Les points à améliorer pour les Cavs cet été

debats sports image par defaut
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Les Cavaliers ont une jeune équipe avec quelques talents déjà en place et s’apprêtent à prendre la ligue d’assaut dans les années à venir. Pour cela, il faudra développer le jeu des piliers de l’équipe. Avec près de trois mois de préparation, voyons sur quels points les jeunes pépites des Cavaliers pourraient travailler cet été.



Kyrie Irving : 

Avec 54 matchs manqués sur 164 au cours de ses deux premières saisons en NBA, il serait facile de qualifier l’ancien meneur de Duke comme étant injury prone. Aucune de ses blessures n’étant liée aux autres, nous pensons qu’il lui suffit d’ajouter de la masse musculaire à son corps afin de pouvoir enchaîner les matchs sans risque. Il ne s’agit en aucun cas de problèmes similaires à ceux de Brandon Roy ou de Grant Hill, dont une partie spécifique du corps était touchée à répétition au fil des années. Voilà qui serait plutôt rassurant, tant le meneur né en Australie déborde de talent.

L’autre point qu’il est indispensable pour Irving de travailler est sa défense : on l’a trop souvent vu concéder un ligne d’attaque directe à son adversaire ou perdre son joueur sur le terrain. Sa concentration devra désormais être au maximum en défense et ses mouvements plus vifs que jamais. Il a le potentiel pour devenir un bon joueur défensif et Mike Brown, coach à l’approche défensive reconnue, aura un grand rôle à jouer dans cette transformation.

Offensivement, Irving possède encore une marge de progression intéressante : au cours de la saison dernière, nous avons pu observer des pièges mis en place par l’adversaire afin d’isoler Irving et de le forcer à commettre des pertes de balles. Sa vision du jeu doit se perfectionner, afin qu’il puisse servir ses coéquipiers dans de bonnes positions offensives. Son jeu de passes devrait également connaître quelques modifications pour éviter que Irving ne devienne prévisible. Sa fameuse pocket pass mise en place avec Byron Scott fonctionne bien, mais il serait bien d’apporter des nuances à son arsenal de créateur offensif. Igor Kokoskov, ex-gourou de l’attaque des Suns et nouvel assistant de Mike Brown, devra développer une relation toute particulière avec le jeune franchise player.

Dion Waiters :

Avec un pourcentage au tir de 41,2% la saison dernière, Dion Waiters n’a franchement pas été l’arrière le plus efficace de la ligue. À sa décharge, rappelons qu’il n’a joué que 47 matchs aux côtés de Irving et qu’il a également été testé en tant que sixième homme de l’équipe. Plus récemment, nous l’avons vu travailler sur son shoot (tout en constatant qu’il avait travaillé sa condition physique) dans des vidéos impressionnantes avec le coach Chuck Ellis mais il serait bénéfique pour lui et pour l’équipe de travailler sur sa sélection de tirs. D’après ce que l’on peut voir sur la vidéo, la mécanique de son shoot s’est améliorée mais il reste à voir ce que cela donne lors d’un match NBA avec une vraie pression défensive et non pas seulement un balai en guise de défenseur.

L’ancien arrière de Syracuse était connu en NCAA pour être un bon défenseur sur l’homme, mais Cleveland n’a pas pu profiter de cet aspect dans son jeu l’an dernier. Mike Brown, encore une fois, l’aidera dans ce secteur du jeu en lui facilitant la transition entre la défense universitaire et celle pratiquée en NBA.

L’amélioration de son jeu off ball peut devenir une arme sérieuse pour les Cavaliers. Avec Irving à la mène, Waiters ne peut se permettre de rester dans une seule et même position à regarder le jeune meneur All Star se démener pour marquer des points. Ainsi, travailler sur ses démarquages et apprendre à profiter des écrans pour s’offrir une bonne position de shoot serait bénéfique à Dion Waiters mais aussi à Kyrie Irving pour le soulager de ses responsabilités offensives. L’équipe dirigeante des Cavaliers n’étant apparemment pas unanime sur le cas Waiters, l’ancien sixième homme des Orangemen devra franchir un cap l’an prochain et une hypothétique concurrence avec Ben McLemore pourrait par ailleurs (sous réserve que le joueur prenne la chose de façon positive) bénéficier à l’équipe, tout en créant une rotation arrière plus que prometteuse.

Tristan Thompson :

L’intérieur canadien a essuyé beaucoup de critiques lors de sa première saison en raison de sa sélection en quatrième position lors de la draft 2011. Cependant, Thompson a montré une bonne éthique de travail et ses efforts ont payé la saison dernière. Classé deuxième meilleur rebondeur offensif derrière Zach Randolph avec 306 prises sur la saison (soit une moyenne de 3,7 par match), l’intérieur des Cavs a montré des choses très prometteuses statistiquement, compilant ainsi 28 double-doubles sur les 82 matchs qu’il a disputé.

La plupart de ses points venant à la suite de rebonds offensifs, Tristan Thompson doit travailler sur son shoot extérieur pour représenter une menace offensive plus sérieuse. Nous l’avons vu de temps à autres tenter une sorte de push shot à la suite de quelques dribbles au poste mais un tir mi-distance ajouterait une menace sérieuse au jeu offensif des Cavaliers. Cela permettrait de jouer le pick and pop avec le tandem sus-cité et ainsi espacer le jeu offensif pour créer une menace plus constante et moins prévisible.

Son jeu de passe est assez bon, et nous avons pu observer par moments une connexion intérieure avec Tyler Zeller. Il serait intéressant de le voir balle en main au poste haut essayant de trouver ses coéquipiers sur des systèmes de démarquage. Il ne s’agirait bien sûr pas de le placer dans cette position à chaque attaque mais occasionnellement, car faire passer la balle par Thompson pourrait fluidifier l’attaque des Cavaliers.

Tyler Zeller : 

Arrivé de NCAA avec la réputation d’être l’un des joueurs les mieux préparés à la NBA, Zeller s’est retrouvé poussé, dégagé des raquettes et son manque de poids y est sans aucun doute pour quelque chose. Il va falloir qu’il se renforce cet été et qu’il prenne confiance en son jeu dos au panier.

Son tir mi-distance est intéressant, bien que le pivot se soit trop reposé dessus lors de la saison dernière. Il lui faudra de ce fait étoffer son jeu au poste, afin de tirer pleinement avantage de sa taille assez imposante (2m15) et de devenir un point de fixation intéressant dans la peinture. Varejao restant l’option n°1 des Cavs, le rôle principal de Zeller l’an prochain sera d’apporter des points et des rebonds en sortie de banc.

Ayant joué près de 30 minutes par match en tant que titulaire après la blessure de Varejao, Zeller n’a pas eu suffisamment de temps pour s’adapter. Il a cependant les cartes en main pour s’imposer comme une rotation intérieure de qualité au sein de l’effectif la saison prochaine.

Mike Brown : 

Il possède les clés de l’effectif. Connu pour être un coach défensif, il dispose de l’une des pièces maîtresses du jeu offensif des Suns époque run and gun à ses côtés en la personne de Igor Kokoskov, nouvel assistant coach des Cavaliers. L’effectif est jeune, capable de jouer avec beaucoup d’intensité et d’imposer un rythme de jeu rapide, il parait impossible de ne pas s’appuyer sur ce trait de caractère de l’équipe. Développer les jeunes talents sera l’objectif de la saison afin d’obtenir une place en playoffs.

Nous nous souvenons de son temps à Cleveland aux côtés de LeBron James. Ce dernier disposait des clés de l’attaque mais ce stéréotype ne devrait pas refaire son apparition aux Cavaliers. Si Mike Brown est revenu, gageons qu’il ne commettra pas les mêmes erreurs que dans le passé et qu’il saura insuffler sa mentalité défensive à l’équipe. C’est en tout cas le souhait de Chris Grant, GM, et de Dan Gilbert, propriétaire. En attaque, un jeu plus fluide basé sur la circulation de balle devrait être instauré. Cette équipe n’est pas construite pour gagner immédiatement, mais bien pour progresser significativement dans les années à venir.

Voilà donc quelques points sur lesquels les Cavs devraient se concentrer durant cet intersaison. En attendant de savoir de quel type de renfort les Cavs se doteront lors de la draft, l’équipe déjà en place peut espérer de grandes choses à l’avenir.

Par Amir Mohammad et Léo Hurlin.