Ils ont déjà réussi leur draft – Les Portland Trailblazers

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A l’issue d’une draft peu lisible, Débats Sports livre ses premiers bilans. Qu’elles aient cherché des apports immédiats ou suivi des logiques à long terme, les franchises ont plus ou moins réussi leur draft ». Premier volet d’une série dont notre draftologue a le secret avec les franchises qui ont dès à présent réussi leur cérémonie du 27 juin.



Sixième franchise a avoir dès à présent réussi sa cérémonie, les Portland Trailblazers.

Portland Trailblazers

La rumeur court dans les travées du Barclays Center : Lamarcus Aldridge, la star des Portland Trail Blazers demanderait à ses dirigeants son bon de sortie, fatigué de vivre dans une ‘petite’ ville morne et tranquille.

L’occasion faisant le larron, les Cleveland Cavaliers, détenteurs du premier pick, auraient soumis une offre pour l’intérieur comprenant ladite sélection.

Le franchise player avait, il faut lui reconnaître, des raisons légitimes de vouloir changer d’air. Drafté en 2005 en seconde position par les Bulls, et immédiatement envoyé à Rose City, il incarnait alors avec son compère rookie Brandon Roy le renouveau d’une formation souffrant d’une mauvaise réputation et de résultats médiocres.

Deux ans plus tard, le site officiel de la NBA, par le biais d’un éditorialiste, lui promettait déjà d’être un élément majeur du trio magique, avec Greg Oden, d’une dynastie qui allait dominer sur la NBA et, in fine, d’entrer au Hall-of-Fame.

Or, tout ce que le pauvre Aldridge put constater au mois de mai dernier fut la seconde non-qualification consécutive de sa formation aux playoffs, malgré l’arrivée du rookie de l’année Damian Lillard à l’entame de l’exercice écoulé.

Après 7 ans de carrière professionnelle, et alors qu’il entre dans ses meilleurs années –

Il fêtait le 19 juillet dernier ses 28 printemps – l’un des meilleurs postes 4 commençait également sans doute à se demander s’il ne devait pas voler vers d’autres cieux pour obtenir le titre.

Pourtant, en ce soir de Juin, les pontes de Rose City n’ont pas mordu à l’hameçon de leurs homologues de l’Ohio. Son meilleur élément finalement conservé, Portland n’a alors pas lésiné sur les moyens pour combler les lacunes de l’effectif.

Deux points cruciaux étaient à l’étude dans le quartier général de la franchise de l’Oregon.

Tout d’abord, la raquette de la formation faisait pâle figure. Plus que la qualité d’un JJ Hickson méritant, le problème résidait dans l’absence d’un pivot suffisamment grand pour lutter avec les géants dominateurs de la ligue qui imposent leur puissance physique, le basketteur cité accusant systématiquement un déficit de taille préjudiciable.

Cependant le rookie 2012 Meyers Leonard ne s’était pas révélé assez mûr pour tenir un rôle d’importance.

Comment dès lors s’assurer de la présence d’une force de la nature par la Draft si les joueurs du poste 5 nécessitent habituellement une expérience non négligeable dans la grande ligue pour contribuer aux résultats de leur équipe ?

Dans un premier temps, la franchise s’est penché sur le pivot défensif Jeff Withey, disponible de façon inattendue au second tour avec le choix 39, avant de porter ses faveurs sur l’Espagnol Marko Todorovic au pick 45, tout en sachant que ce dernier resterait dans son pays natal pour s’y aguerrir quelques années.

Si la sélection de l’ancien Jayhawk dénotait une grande cohérence, dans la mesure où ses multiples saisons passées au sein de l’université de Kansas le rendaient plus mûr à avoir un impact sur les résultats de Portland immédiatement, Whitey ne tarda pas, dans les semaines qui suivirent, à faire l’objet d’un échange qui amena Robin Lopez dans l’Oregon.

Les deux éléments de la transaction partagent le même profil d’intimidateur défensif, chargé des basses besognes, parfaitement complémentaire d’un Aldridge chargé d’assumer une grande partie de la marque. Seules les séparent les cinq campagnes accomplies par le dernier cité en NBA, soit la plus-value cruciale qui répond à la question suscitée et détermina les Blazers à enclencher le transfert.

Pourtant, le problème prioritaire résidait ailleurs.

Lors de la majorité des rencontres, les fans de Rose City ont pu regarder l’équipe prendre l’eau dès que les titulaires allaient souffler un peu sur le banc.

En cause, le manque de puissance de feu du second cinq.

Derrière Eric Maynor, qui reste un organisateur avant tout, et un Will Barton, capable de quelques coups de folie ponctuels, les remplaçants avaient triste mine lors de l’exercice écoulé et peinaient à rentrer des tirs pris à plus de trois mètres du cercle.

Fort heureusement pour les Blazers, le scénario de la dernière Draft leur fut en tout point favorable.

Outre le choix Jeff Withey, la chance a souri à deux occasions.

En panne d’adresse extérieure de la part de son banc, Portland a pu ramener dans son giron Allen Crabbe, considéré comme l’un des meilleurs shooteurs à trois points. Possiblement en raison d’une défense apparemment poreuse, l’ancienne gâchette de Californie a échoué hors du premier tour, contrairement aux diverses prédictions de la cérémonie. La franchise a pu alors convaincre Cleveland, détenteur du 1er choix du second tour, inutile à ses yeux, de s’en défausser afin d’attirer le sniper dans ses filets.

La seconde occasion, mais la première chronologiquement, constitue la véritable surprise providentielle pour les coéquipiers de Nicolas Batum et Damian Lillard.

Laissé libre par les décisionnaires disposant des choix précédents, CJ McCollum put venir renforcer les rangs de la formation de l’Oregon.

Considéré comme le second meilleur meneur de la cuvée, en raison de sa taille, le prospect est avant tout un incroyable scoreur, profil qui faisait tant défaut aux grognards de Rose City.

Systématiquement comparé à Damian Lillard pour la similarité de leur itinéraire – seul joueur d’impact pendant l’intégralité du cursus universitaire,  d’une faculté inconnue, et donc, obligé de prendre beaucoup de tirs – la question de la complémentarité de ce nouveau 6ème homme et du meneur-star n’a pas manqué de se poser mais l’exemple de Stephen Curry et de Jarrett Jack l’an passé a prouvé que la collaboration de deux meneurs sur le parquet pendant de longues minutes demeurait viable.

En résumé, les Portland Trail Blazers ont déjà réussi leur Draft.

Les rumeurs sur Lamarcus Aldridge continuent à foisonner, et certaines font état d’un départ lors de l’été prochain.

Une saison NBA est longue mais quand bien même l’ailier fort plierait bagages, une telle décision n’assombrirait pas outre mesure l’horizon de la franchise.

Après une première saison époustouflante, Damian Lillard s’est imposé comme l’un des meilleurs jeunes meneurs de la ligue. Dégageant un charisme plus important que son aîné, l’ancien leader de la petite faculté de Weber State semble chaque mois prendre un peu plus en main ses troupes.

De plus, l’agent libre Dorell Wright est venu apporter son expérience à la jeune garde de la second unit tandis que les droits de l’Espagnol Todorovic, déjà évoqué, ont permis, entre autres monnaies d’échange, de faire venir le Rocket Thomas Robinson dans le cadre d’une transaction. Ailier-fort, ce dernier sera forcément un peu bloqué derrière Lamarcus Aldridge.

Mais, avec son potentiel de cinquième choix de la Draft 2012, il bénéficiera, sauf coup du destin, de sa première saison sans mouvement et pourra donc mener à bien son apprentissage de la ligue, selon un itinéraire professionnel semblable à celui de Chauncey Billups. Ainsi, dans le cas où le All-Star viendrait à réclamer son transfert, son substitut poste pour poste, quoique de moins bonne facture, serait tout trouvé.

En définitive, les Blazers ont toutes les cartes en main pour revenir en playoffs avec éclat en 2014, après deux ans de disette. Quant au cas Aldridge, Portland pourra compter sur ses services pour y faire un joli parcours… et sur sa valeur d’échange s’il persiste à demander son bon de sortie.