Le Marathon de New-York n’aura pas lieu

debats sports image par defaut
debats sports image par defaut


Sandy aura eu raison du le Marathon New-York. Alors que la ville avait annoncé maintenir la course, ils ont fait marche arrière devant la pluie (mauvais jeu de mot) de critiques des derniers jours. En même temps, la municipalité n’avait pas vraiment le choix. Malgré la popularité de l’événement, organiser une telle fête quelques jours après un tel drame parait inconscient.



La 43ème édition est ajournée et c’est une première dans l’histoire du marathon de New-York. Même en 2001, moins de deux mois après le 11 septembre, les coureurs avaient pris part au départ sur le pont Verrazano. Un signe que la ville peut être blessée mais ne s’avoue jamais vaincue. L’ouragan a cependant été plus fort.

Les appels à l’annulation ont donc été nombreux. Une partie de la ville est encore sans électricité, n’est pas desservie par les transports et le vent risque encore de souffler fort durant la course. Malgré des dégâts considérables et une ville qui vit désormais à deux vitesses entre le sud et le nord de Manhattan, les 47.000 braves auraient été présents dimanche matin pour sillonner la ville.

Pourtant les coureurs n’empruntaient pas les secteurs meurtris du sud de Manhattan. Au départ de Staten Island, les coureurs franchissent le pont de Verrazano-Narrows, offrant l’image spectaculaire que l’on connait d’une masse compacte de coureurs jusqu’à Brooklyn, avant de franchir le Pulaski Bridge au vingtième kilomètres. Ils entrent ensuite dans le Queens, traversent l’East River sur le pont de Queensboro. C’est ici que représente la difficulté du parcours. La côte initial du pont Verrazano est simple, mais une seconde montée en milieu d’épreuve sur le Queensboro jusqu’à 40 mètres d’altitude est souvent fatale. Les coureurs descendent le pont jusqu’à la première avenue dans Manhattan, là où se masse la plupart de la foule avant d’en ressortir et d’entrer dans le Bronx, en empruntant à nouveau un pont : le Willis Avenue Bridge. Ils quittent le 4ème borrow avant de revenir dans Manhattan par le Madison Avenue Bridge, pour prendre au sud vers la Cinquième Avenue à travers Harlem. Puis l’arrivée dans Central Park très escarpée finit d’achever les coureurs.

Une course magnifique qui rend encore plus belle une des villes les plus extraordinaires du monde. Mais ça ne sera pas pour cette année. Car la ville a décidé d’annuler la course et non de la repousser comme certains opposants avaient proposé. Il faut dire que la ville n’a pas agit dans le respect des habitants. Alors que des milliers de foyers sont privés d’électricité, le New York Post a curieusement trouvé trois générateurs géants en plein cœur de Central Park pour la tente officielle de la course.

Même si l’annulation se défend clairement, elle est regrettable. Tout d’abord pour la ville qui aurait pu bénéficier d’une couverture médiatique pour montrer au monde que la ville peut se relever. Mais surtout, le marathon représente une source de revenu très importante pour la municipalité. D’après les estimations, la course rapporterait plus de 300 millions de dollars à la ville, sans compter les hôtels, restaurants et autres commerces qui bénéficient directement des venues des coureurs. Des coureurs qui eux aussi participent à la manne financière que représente cette course. Outre les frais d’inscription et de dossard, les participants n’hésitent pas à revenir avec un t-shirt ou une photo officielle. D’ailleurs la société New York Road Runners propose des packs allant de 89 à 350$ pour un beau souvenir. Le pack complet comprend entre autres médaille, photo, dvd…

Bien entendu ces produits dérivés ne seront pas vendus cette année, mais la très grande majorité des coureurs sont déjà sur places, logeant dans des hôtels et faisant vivre la ville malgré tout.

Du côté sportif, l’annulation de la course devrait faire décevoir quelques personnes plus que d’autres. Les kényans Wilson Kipsang et Moses Mosop. Si le premier a participé aux Jeux de Londres (3ème) ce n’est pas le cas du second qui fait des marathons urbains son objectif premier. Officiellement blessé à Londres, il détient le record et le titre au marathon de Chicago et partait favori dans la Big Apple. On connait la difficulté pour les marathoniens de vivre de leur passion, surtout que physiquement ils ne peuvent s’aligner que sur deux voire trois épreuves maximum par saison. L’annulation vient donc compromettre des mois de préparation, et surtout les ampute d’une récompense pécuniaire qui aurait été non négligeable.