l’on annonce avec insistance chez…la Scuderia en 2014.