Cavs 0-1 Bulls : les observations

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Le premier match du second tour entre les Cavaliers et les Bulls a tenu une partie de ses promesses. On a vu un beau duel entre Derrick Rose et Kyrie Irving, dont les performances ont dicté le rythme du jeu. On a vu des Cavaliers courageux tenter de revenir dans la partie. LeBron James a noirci la feuille de stat, mais au final, il a eu du mal à compenser l’absence de Kevin Love.



Fortement affaiblis, les Cavaliers se sont donc inclinés 99 à 92. Menés de 16 points en première mi-temps, ils ont tout de même puisé dans leurs ressources et se sont appuyés sur Irving pour revenir à égalité dans le troisième quart temps. Malheureusement, la réussite extérieure des Bulls ainsi que leurs errements défensifs ont eu raison d’eux.

Malgré la défaite, il y a des points positifs à relever. Irving a été très bon, les Cavs se sont battus au rebond et n’ont pas abandonné après s’être pris des coups d’entrée de jeu. Menée de seulement quatre points à l’entame de la dernière période, l’équipe de David Blatt peut être encouragée pour la suite de la série.

1- Durant la majeure partie du match, les Bulls ont disposé d’un Pau Gasol grand ouvert à mi-distance. Rarement placé dos au panier, l’intérieur espagnol a marqué la majorité de ses 21 points avec son shoot. Il a principalement été impliqué dans le pick and pop avec son meneur, en profitant du manque de mobilité de Timofey Mozgov pour punir les Cavaliers.

Depuis son arrivée à Cleveland, Mozgov n’a pas seulement été le pivot qui protège la raquette. Il a aussi été l’intérieur qui refuse d’en sortir par peur de ne pas pouvoir contenir son adversaire. On l’a vu face à Atlanta et ses intérieurs fuyants en saison régulière, le pivot russe a du mal à tenir le rythme.

Rien n’a donc changé contre Chicago en Playoffs. Trop inattentif et trop lent, Mozgov a laissé Gasol ouvert toute la soirée. En revanche, avec Tristan Thompson sur Gasol, les choses ont bien changé. Plus rapide et plus athlétique, Thompson a été capable d’aider en défense et de revenir sur son joueur sans se faire pénaliser derrière.

2- La capacité qu’a Thompson a changer de joueur après un écran est extrêmement précieuse pour les Cavaliers. On a pu le voir en fin de match, lorsque Derrick Rose a été confronté à l’intérieur canadien sans trouver de réponse. Fidèle à lui-même, Thompson ne s’est pas limité à sa production défensive et a poursuivi chaque rebond qu’il voyait. Sans Kevin Love, c’est tout ce qu’on attendait de lui.

Dans ce cas, pourquoi ne pas faire débuter Thompson pensez-vous ? Tout simplement parce que la raquette se trouverait bien trop exposée. Cela ne s’est peut-être pas vu pendant le Game 1, mais Timofey Mozgov empêche un bon nombre de pénétration de Chicago d’aboutir. Pour David Blatt, il faudra trouver l’équilibre entre l’intérieur protecteur et l’intérieur mobile. On a vu LeBron James défendre sur Pau Gasol avec succès. Il s’agit peut-être d’un début de réponse.

3- Au sujet des combinaisons utilisées, celle du coach pour débuter le match n’a pas semblé fonctionner. Sur le papier, faire débuter Mike Miller pour ne pas anéantir le spacing de l’équipe semblait être une bonne idée. Cela dit, la défense de Chicago a vite réalisé qu’il ne s’agissait que d’une diversion, et n’a pas hésité à resserrer les lignes de passe, s’exposant volontairement aux décalages derrière l’arc. Résultat : seulement trois points inscrits pour Miller sur deux tentatives.

Défensivement, la décision de Blatt s’est vite retournée contre lui. Incapable de suivre Mike Dunleavy Jr (13 points à 5-5 dans le premier QT) à travers les écrans, Miller a trop souvent laissé son joueur ouvert à trois points. Les rotations trop tardives y jouent également un gros rôle, mais il est difficile d’envisager un shooteur peu dynamique et lent en défense garder son poste en Playoffs. Miller a fini la partie avec un différentiel de -20, en seulement 16 minutes.

4- Pour terminer le match, Blatt a opté pour une combinaison composée de Irving, Delly, Shump, James, Thompson. Sur le moment, l’idée semblait bonne. Iman Shumpert rentrait ses tirs extérieurs, Matthew Dellavedova représente toujours une menace à trois points, et le duo James-Thompson peut faire des ravages à l’intérieur. Seulement la mise en place du jeu a été désastreuse en fin de match. Au final, ce n’est pas vraiment étonnant, puisque les cinq joueurs alignés en fin de match n’ont passé que 10 minutes ensemble sur le terrain en saison régulière.

5- Alors que Irving continuait à chercher des espaces pour attaquer, LeBron, lui, s’en tenait à son jeu autour du périmètre. Sans un James agressif, les Cavaliers ont peu de chance de remporter cette série. Commençons par le plus évident : il n’a pas assez attaqué le panier. Seulement deux lancers tentés en 42 minutes, c’est trop peu. Bien qu’il ait joué dos au panier à plusieurs reprises, il a manqué d’envie ou d’explosivité.

C’était un de ces matchs de saison régulière où LeBron semblait (on insiste sur le « semblait ») désintéressé. Seulement là, son équipe était privée de deux joueurs clés et affrontait des Bulls surmotivés. Au cours de ce match, James a empilé les pertes de balle (six au total), mais c’est une statistique avec laquelle il faudra vivre. Sans Kevin Love, le nombre de possessions qui passent par LeBron augmente forcément. C’est le prix à payer.

Maintenant, s’il peut éviter de sauter avant de relâcher le ballon pour faire une passe, c’est un plus. Il y avait clairement des décisions discutables de sa part au cours de la rencontre, mais on peut s’attendre à le voir attaquer le Game 2 de manière plus agressive. Il n’a réussi que trois tirs, sur 11 tentés, en seconde mi-temps dans un match serré. Il en faudra plus aux Cavaliers.

6- A ses côtés, Kyrie Irving a été actif en attaque comme en défense. 30 points et six passes décisives, c’est la production qu’on attendait de lui ce soir. Il a mal débuté sa rencontre (1-7 au tir) comme la plupart de ses coéquipiers mais s’est vite rattrapé. Il apprend vite dans des conditions peu évidentes à gérer.

Face à lui, un Derrick Rose reposé n’a pas semblé être très affecté par sa défense. Mis à part deux démarquages dans le dos de Irving, il n’y a pas grand chose à redire sur la performance défensive du meneur des Cavs. Le pourcentage final de Rose au shoot (42%) ne le laisse pas suggérer, mais il a rentré de nombreux tirs compliqués pour sauver les possessions de son équipe. Son adresse à trois points en Playoffs est surprenante, puisqu’elle approche les 40%, contrairement à son 28% en saison régulière.

7- Tout comme le 55.6% (10-18) à trois points de son équipe ce soir, c’est une tendance qui ne devrait pas durer longtemps. La défense des Cavaliers a été mauvaise, mais les Bulls ont tout de même rentré 61% de leurs tirs ouverts (moyenne de la ligue autour de 43%) au cours du Game 1. On peut s’attendre à ce que ce pourcentage chute au Game 2.

Cela dit, ils n’ont tenté que 16 lancers francs au total, alors que leur moyenne sur la saison dépasse les 25 lancers par match. Il est peu probable que l’on affronte cette version de Chicago à nouveau dans la série. Les Bulls auraient-ils simplement profité de leur adresse extérieure pour l’emporter ? Les Cavaliers ont-ils laissé trop d’espace à leur adversaire ? Ce sont des points sur lesquels David Blatt va devoir se pencher.

8- Pour terminer sur une véritable note positive, on peut faire remarquer que Iman Shumpert a très bien remplacé J.R. Smith. 22 points à 4-10 derrière l’arc, c’est une performance classique pour l’homme aux 20 000 tatouages. Chaque action de Shumpert correspondait à ce qu’il faisait habituellement, avec un peu plus de réussite que la normale. Il est possible de le voir répéter cette performance au Game 2.

9- Finissons avec Joakim Noah. Il a terminé la rencontre sans inscrire le moindre point (0-4 au tir, 0-2 aux lancers) en montrant qu’il ne fallait même pas défendre sur lui pour qu’il rate ses double pas. Pour Blatt, c’est un signe positif. Mike Miller, qui a été en grande difficulté défensivement, pourrait avoir une seconde chance en étant assigné à Noah. Physiquement, ce n’est pas l’idéal, mais il suffit de lui mettre assez de pression pour qu’il s’efface de la rencontre en attaque.

10- Blatt n’a pas fait une croix sur l’idée d’effectuer d’autres changements au sein du cinq majeur. Shawn Marion, par exemple, pourrait être appelé à contribuer plus souvent qu’il ne l’a fait jusqu’à présent en Playoffs. James Jones, quant à lui, n’arrive toujours pas à rentrer le moindre tir. Il a manqué ses neuf derniers tirs à trois points.

Les Cavaliers ont été mauvais. Ils ont laissé trop de trous en défense et n’ont pas été assez incisifs en attaque. Malgré ces défauts dans leur jeu, la défaite ne semble pas être accablante. Elle ne devrait pas l’être, il ne s’agit que d’un match. Mais le sentiment que les Bulls ont joué leur meilleur match de la série en terme de réussite est bien là.

Avec les bons ajustements, l’équipe sait qu’elle peut l’emporter. Cela dit, la marge d’erreur est tellement petite qu’elle peut coûter un match à tout moment.

En attendant le Game 2, on peut légitimement se dire que les Cavaliers sont capables de hausser leur niveau de jeu en avançant dans cette série. Peut-on dire la même chose des Bulls ? Pas sûr.

Rendez-vous dans la nuit de mercredi à jeudi pour la réponse. Go Cavs !

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