Preview 2014-15 : Cleveland Cavaliers

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Au terme d’un été incroyable, il est temps d’analyser ce que peut accomplir cette équipe bâtie par David Griffin dès cette saison. Avant cela, mettons les choses en perspective.

Saisons 2010-2014



Il y a quatre ans, les Cleveland Cavaliers débutaient la saison 2010-2011 en comptant dans leurs rangs Mo Williams, Anthony Parker, Alonzo Gee, Christian Eyenga, Samardo Samuels, Antawn Jamison, J.J. Hickson, Anderson Varejao ou encore Ryan Hollins. Le départ de LeBron James laisse la franchise en ruine, sans aucune possibilité de rebondir dans l’immédiat.

Comme prédit par la majorité des médias, cette équipe ne fait pas long feu. Durant cette saison, les hommes de Byron Scott perdent 26 matchs de suite, demeurant aujourd’hui comme la pire performance de l’histoire de la ligue, égalée plus tard par les Philadelphia Sixers. Une seule lueur d’espoir sortira de cette saison cauchemardesque : le premier choix de la draft 2011.

A la suite de cette saison historiquement pathétique, les Cavaliers relèvent la tête, menés par un jeune meneur sorti de Duke. Kyrie Irving, aux yeux des fans mais aussi des médias, représente la promesse d’un avenir meilleur pour la franchise. Tristan Thompson, un intérieur prometteur, est également sélectionné avec le quatrième choix de la draft. Toujours sous les ordres de coach Scott et les directives de Chris Grant, le General Manager, les Cavaliers entament leur reconstruction.

La ligue étant frappée par le lockout, les Cavaliers ne jouent que 66 matchs durant la saison 2011-2012. Ils réalisent tout de même une meilleure performance que la saison précédente en remportant deux matchs de plus, affichant un bilan de 21-45. L’équipe est désorientée, incapable de défendre, et tout simplement spectatrice du Kyrie Show. La franchise hérite du quatrième choix de la draft 2012 à l’issue de cette saison. Elle continue sa reconstruction en sélectionnant, à la surprise générale, l’arrière de Syracuse Dion Waiters.

La saison 2012-2013 débute avec de nouvelles ambitions : celle d’accrocher les Playoffs. Il y a un noyau dur qui se forme, composé de Kyrie Irving, Dion Waiters et Tristan Thompson. Entourée par des vétérans comme Luke Walton, Anderson Varejao ou encore Shaun Livingston, cette équipe des Cavaliers affiche un visage plus sérieux mais pas tout à fait menaçant.

Le résultat est décevant, la saison se termine avec un bilan médiocre de 24-58. L’effectif est trop fébrile, Irving se prend à s’isoler trop souvent, aucune sorte d’entente ne se forme entre les joueurs. Il n’est question là que d’un entassement de noms dans une équipe, faisant monter la frustration chez les fans. Byron Scott fait les frais de cet échec et dit au revoir à son groupe. Chris Grant décide que faire revenir Mike Brown à la maison est la meilleure option pour guider ce jeune groupe bancal.

La chance sourit à nouveau aux Cavaliers en 2013, puisqu’ils héritent à nouveau du premier choix de la draft, deux ans après la sélection de Kyrie Irving. Encore une fois, la direction de la franchise surprend la ligue et choisit Anthony Bennett, un intérieur puissant issu de UNLV. C’est l’opportunité pour Cleveland de mieux repartir et enfin accéder aux Playoffs. Le groupe est jeune et talentueux.

Durant l’été 2013, Jarrett Jack, Earl Clark et Andrew Bynum s’engagent dans la cavalerie. Chris Grant tente un pari, et provoque au passage de fortes attentes auprès des fans. La saison 2013-2014 débute. Sur le papier, cette nouvelle équipe semble talentueuse et polyvalente, capable de poser des problèmes à la plupart des équipes de la ligue. Trois ans après, la franchise rebondit enfin.

La réalité en fût toute autre. Après un début de saison encourageant, Andrew Bynum, l’ancien pivot des Lakers, décide de tout arrêter, emportant avec lui l’once d’espoir que cette équipe avait de réussir sa saison. Il met fin à son aventure avec les Cavaliers en aggravant des tensions déjà existantes au sein du groupe et se retrouve finalement à Chicago en échange de Luol Deng. L’ailier expérimenté ne pourra rien pour cette équipe destinée à échouer.

Kyrie Irving peine à porter son équipe ainsi qu’Anthony Bennett jusqu’aux Playoffs. Le reste du groupe semble aussi convainquant que Ryan Hollins opposé à Dwight Howard au poste. Le bilan final : 33-49 et autant de déceptions que de tirs mi-distance tentés par Jarrett Jack durant cette saison.

Malgré cette nouvelle expérience catastrophique, une note positive peut être retenue, et il s’agit de l’arrivée de David Griffin au poste de General Manager à la place de Chris Grant. Ce changement au sein de l’organisation marque un tournant dans la saison de l’équipe. Une attitude plus positive se fait remarquer, mais c’est le travail dans l’ombre de l’ancien scout de Phoenix qui importe. Des rôles plus définis, des changements de mentalité, le nouvel homme de la situation se charge de chaque problème nuisant au mauvais fonctionnement du groupe.

Enfin, cela nous amène à l’été 2014. Trois premiers choix de draft en quatre ans, la probabilité qu’un tel événement se produise est mesurée à 0.61%. Pourtant, la chance sourit de nouveau aux Cavaliers, et David Griffin peut se permettre de rire au visage de monsieur Julius Erving en apprenant la nouvelle. C’est une opportunité en or qui se présente pour repartir de l’avant.

Alors que Chris Grant aurait sélectionné Aaron Gordon, David Griffin choisit la sécurité en draftant Andrew Wiggins, l’ailier spectaculaire de Kansas University. Seulement, les changements au sein de l’effectif n’allaient pas s’arrêter là. En effet, monsieur Griffin a un plan bien plus ambitieux en tête. Et si une équipe passait du statut de « playoffable » à « prétendante au titre » en une année ? Comment entourer au mieux sa jeune star de 22 ans ? Et bien…

NBA: Cleveland Cavaliers-Media Day

Saison 2014-2015

Départs :

Jarrett Jack, C.J. Miles, Sergey Karasev, Carrick Felix, Scotty Hopson, Alonzo Gee, Andrew Wiggins, Luol Deng, Anthony Bennett, Spencer Hawes, Tyler Zeller, Mike Brown.

Arrivées :

A.J. Price, Joe Harris, Mike Miller, James Jones, LeBron James, Shawn Marion, Kevin Love, Brendan Haywood, Lou AmundsonAlex Kirk, David Blatt.

Quel objectif ?

Avec un effectif pareil, il semble difficile de répéter les échecs des années précédentes. Evidemment, une équipe qui compte LeBron James dans ses rangs vise le titre. Ajoutons à cela Kyrie Irving et Kevin Love, cela nous livre un Big Three capable d’amener les Cavaliers vers les sommets sur la durée.

Lorsque Paul Pierce a accueilli Kevin Garnett et Ray Allen à Boston, les Celtics sont passés d’un bilan de 24-58 à 66-16, pour ensuite remporter leur titre NBA. Cependant, lorsque LeBron James et Chris Bosh ont rejoint Dwyane Wade a Miami, il leur a fallu une certaine période d’adaptation, et un échec en finale contre les Dallas Mavericks, pour ensuite remporter deux titres de suite.

La formule utilisée par Cleveland ne correspond pas vraiment à ces deux équipes. Lorsque l’on compare ces trois équipes, on remarque que les Cavaliers ont conservé un noyau assez jeune, avec Irving, Waiters et Thompson, mais qu’ils ont également ajouté de précieux vétérans, comme Marion, Miller et Haywood. C’est un mélange de deux formules gagnantes.

La ville de Cleveland n’a jamais connu de titre national de basketball. C’est le moment de faire exploser cette ville. La franchise n’a jamais vu autant de talent concentré en une seule et même équipe. Cependant, une défaite en finale ne serait nullement considérée comme un échec. Comme l’a dit monsieur Blatt, tout cela fait parti d’un processus d’apprentissage. Quoiqu’il advienne cette saison, on devrait voir un jeu plaisant, de l’enthousiasme, et possiblement une meilleure saison que celle de l’an dernier.

Points forts

Coaché par David Blatt, le groupe sera sérieux, discipliné et ambitieux. La composition de l’équipe a complètement changé. Des vétérans comme Shawn Marion ou Mike Miller ont délibérément choisi de venir à Cleveland pour apporter leur expérience et tenter de remporter un nouveau titre. Les rôles sont clairement définis, il existe une réelle structure au sein de l’équipe, contrairement aux années précédentes.

L’autre grosse différence, c’est que les Cavaliers disposent maintenant d’un leader et d’un gagnant, qui a prouvé sa valeur. Avec le Miami Heat, le bilan de LeBron James est de quatre finales NBA de suite, pour deux titres de champion. Il est calme et réfléchi, contrairement à ses jeunes années dans l’Ohio. Il saura tirer profit de la force de frappe de cette équipe.

Autre point positif, le tir extérieur. Avec les additions de Mike Miller, Joe Harris, James Jones, Shawn Marion, Kevin Love et la présence de Kyrie Irving, l’équipe dispose de réelles menaces extérieur pour espacer le terrain. C’est également une équipe intelligente qui s’est formée cet été. La vision du jeu de chacun et son sens du collectif correspondent parfaitement aux qualités appréciées par David Blatt. Le jeu ne sera pas statique, c’est le moins qu’on puisse dire.

Points faibles

Un des points faibles de cette équipe sera la défense. Il faudra attendre que les mécanismes se mettent en place, mais le secteur intérieur devrait être pris pour cible en raison de son manque de taille et rapidité. Les Cavs n’ont toujours pas le protecteur voulu et devraient avoir quelques difficultés à protéger le panier.

Dion Waiters et Tristan Thompson vont devoir s’adapter à leur nouveau rôle. Dorénavant, ils ne sont plus les options principales de Kyrie Irving, ils n’ont plus à l’assister en attaque. Cette tâche revient à LeBron James et Kevin Love. Pour les deux plus jeunes, la défense sera évidemment d’une importance capitale. S’ils peuvent prendre exemple sur des vétérans comme Marion et Haywood, ce serait l’idéal. Ils sont dans leur troisième et quatrième saison dans la ligue, on attend un minimum de progrès, en défense notamment.

L’adaptation de David Blatt en NBA est facilitée par les qualités de son effectif et son personnel plus que compétent. Cela dit, il faudra quelques semaines pour que l’ancien coach du Maccabi Tel Aviv trouve ses rotations fixes, qu’il s’ajuste au calendrier NBA et qu’il instaure la mentalité voulue. Tout cela viendra avec le temps mais aussi les critiques des médias.

Pronostic

57-25.

Ces dernières années, les Cavaliers ont souffert. L’équipe, tout comme les fans, a connu des hauts et des bas. Aujourd’hui, cet effectif apparaît comme un cadeau, une récompense pour avoir survécu à quatre longues années de misère. Les fans seront très reconnaissants tout au long de cette saison, et les années suivantes, pour cet été incroyable. Tout commence le 30 octobre, à 01h00.

Go Cavs.