Les Jets ont-ils bien fait de récupérer Tim Tebow ?

debats sports image par defaut
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Cette annonce a occupé la majeure partie de la free agency, avec la signature de Peyton Manning chez les Broncos : Tim Tebow, vainqueur du Heisman Trophy du meilleur joueur universitaire en 2007, et auteur d’une deuxième partie de saison dantesque avec Denver, s’engage avec les New York Jets. Ces derniers ont-ils fait une bonne affaire ?



La contrepartie

21 mars 2012, les Jets et les Broncos se mettent d’accord pour échanger un 4ème et un 6ème choix en provenance de Big Apple contre Tim Tebow et un 7ème choix. Pas étonnant pour Denver qui vient dans le même temps de signer le free agent le plus désiré et probablement le meilleur quaterback de la dernière décennie: Peyton Manning.

Pour l’œil non averti, deux choix de draft contre un Quaterback, cela peut paraître pas cher payé, mais c’est mal connaître l’importance des choix universitaires en NFL. Un Hall of Famer peut très bien être détecté loin dans la draft, et beaucoup de premiers choix n’ont ou n’auront jamais réussit à prouver leur valeur durant leurs carrières.

Néanmoins, la contrepartie paraît réellement faiblarde. Déjà, Tebow, malgré ses quelques faiblesses techniques (on y reviendra), reste un premier tour de draft (24ème choix en 2010), a une aura que peu de joueurs avec deux saisons dans la ligue peuvent se vanter d’égaler et présente un profil très atypique à ce poste. Dès lors, débourser deux tours de draft pour le récupérer, lui plus un 7ème tour, semble une très bonne opération.

L’intégration

Tim Tebow est devenu la star de la NFL la saison dernière. Un peu du même calibre qu’un Jeremy Lin en NBA. Son aura mystique, qu’il entretien via le Tebowing, prière à genou reprise par la moitié de la planète sport, et ses actions venues d’ailleurs, qui ont permises à Denver d’accrocher les play-offs et d’atteindre la demi-finale de conférence, en battant au passage les Steelers de Pittsburgh, vice-champion NFL en titre, font de lui la nouvelle coqueluche des fans lambda.

Des fans lambda qui apprécient son style peu académique, mais qui font bouillir les puristes de ce sport.

L’opération sportive reste encore un mystère pour les Jets mais côté commercial, la venue de l’ancien quaterback de l’université de Floride, est un coup de maître. Sur la boutique en ligne de la franchise, le joueur dispose de son propre rayon avec t-shirt et jerseys officiels, à l’instar des stars bien établies de la franchise tels Antonio Cromartie, Darrelle Revis ou Mark Sanchez, l’actuel quaterback de l’équipe.

Une équipe où il ne fait pas forcément bon vivre. Les Jets étant plus réputés pour leurs actions en dehors du terrain que durant les matchs.

Le côté sportif

Les Jets ne font pas partie du gotha de la NFL. Avec un seul Superbowl en poche, le Green Gang reste sur une saison moyenne sans playoffs, une saison qui suivait deux désillusions en finales de conférence.

Une saison sans play-offs qui est aussi la première pour Rex Ryan à la tête de la franchise. Ce spécialiste de la défense, ancien coordinateur défensif universitaire (Kansas State, Cincinnati…) et des Ravens de Baltimore apporte toute sa science aux Jets. Un problème d’ailleurs, car Coach Ryan a souvent été critiqué, à raison, pour sa volonté de miser sur la défense plutôt que sur l’attaque. La saison passée a été celle du changement avec une volonté de mettre l’accent sur le jeu de passes, ce qui a révélé les faiblesses criantes de Mark Sanchez, et qui a empêché les Jets d’accéder aux play-offs.

Et ce n’est pas Tim Tebow qui va régler le problème, lui qui lance le ballon comme on lancerait des cailloux dans un lac pour faire des ricochets.

Alors pourquoi l’acheter ?

Un espoir

Outre Tim Tebow, les Jets ont engagé un autre bonhomme durant cette intersaison : Tony Sparano, ancien head-coach des Miami Dolphins. Recruté en tant que coordinateur offensif, son boulot (compliqué) sera de faire comprendre à Rex Ryan comment utiliser Tim Tebow, en complémentarité avec l’escouade offensive déjà en place.

Et ce n’est pas un hasard si Sparano a été recruté, lui qui est un précurseur de la Wildcat offense. Ce système offensif, inventé à la fin des années 90, fait placer deux runnings backs derrière la ligne offensive, dont un capable de lancer le ballon. C’est là que Tim Tebow entre en scène. Aussi bon voire meilleur ballon en main, qu’en lancer, l’ancien de Denver a réussit énormément de first down via la course la saison passée.

Avec cette formation, les options offensives sont nombreuses et sont très compliquées à lire pour la défense adverse.

Tim Tebow aura donc des occasions de se mettre en valeur, même si la place de titulaire ne lui ait pour le moment pas promise. Mais les Jets vont-ils réussir à surprendre le monde de la NFL alors que tout le monde s’attend à cette tactique ?