Mailbag : nouvelle saison, nouvelles ambitions

debats sports image par defaut
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Le mailbag de CavsFR revient pour une nouvelle saison. LeBron James, Kevin Love, Kyrie Irving, David Blatt, nous aurons le temps de discuter de chaque sujet au cours de cette année.



Aujourd’hui, nous abordons des questions concernant la défense de Love, son association avec Tristan Thompson mais aussi le fait d’avoir (enfin) une équipe qui joue pour quelque chose.

Il est vrai que la défense de Kevin Love revient souvent lorsque l’on évoque ses points faibles. C’est d’ailleurs son seul point faible, maintenant qu’il est à Cleveland. En situation individuelle, Love peut se débrouiller au poste pour contenir son adversaire, mais n’aura pas la vitesse latérale pour retenir le drive. Son manque d’envie en défense est souvent critiqué, mais n’a pas souvent été compensée par ses coéquipiers dans la raquette. N’oublions pas que Nikola Pekovic était le pivot qui servait de défenseur à Minnesota ces dernières années.

Avec les Cavaliers, Love bénéficiera de la couverture de Anderson Varejao et de Tristan Thompson. En défense, ces deux hommes sont similaires. Ils défendent le pick and roll parfaitement, ils aident leurs coéquipiers à piéger l’adversaire, et se portent volontaire pour absorber le contact dans la raquette. Toutes ces tâches, aussi essentielles soient-elles, sont inconnues au répertoire de Kevin Love.

C’est pour cette raison que David Blatt adoptera très certainement une défense collective basée sur l’aide entre joueurs et le piège sur pick and roll. La cible de notre équipe, ce sera Kevin Love. On peut espérer qu’en étant au sein d’une équipe faisant preuve d’ambition, le nouvel intérieur des Cavs fasse preuve de bonne volonté. Si malgré ses efforts, Love reste vulnérable défensivement, on peut compter sur ses compagnons à l’intérieur pour lui filer un coup de main. Ce n’est certes pas rassurant, mais l’activité des intérieurs de Cleveland pourront faire le travail.

Avec la fragilité de Varejao et l’âge avancé de Brendan Haywood, il est très probable de voir cette combinaison sur le terrain, en effet. Thompson a déjà joué au poste de pivot durant son année rookie. Il connait ses responsabilités, il sait comment gérer ses problèmes de taille contre des pivots bien plus imposants.

En associant Thompson à Love, on obtient une combinaison d’intérieurs imposants mais également rapides. Le rebond n’apparaît pas comme un problème, les deux joueurs sont capables de le sécuriser. Thompson sera le joueur désigné pour ressortir sur le joueur extérieur, si nécessaire. Il couvrira sur la ligne de fond. Techniquement, il complète le jeu de Love. Il s’installe dans la raquette, il est mobile, il fait le travail qu’on lui demande de faire.

Le problème pourrait venir lorsque des pivots capables de jouer au poste bas menacent la défense. Des joueurs comme Marc Gasol ou Tim Duncan, par exemple. Durant ces moments là, nous verrons ce qu’a préparé David Blatt et comment il compte gérer cette situation.

Miami avait trouvé une solution, en jouant small avec Chris Bosh en tant que pivot. Ils mettaient une forte pression sur le porteur de balle, forçant un mouvement constant de l’adversaire, et éventuellement une erreur, donc une perte de balle.  Cela étant, Bosh est un bien meilleur défenseur que Love. On peut espérer que cela vienne avec le temps.

Evidemment, avoir un Joel Embiid (en état de jouer) aurait été sympathique, mais il est quasiment impossible d’imaginer une telle équipe construite en un été. Ce serait exiger la perfection de la part d’une équipe NBA. Passer d’une équipe qui rate de peu les Playoffs, à une équipe qui joue le titre en quelques mois, c’est déjà fabuleux. On ne peut espérer les voir rayer chaque défaut de l’effectif en un été.

Varejao et Haywood sont sur la pente descendante, mais toujours capables d’apporter quelque chose. Il ne leur sera pas demandé de jouer un rôle offensif important, et pourront donc se concentrer sur la défense et le rebond. Cela fait quelques tâches en moins et des efforts supplémentaires sur des aspects qui ont vraiment besoin d’attention au sein de l’équipe.

Pour ce qui est du futur de ce poste particulier, on peut espérer voir les Cavaliers faire quelques ajustements l’été prochain. Comme précisé ici, la franchise dispose d’une énorme flexibilité afin de monter un échange pour un joueur au contrat conséquent. L’été prochain, les Cavaliers seront tout aussi actif sur le marché grâce à des pièces soigneusement assimilées par David Griffin.

Des noms comme Larry Sanders, JaVale McGee ou Roy Hibbert reviennent souvent, mais il ne s’agit là que de scénarios montés de toute part. Ces options pourront être étudiées en temps voulu. $16M de contrats non garantis, ça ouvre des possibilités.

Il est vrai que le nom de Matthew Dellavedova ne fait pas forcément rêver lorsque l’on évoque le meneur remplaçant d’une équipe qui joue le titre. Contrairement à ce qui était annoncé lors de ses premiers matchs en Summer League l’an dernier, le meneur australien est tout à fait capable de diriger une équipe. Du moins, une second unit. Il est entouré de joueurs d’expériences, cela devrait aussi lui faciliter la tâche.

Au cours de la saison dernière, Delly a prouvé qu’il pouvait parfaitement défendre sur son joueur. A de nombreuses reprises, son intelligence de jeu a fait gagner des possessions supplémentaires à ses coéquipiers. Il donne tout sur le terrain, et c’est l’attitude parfaite pour le joueur d’équipe qu’il est. Défensivement, son travail est irréprochable.

Offensivement, il est vrai que des questions se présentent. Peut-il créer des tirs pour ses coéquipiers ? Peut-il se créer son propre tir ? La réponse, c’est qu’il n’aura quasiment jamais besoin de le faire. Il en est occasionnellement capable, mais lorsqu’il sera sur le terrain, son rôle sera de défendre et d’espacer le terrain. Il aura à ses côtés un joueur offensif aux responsabilités plus importantes. Que ce soit Irving, Waiters, LeBron ou Love, il y aura forcément l’un deux sur le terrain pour l’épauler dans la gestion du jeu.

Il est très difficile d’imaginer une situation dans laquelle David Blatt se prive de ses quatre meilleurs joueurs afin de laisser place au meneur remplaçant et quelques vétérans. A moins que le match ne soit plié, il s’agit d’un scénario peu probable.

Les joueurs qui composent cet effectif sont intelligents. Le personnel autour l’est également. Lorsqu’une équipe peut aligner LeBron James, Kyrie Irving et Kevin Love, c’est la défense adverse qui se pose le plus de question. Le ballon bougera, il y aura des systèmes en place, ce ne sera pas de l’isolation à tour de rôle comme à Brooklyn l’an dernier.

En effet, en alignant Deron Williams, Joe Johnson, Paul Pierce, Kevin Garnett et Brook Lopez sur le terrain en même temps, les Nets ont rencontré quelques problèmes au niveau de la répartition des tirs et de la gestion des joueurs. Pas assez de mouvement, trop de situation en un contre un, le jeu qu’ils pratiquaient n’était pas efficace.

Pour les Cavs, la situation est bien différente. Déjà parce que l’effectif est bien plus talentueux, mais aussi moins égoïste. LeBron est un passeur volontaire, un playmaker. Kyrie a basé sa réputation dans la ligue sur ses capacités de scoreur, mais il a peut parfaitement jouer le rôle du gestionnaire. Il l’a d’ailleurs montré lors de la Coupe du Monde en Espagne. Quant à Kevin Love, qui lui aussi a bâti sa réputation sur ses statistiques, il peut créer à partir du poste.

On peut comparer cette situation à celle du Heat, et en profiter pour mettre en valeur la gestion des minutes de Erik Spoelstra avec son groupe. De 2010 à 2014, son équipe n’a quasiment jamais joué sans une de ses trois stars. Spoelstra s’est toujours arrangé pour laisser un de ses leaders sur le terrain, pour être l’option principale. Autour de sa star, se trouvaient des défenseurs et des shooteurs. L’effectif de Miami était construit de la sorte, afin d’entourer au mieux les joueurs principaux et les complémenter.

Pour ce qui est de la répartition des tirs à Cleveland, cela ne posera sûrement pas de problème. Le talent offensif est présent, mais les rôles sont définis. L’équipe des Cavs de 2013-14 n’existe plus. La seule chose proche que cette équipe avait d’un vétéran était Jarrett Jack. Aujourd’hui, au moindre dérapage, Irving et Waiters auront à faire à Shawn Marion. Ils auront à faire à LeBron James, à Brendan Haywood, à Mike Miller. Des joueurs qui ont une réputation honorable dans cette ligue. Le sérieux ainsi que la discipline de cette équipe ne sont pas à remettre en cause.

C’est un sentiment inconnu jusqu’à présent. J’ai commencé à suivre la franchise après le départ de LeBron. Tout ce que j’ai connu de plus excitant, c’est le contre de J.J. Hickson sur Blake Griffin, ou les performances décisives de Kyrie Irving pour des matchs qui n’importaient pas vraiment. Les fins de saison en février, les mocks drafts, c’est tout ce que j’ai connu en tant que fan des Cavaliers. Il n’y a pas de quoi se plaindre non plus, la chance dont a hérité la franchise à la lottery est hors du commun. Elle nous a permis de nous retrouver dans cette position aujourd’hui.

Cette nouvelle ère promet tellement de belles choses. Pas seulement pour la saison à venir, mais également pour les prochaines années. Cleveland a déjà vu passer certains talents en ville, mais jamais de telles stars, aussi prometteuses et complémentaires entre elles. Rien que le fait de voir des joueurs affirmés au sein de la ligue, comme Shawn Marion ou Mike Miller, choisir cette ville comme destination témoigne du progrès effectué cet été. On peut également remercier David Griffin pour cela.

Le 30 octobre 2014, nous allons assister à un spectacle bien différent de ces quatre dernières années. La Q va rugir comme jamais auparavant, les adversaires vont craindre les Cavaliers à nouveau. La franchise jouera pour quelque chose. Il y a un objectif à atteindre. C’est vraiment un sentiment incroyable d’avoir assisté à un tel changement.