Mark Cavendish chez OPQS. Nouvelle hégémonie sur le sprint mondial ?

debats sports image par defaut
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L’an passé, Mark Cavendish tout juste auréolé d’un titre de champion du monde qui lui était promis sur le tracé de Copenhague, rejoignait les rangs de l’équipe Sky pour constituer une Dream Team britannique dont on pensait qu’il serait la figure de proue.



A peine 300 jours plus tard, le natif de l’île de Man quitte les rangs de la structure dirigée par David Brailsford et financée par le controversé Rupert Murdoch via son conglomérat médiatique, en raison d’incompatibilité d’objectifs.

Sous les couleurs du Team Sky, le roi du sprint aura remporté 15 courses, dont 3 étapes lors du dernier Tour de France. Trop peu pour le britannique habitué plus que cela à lever les bras à l’approche de la ligne.

Le communiqué de l’équipe Sky, qui a annoncé son départ, avant même qu’Omega Pharma Quick Step ne le confirme, abonde en ce sens : « Cavendish a joué un grand rôle dans la victoire de Bradley Wiggins en lui apportant un soutien tout au long de la course. Mais cela signifie seulement trois victoires d’étape ».

Sa saison est d’autant plus décevante, qu’il n’est pas parvenu, à arracher l’or olympique devant son public venu en masse dans une épreuve taillée pour lui. Sa cohabitation forcée avec des coureurs visant le classement général l’a privé d’un train dont bénéficie son ancien coéquipier chez HTC, André Greipel. Ce dernier a excellé cette saison remportant quatre victoires de plus que son ancien leader. On doute que Mark Cavendish ait beaucoup apprécié.

Alors qu’une nouvelle génération de talentueux sprinteurs émerge sur le circuit, Mark Cavendish est bien décidé à réactualiser son hégémonie sur le sprint mondial. Le britannique est donc parti chercher chez OPQS ce que Sky, qui ambitionne de jouer la gagne sur les trois grands tours, ne pouvait lui offrir : un nouveau « Manexpress ».

Pourquoi Omega Pharma Quick Step ?

Mark Cavensih s’est donc engagé pour trois ans avec la formation belge Omega Pharma Quick Step qui, est, depuis des années, rouée à l’exercice du train. L’équipe s’est en effet construite sur les bases de l’ancienne équipe Lotto de McEwen et de la Quick Step d’un certain Tom Boonen. Ce dernier s’est d’ailleurs déclaré tout à fait disposer à se mettre au service de Cavendish.

« Mark est le bienvenu. S’il vient, nous ne courrons pas énormément ensemble. Sur dix sprints où je pourrais avoir ma chance, il y en a neuf où Cavendish ne devrait plus être là, donc ça ne me dérangerait pas de devoir l’emmener sur les autres sprints »

En effet, si le belge a remporté 13 victoires cette saison, il n’est plus le sprinteur redoutable qu’il était au milieu des années 2000. Il est devenu le maître des classiques flandriennes et devrait se concentrer une nouvelle fois sur cet objectif  après son exceptionnel carton plein de l’an passé.

Mark Cavendish ne devrait pas non plus subir l’ombre de la concurrence d’un leader pour le général des courses auxquelles il prendra part. Avec le licenciement de Levi Leipheimer après ses aveux de dopage dans le cadre de l’affaire Armstrong, OPQS ne dispose plus d’aucun leader, si tant est que l’américain l’eut été,  pour les grands tours.

Tony Martin pourrait jouer sa chance sur les courses d’une semaine à l’instar d’un Sylvain Chavanel mais ne nourrit plus de réelles ambitions sur les courses de trois semaines. Du reste, le double champion du monde du contre la montre est une connaissance du sprinter britannique. L’allemand était une des pièces du train de la HTC et devrait participer sans rechigner au lancement sur orbite du britannique. Le sprinter aux 23 victoires sur le Tour retrouvera donc au sein de la formation belge un ancien coéquipier et un train d’exception avec un poisson pilote redoutable en la personne de Gerd Steegmans. En revanche, il sera pour la première fois depuis 2007 séparé de son compagnon de chambrée, l’autrichien Bernard Eisel dont le contrat a été prolongé du côté de chez Sky.

Au sein d’une équipe entièrement dévouée à sa cause, et au savoir faire incontestable en matière de train, Mark Cavendish s’est donné les moyens de ses ambitions. Reprendre sa domination du sprint mondial, là où il l’avait laissé pour participer à l’aventure Sky. Qu’on se le tienne pour dit Mark Cavendish est de retour.