Une demie à Wimbly pour Benoit ou Jerzy ?

debats sports image par defaut
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Le refus des organisateurs britanniques d’accorder une des 4 premières têtes de série à Rafael Nadal n’aura pas eu pour conséquence de nous offrir le premier quart de finale de tournoi du Grand Chelem entre Nadal et Federer. Et pour cause. Après le majorquin la veille, le Roi Roger chutait dès le second tour face à l’ukrainien Stakhovsky. Ce match marquera quoi qu’il advienne l’histoire. La série des quarts de finale du suisse en Grand Chelem prend fin dans son jardin londonien.



Derrière ce séisme, des opportunités s’ouvrent dans un quart de tableau qui s’est adouci sous l’effet de la double élimination des vainqueurs des 9 des 10 dernières éditions du majeur britannique.  Voyez par vous-mêmes. Parmi ces 8 joueurs : Luckasz Kubot, Benoit Paire, Adrian Mannarino, Dustin Brown, Nicolas Almagro, Jerzy Janowicz, Sergeï Stakhovsky, Jurgen Melzer, un disputera la demi-finale de Wimbledon.

Une aubaine pour deux de nos jeunes champions qui vont devoir gérer une pression nouvelle. Jerzy Janowicz a démontré lors du Master 1000 de Paris-Bercy l’an dernier qu’il était capable de tenir la pression et profiter d’un tableau qui s’ouvre sous le double effet de ses coups de butoir et des éliminations prématurées des favoris. La faculté de Benoit Paire à rester dans son tournoi est plus sujette à caution. Après une saison sur terre battue réussie où il a notamment disputé sa première demi-finale en Masters 1000 à Rome, l’avignonnais manifeste des signes de lassitude inquiétants.

Peuvent-ils  réellement disputer une demi-finale de Grand Chelem ?

Benoit Paire, sa saison sur herbe.

A l’issue de sa partie, perdue avant tout sur le plan mental, face à Kei Nishikori au troisième tour de Roland Garros, Benoit Paire a peiné à se reconcentrer sur le tennis. La transition de la surface ocre au gazon n’a pas été une réussite probante. Au Queen’s il a pris le dessus sur Jamie Baker avant de céder au second tour face à Denis Kudla, 112ème mondial.

Son tournoi d’Hertogenbosch fut plus succinct encore puisque ce dernier a abandonné après trois jeux disputés face à Mickaël Llodra en raison d’une douleur à la cuisse.

C’est donc sans référence qu’il a abordé le tournoi de Wimbledon où son statut de tête de série n°25 lui a offert des premiers tours idéaux pour prendre ses repères sur une surface où il n’avait jusque-là remporté que 6 rencontres sur le circuit ATP en carrière.

Benoit Paire, son tableau

Pour son entrée en lice, Benoit Paire s’est défait du roumain Adrian Ungur (6-4, 4-6, 6-3, 6-1) puis son compatriote Stéphane Robert (6-4, 7-5, 6-4). Son quart de tableau est désormais tout à fait accessible. Il disputera son troisième tour face à Lukasz Kubot. Un adversaire face à qui il mène 4 à 0 dont une confrontation sur gazon la saison dernière à Hertogenbosch. En cas de victoire il sera confronté à un joueur atypique en huitièmes de finale (Adrian Mannarino ou Dustin Brown).

Les obstacles sont avant tout mentaux pour Paire. Il sait désormais qu’il est face à une opportunité qui ne se représentera pas à chaque tournoi du Grand Chelem. Ses sautes d’humeur et une éventuelle confrontation face à un joueur plus fantasque que lui (Dustin Brown) pourraient lui signifier la sortie du tournoi. Dans cette partie du tableau, avant son quart de finale, Benoit Paire est son principal adversaire.

La tâche de Jerzy Janowicz semble plus ardue sur le papier, mais le polonais dispose d’armes redoutables sur gazon.

Inconnu du Grand Public et d’un certain nombre d’observateurs avisés lors de son inscription aux qualifications du tournoi de Paris-Bercy en novembre dernier, le polonais mobilise à bon escient son statut de tête de série dans les tournois sur lesquels il s’engage pour emmagasiner de précieux points ATP. Clairement Jerzy Janowicz n’évolue pas au niveau de son classement ATP mais il profite de son exploit francilien pour asseoir sa progression. A la Race, il émarge à la 46ème place.

Jerzy Janowicz, sa saison sur gazon

Et les tournois de préparation au majeur britannique n’ont pas garni son panier. Il ne s’est inscrit qu’au tournoi de Halle où il s’est fait surprendre par Mirza Basic.

Jerzy Janowicz, son tableau

Malgré cette élimination prématurée à Halle, Jerzy Janowicz pouvait capitaliser sur son expérience londonienne l’an passé. Issu des qualifications, le polonais avait éliminé Simone Bolelli et Ernest Gulbis avant de céder dans le cinquième set face à Florian Mayer.

Cette saison, en raison de son statut de tête de série n°24, il a pu monter progressivement en puissance. Après un premier tour face à un invité britannique, le modeste Kyle Edmund, facilement remporté (6-2, 6-2, 6-4), il n’est pas allé au bout de son match face à Stepanek qui a abandonné à 6-2, 5-3. Avec peu de temps passé sur les courts, Janowicz pourrait manquer de rythme au moment d’affronter la plus haute tête de série de cette partie de tableau, Nicolas Almagro. Un adversaire qui l’avait battu lors de leur unique confrontation en 32ème de finales de l’Open d’Australie.

Le polonais pourrait bien prendre sa revanche tant l’ibère est allergique au gazon qu’il fuit systématiquement sauf quand Wimbledon se présente. En carrière, celui qui est retombé au 16ème rang mondial n’a disputé que 23 rencontres sur herbe pour 12 revers. A titre de comparaison, il a joué pas moins de 331 parties sur terre battue.

S’il parvient à alourdir un peu plus le bilan de son adversaire sur la surface gazonnée, Jerzy Janowicz se fera proposer le vainqueur de la partie entre Jurgen Melzer et le tombeur de Roger Federer, Stakhovsky. Avant de retrouver Benoit Paire en quarts de finale ?