Kevin Love et le sacrifice des statistiques individuelles

debats sports image par defaut
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A moins d’un très gros match face à Washington demain, Kevin Love devrait terminer sa première saison depuis son année rookie à moins de 10 rebonds par match, et donc d’un double double de moyenne. Il en parle à NOMG :

Evidemment j’aimerais tourner en double double de moyenne. C’est une chose que j’ai fait tout au long de ma carrière, mais il faut comprendre que je ne me situe plus aussi près du panier qu’auparavant. Tant que l’on gagne, ça me convient.



Dans le système des Cavaliers, Kevin Love incarne le rôle du stretch four bien plus souvent qu’à Minnesota. Même s’il n’obtient pas toujours le ballon sur le périmètre, sa seule présence permet d’écarter les défenses et d’ouvrir le jeu à ses coéquipiers.

Sa production offensive en a naturellement pris un coup, puisqu’il passe de 26 points par match l’an dernier à 16 points cette saison. Son USG% cette saison est à 21.6%, ce qui représente une grosse chute comparément aux années précédentes où il tournait autour des 28%. Pour mettre les choses dans leur contexte, Chandler Parsons est à 20.6% sur la saison. Chris Bosh était à 28.5% avant sa blessure. Love dispose de moins d’occasions de scorer, mais c’est un sacrifice qu’il accepte de faire.

Cependant, sa production au rebond a été en constante baisse depuis le mois de janvier.

Love rebs

En seulement quelques mois, Love est passé de 11 rebonds à six par match. Sa présence au rebond offensif demeure aléatoire et semble être déterminée par son état physique. Ses problèmes de dos ne semblent toujours pas résolus et l’ont forcé à se reposer à plusieurs reprises, notamment en plein match contre Philadelphia le 29 mars dernier. Cela dit, le principal intéressé ne semble pas préoccupé par ces statistiques.

Ce n’est pas une chose à laquelle je pense, ou qui m’inquiète. On gagne nos matchs et c’est tout ce qui importe.

En attrapant 19 rebonds contre les Wizards demain, il parviendrait à remonter à une moyenne de 10 rebonds par match. Il a réalisé cette performance deux fois avec Cleveland (le 15/12 contre CHA et le 05/01 contre PHI).

Malgré cette baisse de régime, Kevin Love possède toujours le quatrième meilleur total aux rebonds défensifs cette saison (586, derrière DeAndre Jordan, Pau Gasol et Andre Drummond) et mène les Cavaliers avec 38 double-doubles sur la saison.

Ça n’a pas toujours été facile pour Love cette saison. Entre son adaptation au sein de l’équipe, ses blessures, les rumeurs concernant son contrat et les pseudo conflits avec ses coéquipiers, il n’a pas tout le temps été tranquille. Malgré cela, il est resté concentré sur l’objectif. Son caractère renfermé ne le laisse pas présager, mais il prend du plaisir dans cette équipe, plus que jamais. C’est l’avantage d’être dans une équipe qui gagne.

Peut-on être certain que Kevin Love répondra présent en Playoffs ? Peut-être pas. Ou peut-être que si. Lorsqu’il dispose de deux jours de repos cette saison, ce qui représente à peu près l’écart entre les matchs de postseason, Love tourne à 20.6 points, 9.8 rebonds et surtout à 55.6% au tir (43.5% à trois points).

Cela dit, les Playoffs sont une toute autre affaire que la saison régulière. Mentalement comme physiquement, l’intensité augmente. Les vétérans du groupe le répètent sûrement chaque jour. Après la victoire face aux Pistons hier, Love s’est dit prêt à « démarrer le processus ». Ce sera la première fois de sa carrière qu’il ira en Playoffs et il ne pourrait pas mieux être entouré.

A ce sujet, LeBron James déclare :

Nous avons 15 gars sur la même longueur d’onde. A partir de là, ce que l’on peut faire individuellement importe peu. Il ne s’agit que de l’équipe. On assure les arrières de ses coéquipiers, on se lève pour ses coéquipiers, on se réveille pour ses coéquipiers. Pour être un champion, c’est ainsi qu’il faut procéder.

Les discours des deux joueurs s’accordent. L’équipe passe en priorité et ça ne pourrait pas être plus clair. La saison de Love illustre parfaitement le mot « sacrifice » qui revient si souvent lors des discours de LeBronLa mission, c’est le titre et il le sait. S’il faut laisser derrière une série de double-doubles pour un titre de champion NBA, qu’il en soit ainsi.