Les carnets de scout de Débats Sports : Cody Zeller

debats sports image par defaut
debats sports image par defaut


Alors que la March Madness approche, le début de saison NCAA a permis aux aficionados de la NBA d’avoir des premiers éléments de réponse à leur question annuelle : Quel universitaire pourra s’imposer comme le visage de la franchise qui le choisira à la fin du mois de juin ?



Il est encore tôt pour affirmer l’identité des premiers appelés mais nous avons tout de même choisi de vous présenter quelques têtes d’affiche. Tout au long de la semaine, nous vous livrerons les carnets de scouts de notre draftologue au rythme d’un prospect par jour, avant d’envisager quelles pourraient être leurs franchises d’accueil.

Quatrième salve avec un nom bien connu des observateurs, Cody Zeller.

Cody Zeller

Le nom de Zeller commence à devenir familier aux aficionados de la balle orange puisqu’ils ont déjà pu voir à l’œuvre Tyler, le deuxième de la fratrie, qui officie dans le désert basketballistique de l’Ohio tandis qu’ils auront pu apprécier les exploits de l’ainé Luke… en Summer League, et peut-être également dans un club de D-League actuellement (nous n’avons pas osé pousser l’investigation journalistique plus loin sur son cas… Au temps pour nous… ).

Avant même le début de la saison, le Hoosier était annoncé favori pour la récompense du meilleur joueur de l’année au sein d’une équipe pouvant prétendre au titre.

Des attentes difficiles à satisfaire.

Encore indéterminé entre le poste 4 et le poste 5,  l’intérieur de 7 pieds reste incontestablement cette année un des meilleurs joueurs au niveau universitaire.

Le prospect démontre à chaque rencontre une pointe de vitesse qui n’a rien à envier aux ailiers forts NBA.

Un tel atout se traduit par une implication du basketteur dans le jeu en transition duquel il tire une partie de son scoring mais aussi des retours rapides sous son arceau.

Un autre aspect remarquable du jeu de l’étudiant d’Indiana est sa qualité de dribble, exceptionnelle pour sa taille, qui lui ouvre de nombreuses possibilités en attaque sur jeu placé.

Le prospect a ainsi une aisance naturelle à s’infiltrer sous le panier pour rentrer des paniers faciles.

Il faut cependant se garder de penser qu’il n’y a aucune crainte à nourrir pour la défense quand le jeune homme est positionné au poste bas.

L’artiste y opère en virtuose faisant appel à une pléiade d’hook shots et autres turn-around jumpers proches du cercle.

Alors que la tendance est plutôt au jeu face au panier ces dernières années, la perspective de voir l’éventail du joueur dans une grande ligue relativement pauvre dans ce domaine apporte une certaine réjouissance.

 

En défense, l’intérieur est un contreur honnête sans exceller pour autant dans le domaine.

En revanche, le Hoosier subtilise le ballon avec bien plus d’habileté que ses homologues de la raquette.

Ses talents d’intercepteurs sont mis à l’épreuve aussi bien dans une configuration de 1-contre-1 au poste que quand il sort sur le meneur adverse pour défendre le pick and roll.

L’étudiant abat d’ailleurs un travail irréprochable sur ces phases de jeu et son équipe est rarement pénalisée par son soutien au coéquipier.

En effet, sa vitesse lui permet de récupérer rapidement la position après avoir harcelé le porteur du ballon et ne laisse ainsi pas le pivot adverse seul.

Les deux failles du petit dernier de la fratrie Zeller qui subsistent concernent le tir et le physique.

Conscient des avantages d’un tir efficient jusque derrière la ligne à trois points, l’intérieur a annoncé avoir travaillé durant l’été sur son shoot mais il ne se rend toujours pas derrière la ligne, plus proche du panier qu’en NBA.

Il est pourtant impératif pour devenir un intérieur d’élite de la grande ligue que le jeune Cody prenne confiance dans son shoot, dont le geste se révèle plutôt bon.

Les embuches sur le chemin de la progression de Zeller sont multiples et, malheureusement, certaines sont insurmontables.

L’hérédité a confié au dernier né de la famille un corps dont l’envergure est limitée pour sa taille.

Il en résulte logiquement un rendement au rebond, notamment défensif, qui ne pourrait être supérieur.

Le second souci réside dans la partie supérieure du corps de l’intéressé qui n’est pas encore assez fort. Bien qu’il ait annoncé avoir travaillé sur ce point durant l’été, l’intérieur a toujours du mal à encaisser les contacts.

En conséquence, que ce soit pour contenir son adversaire ou pour établir la position, le jeune Cody éprouve de grandes difficultés à s’imposer et à dominer physiquement au poste bas.

Où l’on en revient au problème du rebond.

Pour parler sans ambages, l’étudiant de l’Indiana est soft, ce qui constitue un défaut bien sûr, même si la carrière d’un Pau Gasol prouve qu’il est possible de s’en accommoder et de parvenir à dominer tout de même. Le besoin d’un tir mi-distance ne s’en ferait que plus cruellement ressentir si le Hoosier décide de suivre cette voie.

Le défaut est cependant corrigeable et le travail du jeune homme sur son corps sera à surveiller de près.

Enfin, la vitesse latérale limitée du prospect constitue son dernier défaut. Le GM qui le choisira serait donc bien inspiré de l’associer dans la raquette à un défenseur qui ne présente pas le même problème.

 

Les pivots offensifs en NBA ne sont pas légions et un boulevard s’ouvre devant la star universitaire pour s’imposer parmi les tout meilleurs du poste.

Mais son manque de dureté risque de conduire son entraineur à le positionner au poste 4 alors que la compétition y est bien plus rude.

En apprenant la méchanceté, le gentil Cody a véritablement les moyens de devenir quelqu’un dans la grande ligue.

S’il intègre une organisation qui a le bon sens de contacter les Bad Boys historiques de Detroit pour en faire ses mentors, le dernier Zeller participera à un All-Star Game sans l’ombre d’un doute.

 

Stats : 16,4 points à 61%, 8,2 rebonds dont 2,7 offensifs, 1,3 interception, 1,4 contre en 28,4 minutes.

Cinquième épisode demain avec Anthony Bennett.