A l’issue d’une draft peu lisible, Débats Sports livre ses premiers bilans. Qu’elles aient cherché des apports immédiats ou suivi des logiques à long terme, les franchises ont plus ou moins réussi leur draft ». Dernier volet d’une série dont notre draftologue a le secret avec les franchises dont la réussite de la draft ne pourra être jugée qu’à long terme.
Troisième chapitre de cette rubrique avec les Hawks d’Atlanta.
Atlanta Hawks
L’échéance de la Draft était particulièrement attendue par les fans des Hawks à la fin d’une saison anonyme.
Josh Smith sur le départ, Dwight Howard très incertain de rejoindre sa ville natale, le visage de la formation géorgienne semblait difficile à dessiner en ce soir de juin.
Dépourvu de tout indice relatif à la nature de la reconstruction, l’état d’esprit du supporter des faucons alliait naturellement l’excitation de découvrir ses futures idoles et la crainte coutumière face aux résultats obtenus par la franchise dans l’exercice.
Si les plus jeunes n’ont en tête que les exemples plutôt probants de Jeff Teague et Al Horford, l’organisation possède un passé douloureux pas si lointain avec les post-adolescents qui ont défilé dans ses rangs.
Le repos paisible de la ville tranquille d’Atlanta se trouve ainsi souvent perturbé par les hurlements, sortis de la bouche de citoyens en proie aux cauchemars, des noms de Shelden Williams et d’Acie Law dans la nuit.
Ces bourdes résonnent encore mais n’ont pas le mérite de cerner pleinement le problème.
La carrière effectuée par le second nommé en Europe prouve que son talent intrinsèque n’est pas en question.
En un mot, les Hawks ont longuement souffert d’une grande inefficience dans le développement individuel de ses jeunes pousses.
Ainsi, l’ailier Marvin Williams devait tout détruire sur son passage mais n’a jamais vraiment décollé, malgré une carrière somme toute correcte. Mais, les deux exemples les plus frappants du problème restent incontestablement Jason Terry et Boris Diaw.
Le champion 2011 marquait de nombreux points chez le cancre Atlanta mais il n’a acquis maturité dans le jeu et adresse au tir qu’après avoir quitté la ville, pour y participer à deux finales avec Dallas dans un rôle de premier lieutenant de Dirk Nowitzky.
Notre exemple national n’est pas plus réjouissant puisque, après plusieurs années gâchées auprès des faucons, Diaw a déployé ses ailes pour devenir un 6ème homme à tout (bien) faire dans le système D’Antoni à Phoenix où il obtint le trophée de Most Improved Player.
En dépit de ce triste historique, l’optimisme était de rigueur en Géorgie après l’embauche comme entraineur d’un ancien assistant de la maison Spurs, établissement faisant figure de gage de qualité.
Malheureux le supporter qui voulait des réponses instantanées à ses interrogations sur la nouvelle orientation sportive de la franchise !
Le General Manager Danny Ferry ne s’est pas privé, par souci de clarté pédagogique, de soumettre aux fans ardents une équation à plusieurs inconnues.
Choisis au milieu du premier tour, les deux premières recrues évoluaient précédemment en Europe et y bénéficiaient d’une exposition bien moindre que les transfuges du giron fécond de la NCAA, la ligue universitaire.
Lucas Nogueira, le pivot brésilien, n’avait pas percé au plus haut niveau espagnol tandis que Dennis Schroeder, en Allemagne, assumait le poste de titulaire à la mène au sein du club de Braunschweig, peu connu du grand public.
Enfin, le dernier appelé par les Hawks, au second tour, constituait une autre des énigmes de la promotion.
Mike Muscala semble pétri de qualités et dominait allègrement ses adversaires mais il était confronté au niveau peu relevé de la faible conférence de la Patriot League avec sa faculté de Bucknell. Quelle efficacité face à des joueurs NBA ?
Plusieurs mois après la cérémonie, le brouillard reste de mise, et sa dissipation n’est pas à l’ordre du jour.
En résumé, le succès, ou l’échec, de la Draft d’Atlanta ne pourra être déterminé qu’à long terme.
Avec le départ de Josh Smith vers d’autres cieux, un repositionnement à l’aile d’Al Horford, meilleur joueur restant et invité du match des étoiles en 2010 et 2011, était attendu après avoir longtemps assumé le rôle de pivot. Une place se serait donc libérée, ainsi que les responsabilités allant de pair.
Une aubaine pour les deux postes 5 draftés ?
Le marché des agents-libres est venu rapidement balayer tout espoir des bleus de l’équipe.
Le General Manager Danny Ferry a ainsi coup sur coup engrangé les signatures de Paul Millsap et de Pero Antic.
Le premier affiche des statistiques d’All-Star depuis quelques saisons tandis que le second constitue un des meilleurs intérieurs du basketball européen.
L’ancien Jazzman accusant un trop grand déficit de taille pour occuper la place centrale de la raquette, le Macédonien et le Dominicain se la partageront donc mais le trio, en raison de son talent, ne laissera que des miettes en termes de temps de jeu à leurs équipiers sur leurs postes, miettes qu’Elton Brand s’empressera de ramasser.
La décision d’offrir un billet retour à Lucas Nogueira vers l’Espagne apparaît, en ce sens, parfaitement cohérente. Le club d’Estudiantes Madrid sera plus à même de développer le jeune prospect, et ses chances d’y disposer de minutes sur le parquet restent plus grandes qu’en Géorgie. Pero Antic et Elton Brand se situant plus près de leurs fins de carrières, et le prospect n’étant âgé que de 21 ans, une opportunité de faire son trou en NBA se profile déjà à l’horizon, bien que ce dernier demeure lointain.
Le Brésilien y croisera le chemin de son compagnon de la promotion 2013 de la Draft, j’ai nommé Mike Muscala, qui évoluera pour sa part à Saint Jacques de Compostelle.
Le flou artistique entourant son niveau de jeu réel, dû à la faible division du basketball universitaire dans lequel concourrait son université, devrait donc se dissiper au sein d’un des championnats les plus relevés du Vieux Continent. Si les résultats de ce test grandeur nature s’avèrent positifs l’an prochain, son échéancier ressemblera sensiblement à celui du pivot à la coupe de cheveux afro remarquable et remarquée.
L’unique drafté de la cérémonie du 27 Juin encore présent dans l’effectif se nomme donc Dennis Schroeder. Or, après maintes tergiversations et rumeurs d’échanges, le titulaire, le jeune Jeff Teague, a vu son contrat reconduit pour quatre campagnes supplémentaires. L’Allemand peut-il renverser une figure de proue de l’équipe alignant environ 15 points et 7 passes par rencontre pour prendre sa place ?
La tâche s’annonce ardue pour le débutant, de surcroit incapable de se consoler en se disant que son jour viendra chez les Hawks puisque son concurrent n’affiche que 25 printemps au compteur.
Une blessure de celui-ci pourrait être le déclic mais, plus probablement, le décollage de la carrière NBA du novice ne devrait passer que par un transfert impliquant un des deux coéquipiers.
En attendant, l’ex-meneur de Braunschweig ne jouira à la mène que des quelques minutes que Teague n’aura pas monopolisé, s’il les obtient face à Shelvin Mack.
La possibilité de faire cohabiter les deux meneurs en décalant l’un d’eux au poste 2 serait une solution mais John Jenkins, Louis Williams, Kyle Korver et Jared Cunningham s’y bousculent déjà…encore que le dernier nommé puisse évoluer comme remplaçant au poste 1…en rivalité avec Schroeder précisément.
A l’image de la saison écoulée, les Hawks présenteront à nouveau un effectif atypique lors de l’exercice 2013-2014. Armés d’un secteur intérieur blindé, leurs rotations arrières manquent à l’inverse d’un joueur star dominant les débats.
Le projet de (re)construction échafaudé par la direction relevant de l’ésotérisme,
les fans n’ont pas d’autre option que d’espérer voir les jeunes pousses s’imposer en héritiers de Josh Smith, d’Al Horford… et non de Shelden Williams.