Le lock-out est terminé. Feu le lock -out. Feu les aspirations de David Stern à un rééquilibrage de la Ligue. Les gros marchés ont fait parler la poudre. Pendant que le GM du Magic d’Orlando prie pour que le scénario d’une construction ex-nihilo d’un candidat au titre par la seule draft sur le modèle d’OKC se reproduise, alors que les Rockets ont fait le ménage dans leur effectif pour accueillir une super star qui ne viendra pas, le Heat accueille Ray Allen, et les Lakers Dwight Howard. Dans cet énième cycle de concentration des forces, où le big three laisse place au big four, les dirigeants des Philadelphia Sixers ont manœuvré avec doigté pour renforcer une franchise pour laquelle s’annonce un bel avenir.
On entend déjà les réactions des lecteurs. Cette fois, la rédaction de Débats-Sports perd les pédales et nous annonce que perdre un des meilleurs défenseurs de la ligue en la personne d’André Iguodala et du seul sixième homme ayant terminé la saison meilleur marqueur de son équipe, tout en restant à la recherche d’un nouveau manager général, est le prototype d’une intersaison réussie. Non cher visiteur, nous ne sommes pas devenus fous, du moins pas plus que la veille. Nous persistons à croire que l’horizon des Sixers s’est considérablement dégagé au cours de cette intersaison.
Des départs majeurs.
Certes, Lou Williams, qui affichait en sotie de banc, 14,9 points, 2,4 rebonds et 3,5 passes au compteur est parti voir ce qu’il se passait du côté de la Géorgie, sans que les Sixers ne parviennent à en obtenir la moindre contrepartie. A l’arrière toujours, Jodie Meeks s’en est allé gouter les joies et les peines d’un joueur de banc dans une équipe bâtie pour aller chercher le titre.
Mais celui que tous les fans de Philly regretteront c’est André Iguodala. Celui à qui le hasard de l’état civil a confié les mêmes initiales qu’un certain Allen Iverson, était jusqu’à présent le Franchise Player des Sixers. Un costume certainement un peu trop grand pour un joueur pas suffisamment présent au scoring. AI, 2.0 c’est certainement le meilleur défenseur de la ligue hors de la peinture. Iguodala c’est aussi une feuille de statistiques complète (12,4 points, 6,1 rebonds, 5,5 passes, 1,7 interceptions, en 36 minutes, sur la saison régulière 2011-2012). En somme, le complément idéal d’un Allen Iverson, avec qu’il partagera d’avoir découvert le Colorado après la Pennsylvanie. Car comme Allen Iverson en son temps, Iguodala quitte les Sixers pour les Nuggets où il apportera son savoir faire défensif dans une équipe où la défense est un concept dont les manifestations se font aussi rares que les apparitions du Dahu.
Et Phily participa au Dwightmare.
Si Iguodala part, c’est que les Sixers ont tenté leur chance avec Howard. Alors que les destinations annoncées depuis des mois pour le triple meilleur défenseur de la ligue, se refermaient les unes après les autres (Brooklyn, Atlanta, Chicago, Houston, etc…), les Sixers ont passé un coup de fil au GM d’Orlando lui indiquant que si des joueurs de l’effectif de Philly étaient susceptibles d’intéresser le Magic, les Sixers se dévoueraient pour accueillir DH12. La franchise floridienne n’a pas donné suite mais s’est souvenu que les Sixers pourraient être le facilitateur du départ d’Howard. C’est ainsi, que les Sixers se sont trouvés impliqués dans la résolution du Dwightmare.
Pour récupérer l’objet de leur convoitise, Anderw Bynum, Philadelphie envoyait André Iguodala à Denver et une pléïade de jeunes joueurs à Orlando : l’intérieur Nikola Vucevic, et le premier tour de draft des Sixers pour cette année, Moe Harkness qu’Orlando tenait absolument à recruter. Philly se déleste également d’un premier tour de draft dont l’année n’a pas été communiquée. Sur le plan des arrivées, en sus de Bynum, les Sixers récupèrent également en la personne de Jason Richardon un joueur capable d’apporter du scoring à l’extérieur.
Avec la signature d’Andew Bynum, les Sixers changent de dimension. Le jeune pivot a le potentiel pour devenir le meilleur à son poste dans la ligue et, s’il fait preuve de davantage de constance, une des valeurs sûres de la NBA. L’an passé, le pivot de 24 ans a réalisé sous les couleurs des Lakers sa meilleure saison sur le plan statistique. En 35 minutes, le néo-sixers a planté 18,7 points, pris 11,8 rebonds, réalisé 1,4 passes décisives et 1,9 contres de moyenne. Revanchard après avoir servi de monnaie d’échange dans le transfert d’un DH12 qui évolue au même poste que lui, Andrew Bynum souhaite prouver aux observateurs et aux dirigeants angelinos qu’il avait la carrure pour être l’avenir de la franchise californienne. L’homme autour de qui on reconstruit.
Dès sa présentation, il a fait part de sa volonté de s’inscrire dans le long terme chez les Sixers.
« Franchement, ma première expérience ici fut géniale, et j’ai vraiment l’intention de m’installer ici. Je ne suis pas le genre de joueur qui se balade un peu partout et qui a des vues sur plein d’équipes. (…) Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai l’intention de rester ici et d’en faire ma maison. »
En Pennsylvanie, il sera incontestablement Le Franchise Player et les Sixers peuvent lui offrir plus d’argent que n’importe quelle équipe de la Ligue. En effet, les dirigeants ont profité de l’amnesty clause pour couper Elton Brand et dégager de la marge salariale dans la perspective des prolongations de contrats de fin de saison et de la Free Agency 2013. Bien leur en a pris. Il sera le moment de prolonger Bynum et de se servir de la présence du meilleur pivot de la conférence Est pour ajouter quelques pièces de valeur à l’effectif des Sixers.
Outre ce trade ultra médiatisé, les Sixers ont œuvré dans la discrétion pour apporter des modifications à l’effectif que dirigera Doug Collins. Les lacunes de la franchise en matière de scoring extérieur ont été résolues par les arrivées de J. Richardson en provenance du Magic et de Dorell Wright en provenance des Warriors de Golden State. Le shooteur de 31 ans, dont le contrat de 6 millions par an court jusqu’en 2015, a connu la saison passée la pire saison de sa carrière. S’il retrouve des stats plus en rapport avec son bilan en carrière (17,5 points) il sera d’une grande aide pour les Sixers. Il sera en concurrence avec Dorell Wright qui tournait l’an passé à 10,3 points, 4,6 rebonds, 1,5 passes en 27 minutes. Wright a également été recruté pour sa capacité à scorer derrière l’arc. En 2010-2011, il fut le joueur ayant réussit le plus grand nombre de trois points au cours de la saison, certes avec un pourcentage douteux, devançant…un certain J. Richardson.
Enfin, Philly a prolongé Spencer Hawes qui reste un centre besogneux qui sera selon toute vraissemblance décalé au poste 4 pour jouer aux côtés de Bynum et former une raquette à faire pâlir plus d’une franchise de l’Est. L’effectif des Sixers est également complété par l’arrivée du fantasque Nick Young à qui les dirigeants ont fait signer un contrat d’un an. Le jeune ailier passé par les Clippers la saison passée, tournait à 16,6 points lorsqu’il évoluait à Washington.
En apportant des joueurs de talent (Young, Wright) à son effectif, tout en équilibrant les comptes de la franchise avec les départs de Brand et de Williams, les Sixers avaient réalisé un début d’intersaison tout à fait correct. Le trade de Dwight Howard aura donc bouleversé le destin de Philadelphie qui se reconstruit autour de jeunes joueurs talentueux et d’une future star en puissance. La jeune équipe des Sixers a bel et bien vu son avenir s’éclaircir un peu plus avec la fin du Dwightmare. L’effectif semble désormais complet. Ne manque plus qu’un back-up à Jrue Holiday, et à Evan Turner de justifier son rang à la draft 2010.
A 24 ans, Andrew Bynum représente l’avenir du poste de pivot, et celui de la franchise des Philadelphia Sixers dont il sera Le Franchise Player. Il en a les épaules, reste à savoir s’il en aura les genoux.