Top 16 en approche : Irrésistible JSF Nanterre

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Nous sommes de retour dans le XIIIe arrondissement parisien pour assister à la réception du Partizan par les verts de Nanterre. Les choses ont bien changé depuis que nous sommes venu assister à la découverte de l’EuroLeague contre le CSKA.



Depuis, Nanterre a fait tomber le géant barcelonais chez lui, a engrangé une deuxième victoire contre Kiev et est toujours en course pour le Top 16. Du côté Serbe, l’équipe qui avait corrigé les petits français dans son antre se trouve privée du jeune Leo Westermann, rupture des croisés. Ce match entre deux équipes encore en course pour le Top 16 est décisif : il permettrait de prendre un avantage conséquent sur l’adversaire direct pour la qualification qu’est le Partizan. Coach Donnadieu l’a bien compris, lui qui a sans langue de bois affirmé que c’était la priorité de l’équipe dans cette semaine à 3 matchs (défaite à Limoges lundi et match contre Dijon à venir samedi.). Après la surprise Barcelone et l’assurance Kiev, voici venu le temps de la confirmation pour la JSF, qui doit gagner aux forceps sa place dans le gratin européen. Les verts et blancs ne peuvent plus compter sur l’effet de surprise, ils doivent s’en remettre à leur fort collectif et leur rage de vaincre pour faire tomber des serbes déterminés qui ne viennent pas seuls : 600 supporters sont attendus pour recréer dans une Halle Carpentier à guichet fermé un peu de l’ambiance électrique de la Pionir Arena. Aux supporters français de répondre au défi des tribunes tandis que les joueurs de Pascal Donnadieu s’occuperont du terrain.

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Dès l’arrivée à la Halle Carpentier, on sent que ce match ne sera pas comme les autres. Rues bloquées, cordons de CRS, trois contrôles des billets, deux fouilles. Rarissime dans le basket en France. Dans le préau parisien, les Grobaris ont déjà envahit leur kop. Ils sont nombreux et se font entendre de suite, dans une parfaite démonstration de chants de supporters : on sent qu’ils sont rodés et on peut se demander comment le public plutôt familial de la JSF répondra au défi pour faire en sorte que ses poulains se sentent chez eux.

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David « MVP » Lighty prêt à en découdre

 21h. Dès le début du match une grosse intensité défensive se met en place. Les serbes jouent à la maison dès qu’ils attaquent, devant le kop de leurs ultras. Le basket des balkans à base de shoots extérieurs et de nombreux mouvements peine à se mettre en place : si les artilleurs répondent présents, l’absence du chef d’orchestre Westermann rend la circulation du ballon plus difficile. En face, derrière un David Lighty solide et impliqué des deux côtés du terrain, la JSF réalise quelques stops et reste au contact. Dans une salle surchauffée où les nanterriens répondent sans baisser les yeux aux Grobaris, la défense extérieure de Meacham, pourtant opposé au prometteur et talentueux Bogdanovic a qui il rend 15cm, permet à Nanterre de mener 35-29 à la mi-temps, malgré une faible adresse extérieure. Dans la raquette, le duo Traore-Passave Ducteil fait le travail, impliqué en défense et très agressif aux rebonds offensifs.

A la reprise, on assiste à un réveil serbe, impulsé par le duo Milosavljevic-Kinsey qui prend la fâcheuse habitude de tout rentrer à 3pts peu importe l’opposition. L’ambiance devient électrique avec une petite altercation impliquant Jeoffrey Lauvergne juste devant la tribune serbe, qui donne à nos amis Grobaris une petite envie de se joindre à la fête. A la fin du troisième quart temps les pendules sont remises à zéro. 47-47, on voit venir une fin de match dantesque comme Nanterre sait nous en fournir et on ne peut s’empêcher de penser à la fin de match contre le CSKA.`

La clé sera la défense. Comme depuis quelques matchs, la JSF qui fut si prolifique en attaque par le passé devient un éxemple de rigueur défensive. Troisième meilleure défense d’Euroleague, Nanterre multiplie les interceptions et pousse à plusieurs reprises les serbes à la fin des 24secondes. De retour à un point, 54_55 avec 5min à jouer, l’ambiance devient carrément folle. Les chants des serbes trouvent une réponse largement à la hauteur avec une Halle Carpentier debout pendant toute la fin de match, s’époumonant à chaque rebond, chaque interception. Nanterre n’est pas à son coup d’essai, on sent que tout est possible et l’on espère que la volonté et l’agressivité de la JSF suffira à surpasser l’expérience des serbes. Daniels, auteur de 11 points, vient mettre le feu avec un tir primé pour passer devant tandis que Bogdanovic lui répond d’un énorme fade away à trois points. La tension est palpable et la dernière minute devient folle quand Nanterre, mené 61-60 parvient à voler la balle à quelques secondes de la fin. Meacham se retrouve sur la ligne des lancers francs et, juste devant la tribune serbe bouillante, fait faire à la JSF un pas de géant vers le top 16 : 2/2, 14 points pour le meneur et la victoire dans la poche.

En voilà qui veulent se joindre à la fête.

Lors de notre dernière visite à Carpentier les verts et blancs s’étaient inclinés à l’expérience dans une fin de match tendue contre un adversaire expérimenté. Ils n’ont cette fois-ci pas tremblé et nous montrent un nouveau visage : après l’équipe surprise et son attaque de feu, voici l’équipe solide et sa défense à toute épreuve. Après le petit poucet des playoffs de Pro A, voici probablement la première équipe française à intégrer le top 16 depuis 2007. Nanterre est en effet en mesure de passer même en perdant ses trois dernières rencontres (Barcelone, Kiev, Fenerbaçe) puisqu’elle dispose de deux victoires d’avance sur le Partizan est d’un point-average très avantageux (+19) contre Kiev. Pas mal pour une équipe qui était supposée faire honte à la France du basket, que l’on a failli faire jouer à 200km de la région parisienne. La belle histoire de Pascal Donnadieu et de son équipe va continuer de faire vibrer les spectateurs, les fans de basket mais également les français. Il faut se rendre compte de la bénédiction pour le basket français que représente cette sublime aventure. Et espérer qu’elle dure encore longtemps, car l’on est devenus exigeants. Les verts et blancs nous donnent goût à la victoire et c’est une merveille.