Rudy Gobert est-il l’avenir du basket français ?

debats sports image par defaut
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Alors que la génération Parker, Diaw & Turiaf arrive à son terme, et que c’est désormais le duo Batum / Noah qui va prendre le relais du basket français, l’arrivée d’une troisième génération de basketteurs tricolores va renforcer encore un peu plus une nation à l’apogée de son sport.



Parmi cette troisième génération, aux côtés de Kevin Séraphin et Evan Fournier, le jeune pivot Rudy Gobert attire tous les regards. Le choletais est encore jeune et n’a pas encore démontrer tout son potentiel mais son physique de mammouth fait pétiller les yeux des scouts NBA. Du haut de ses 2m14, il rivalise avec les plupart des pivots de la grande ligue, même si quelques uns le devancent de quelques centimètres. Mais ce sont avec ses 2m36 d’envergure qu’ils devancent tous les autres prétendants à la prochaine draft.

Le spécialiste des mock draft, draftexpress.com, le place à la 4ème place de la draft 2013, derrière l’inamovible Shabazz Muhammad, l’arrière d’UCLA et deux autres pivots Cody Zeller et Nerlens Noel. Surtout, le français devance tous les autres européens prêts à franchir l’atlantique. Et en 4ème position, Gobert serait le premier français à être sélectionné aussi haut. Seuls Jérôme Moïso, Abdul-Wahad et Mike Pietrus avaient été sélectionnés dès la 11ème place. Et rares sont les européens à être drafté aussi tôt. Un poids qui sera lourd à assumer pour le choletais.

Il a le physique mais il lui manque encore la technique.

En Pro A, il vient d’entamer sa troisième saison dans le groupe pro. Après une saison rookie à 1 match joué, il n’a pas franchi le palier tant attendu lors de la saison suivante, finissant à 4.7 points malgré un étonnant 79% de réussite. Un chiffre à relativiser tant le jeune pivot use et abuse du dunk. Cette saison est du même acabit. Titulaire lors des trois premiers matchs de la saison, il ne bénéficie que d’un temps de jeu réduit. Pourtant lors de la récente victoire de Cholet sur le Havre, il a sorti une fiche complète : 8 points à 4/4, 4 rebonds, 1 passe et 2 contres. Des statistiques dans la lignée de son très bon euro des moins de 20 ans.

Avec Axel Toupane et Westermann, Rudy Gobert a emmené les espoirs jusqu’en finale, perdue d’un petit point face à la Lituanie. Il a pourtant réussi des phases finales d’un très haut niveau :

  • ¼ de finale face à la Slovénie : 16 pts (6/9), 12 rebonds, 3 contres en 30 minutes
  • ½ finale face à l’Espagne : 7 pts (2/4), 10 rebonds, 1 passe et 5 contres en 28 minutes
  • Finale à la Lituanie : 9 pts (3/6), 10 rebonds, 1 passe et 6 contres en 34 minutes

Un tournoi réussit à tel point que Vincent Collet a fait appel au joueur pour servir de sparing partner dans la préparation (tronquée) du groupe France en prévision du tournoi olympique de Londres. Avec du recul (certes facile), on se demande même si la présence du pivot n’aurait pas été un plus dans l’effectif. Les Bleus ont toujours un déficit de taille dans la raquette et avoir un joueur de plus de 2m10 est toujours un plus. En effet, parmi les quatre intérieurs bleus à Londres (Turiaf, Séraphin, Traoré et Flo Pietrus) aucun ne dépasse les 2m10. Difficile dès lors de rivaliser face aux tours Gasol (2m13 pour Pau et 2m16 pour Marc).

Même s’il doit travailler son shoot, le véritable problème de Gobert risque d’être son poids. A l’image d’un Anthony Davis, Rudy Gobert ne propose que 100 kilos dans la couleur. Encore pire que le récent n°1 de la dernière draft, Gobert mesure 5 centimètres de plus. Il va donc vite devoir soulever de la fonte pour s’endurcir et rivaliser rapidement avec les 120 kilos de Howard ou les 129 de Bynum. Mais quand bien même le choletais ferait un bond (précipité) vers la NBA, il semble évident que Gobert est bien parti pour occuper la raquette française. Et encore plus certain si Joakim Noah continue à ignorer les appels des bleus.