Schumi c’est fini !

debats sports image par defaut
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L’annonce de la signature de Lewis Hamilton chez Mercedes a mis fin aux spéculations sur le maintien ou non de Michael Schumacher comme coéquipier de Nico Rosberg chez les flèches d’argent. Si la communication de l’éviction du septuple champion du monde a pu surprendre, son remplacement par un pilote de 16 années son cadet, au surplus un des meilleurs du plateau se comprend. Est-il pour autant finit pour la Formule 1.



Retour sur la saison 2012 de Michael Schumacher

Après trois saisons passées dans le baquet d’une Mercedes, Michael Schumacher met fin à sa collaboration avec Ross Brawn sur un sentiment d’échec. Toutefois il convient de relativiser l’échec de la seconde carrière de Michael Schumacher.

S’il y a échec c’est essentiellement en raison d’une surestimation des objectifs de l’Allemand eu à deux égards, la première carrière du pilote allemand et le statut d’écurie championne du monde en titre de Mercedes née sur les cendres de l’écurie Brawn GP.

La réalité, c’est que sur les trois dernières saisons, Mercedes n’a jamais été en mesure de proposer à ses pilotes une monoplace compétitive. Au volant d’une voiture médiocre, Schumacher a obtenu des résultats….médiocres.
Toutefois, dans la médiocrité générale, Nico Rosberg s’en est mieux sorti que son aîné sur le plan comptable. Michael Schumacher serait donc un pilote fini, qui n’aurait tout simplement plus le niveau pour demeurer dans l’élite mondiale de l’automobile qu’il a dominé pendant une décennie. Ce constat qui tend à se généraliser auprès des observateurs occasionnels mais également auprès des commentateurs réguliers des sports mécaniques ne résiste toutefois pas à une étude un peu attentive des résultats de cette saison.

L’écart au championnat du monde des pilotes entre les deux pilotes Mercedes est abyssal. Nico Rosberg avec ses 93 points inscrits devance Michael Schumacher de 50 points. Malgré, on persiste à penser que ce bilan comptable n’exprime pas le réel rapport de force entre les deux pilotes. Pour étayer notre raisonnement, nous avons dressé ci-dessous un tableau récapitulant les résultats obtenus par les deux pilotes en qualifications et en course.

Résultats comparés de Nico Rosberg et Michael Schumacher en 2012

En ce qui concerne l’exercice du tour rapide, loin d’être surclassé par son coéquipier, Michael Schumacher l’a devancé à huit reprises en 14 épreuves. A sept reprises, l’allemand a signé un des quatre meilleurs temps. Son coéquipier n’est parvenu à se hisser sur les deux premières lignes qu’à deux reprises depuis l’entame de la saison.

A regarder le bilan des deux pilotes en course, la première remarque qui s’impose concerne le nombre d’abandon. Nico Rosberg n’a jamais eu à subir le moindre abandon au cours des 14 premières manches du championnat. Malgré tout il a échoué à rentrer dans les points à 4 reprises.
Michael Schumacher a quant à lui du subir, pas moins de 7 abandons. Si l’on peut lui imputer la responsabilité de ses abondons à Singapour (collision avec Jean-Eric Vergne à la suite d’un problème de température de freins) et en Espagne (collision avec Bruno Senna consécutif à un freinage précoce du pilote Williams), les 5 autres abondons sont imputables à la mécanique ou aux mécaniciens de Mercedes.

Il est contraint à l’abandon en Australie en raison d’un problème de boîte de vitesse. En Chine, alors qu’il occupe la seconde position derrière son coéquipier, un mécanicien oublie de visser un écrou sur la roue avant droite de sa monoplace. A Monaco où il avait signé le meilleur temps des qualifications, il est contraint de mettre un terme à sa course suite à une anomalie dans la pression d’essence. Et avant cela, il avait été impliqué dans un accrochage avec le français Romain Grosjean qui décidément n’aura toujours pas franchi en course le gauche-droite au Casino. Peut-être a t-il confondu le simulateur avec les casinos en ligne? Auquel cas nous lui conseillons de jouer à la roulette sur http://www.casinosenlignefrancais.fr/ mais pas avec la carrière de ses adversaires.

Au Canada, il abandonne sur problème mécanique, avant qu’une surchauffe moteur ne lui impose la même issue en Hongrie.

Dès lors, la différence comptable entre les deux pilotes, certes conséquente, n’est que le produit d’une certaine distribution du facteur aléatoire qu’est la fiabilité mécanique ou l’efficience des mécaniciens. En effet, si on exclu les Grand Prix où Michael Schumacher a été contraint à l’abandon en raison de problèmes mécaniques ou de l’erreur d’un des mécaniciens, Nico Rosberg n’a devancé son coéquipier qu’à trois reprises à Bahreïn, en Espagne et à Singapour. En revanche, lorsqu’il est libre de terminer la course, Michael Schumacher domine systématiquement son coéquipier, à l’exception du GP de Bahreïn où il s’est élancé depuis la 22ème position suite à une pénalité liée à un changement de boîte de vitesse. Par ailleurs, Michael Schumacher s’est classé dans les points à chacune des courses où il a vu le drapeau à damier.

En ne comptabilisant les points marqués que lors de Grand Prix où les Mercedes n’ont pas été victimes de problème de fiabilité, Michael Schumacher aurait marqué 43 points et Nico Rosberg seulement 41. Bien loin de l’outrageuse domination que certains se plaisent à diffuser. Sans compter qu’au cours du Grand Prix de Malaisie d’où il s’était élancé depuis la troisième position, Michael Schumacher fut percuté par Romain Grosjean, ce qui l’a privé de ses chances de podium.

Cette saison, Michael Schumacher est victime de la malchance et de sa propre réputation. On attendait tout simplement, qu’à 43 ans, le Kaiser reste le Kaiser et soit capable de porter une monoplace médiocre vers les sommets. Une étude minutieuse de ses résultats obtenus cette saison, laisse toutefois envisager qu’il est encore un pilote de bon niveau. Au moins équivalent à celui de Nico Rosberg. Suffisant pour poursuivre l’aventure en F1 ?

L’avenir du recordman de victoires en Formule 1 ne manque pas de diviser le monde des sports mécaniques. Son ancien agent Willi Weber allant jusqu’à clamer un vif « place aux jeunes ». Alain Prost et Gerhard Berger, entre autres, lui ont également conseillé de mettre un terme définitif à sa carrière. L’ancien coéquipier de Jean Alesi, estimant qu’il ne restait plus de places disponibles dans une écurie du standing du champion allemand. « Il est temps pour lui d’arrêter. Schumacher appartient à des équipes du niveau de Ferrari, Red Bull, McLaren ou Mercedes. Toute autre écurie ne peut-être une alternative ». Pas même Sauber ?

Mise à jour 4/10/2012 – Malgré l’intérêt que lui portait l’écurie Sauber, Michael Schumacher a décidé de se retirer définitivement des paddocks à l’issue de la saison. 

Quelles pistes pour une nouvelle saison ?

Si la piste Ferrari revient avec insistance dans les esprits des tifosi, c’est malheureusement le seul lieu où elle semble avoir un peu de crédibilité. A ce titre nous vous invitons à lire notre précédent billet (Que nous apprennent les transferts de Lewis Hamilton et Sergio Pérez ?)

La seule opportunité qui reste pour voir, Michael Schumacher, de nouveau derrière un volant en 2013 se trouve chez Sauber. Suite au départ de Sergio Pérez chez McLaren, un baquet s’est libéré chez l’écurie suisse. Or si l’on se réfère aux propos de Peter Sauber après le Grand Prix de Singapour « Si Michael Schumacher venait à être disponible, je le prendrai tout de suite », la piste semble sérieuse. Elle permettrait à Michael Schumacher de poursuivre l’aventure en Formule 1 et de déposséder son ancien coéquipier Rubens Barrichello du dernier record encore à sa portée, celui du nombre de Grand Prix disputés. Il lui permettrait aussi de boucler la boucle, en terminant sa carrière de pilote automobile au sein de la structure de celui qui lui a donné sa chance en endurance, Peter Sauber. Pour l’écurie du Suisse, la signature du septuple champion du monde, et ses innombrables sponsors serait un sacré coup marketing, de nature à faire oublier le départ de Sergio Pérez. Monisha Katelborn y voit là une idée attractive. Motivera t-elle suffisamment celui qui a déjà tout gagné ?

L’ancien pilote de formule 1, David Coulthard s’interroge. « Michael Schumacher a toutes les raisons d’être fier. Il a battu tous les records que pouvait battre un homme en Formule 1 ». Tous, sauf peut-être un encore à sa portée…le plus grand nombre de Grand Prix disputés.