Saison NBA : the tip-off is here.

debats sports image par defaut
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La saison NBA reprend cette semaine. Enfin. Tous les junkies de la balle orange attendent ce moment depuis le coup de sifflet final du Game 7 à l’American Airlines Arena de Miami. Et nous français sommes des chanceux, nous avons eu droit à un formidable produit de substitution, l’Euro victorieux de nos petits bleus en Slovénie. Mais ce n’est pas pareil. Pas le même basket, pas le même spectacle, pas les mêmes sensations. Aucune possibilité de se prendre la tête avec ses amis lorsqu’on est tous derrière l’équipe nationale. Pas de débat sur qui fait faute, qui est coupable, c’est toujours l’adversaire des bleus (ou Kevin Seraphin).



Tout cela va changer dès mardi. La Grande Ligue est de retour et avec elle toute la ferveur, les émotions, l’engagement, la mauvaise foi des supporters. Le retour des grands champions, des perdants magnifiques, des stars et des role players, des cireurs de banc et autres tourneurs de serviette. L’impatience est telle, depuis le 20 juin, que l’on a presque hâte d’entendre de nouveau le speaker de Miami, de revoir le public d’Atlanta, de lire les « analyses » de Chris Palmer. Presque.

Cette saison NBA s’annonce palpitante, comme chaque fois. Elle nous a manqué. L’été, c’est bien mais ça manque de basket. Remplacer les nuits blanches devant un streaming de piètre qualité par les feux de camp sur la plage avec les amis, ça va un moment, mais soyons sérieux : nous voulons retrouver le regard plein d’incompréhension de nos camarades, professeurs, collègues auprès de qui nous justifions nos yeux rouges et notre mine hagarde par un « Mais y avait Sixers-Bobcats à 3h cette nuit ». La NBA c’est 82 matchs + Playoffs pour les chanceux qui supportent les équipes qui gagnent. C’est contraignant, mais c’est délicieux. Il y a peu de choses qui provoquent une sensation aussi particulière que celle de voir son équipe réaliser une performance de choix, à 3h30 du matin, quand le pays dort. Se coucher avec un grand sourire aux lèvres, un sentiment de fierté et de satisfaction qui parvient à occulter l’idée que le réveil sonne dans 2h. L’impression d’être un privilégié, un initié. L’impression que les autres ne savent pas ce qu’ils ratent, eux qui passent leurs nuits à dormir comme le font les gens normaux. C’est bien moins drôle.

Le retour de la NBA c’est aussi pour nous les fans le retour des débats infinis, des profonds désaccords qui nous divisent, des absurdités des « spécialistes » qui nous choquent. Untel est surcoté, untel est sous-payé. Chaque équipe se voit en playoff ou en 1st pick pour 2014, dans les startings blocks pour la Wiggins race. Chaque joueur se voit au pic de sa forme, prêt à écraser la concurrence, rendre son équipe meilleure et ses parents fiers. Chaque fan y croit. Certains fous sont déjà dans l’ambiance, s’étant infligés les matchs de présaison les plus abominables, probablement pour réhabituer leur corps au rythme NBA et aux pubs pour la junk food. Certains s’emploient à rédiger article sur article pour tenter de trouver une cohérence aux décisions de leur GM.

Supporter une équipe lorsqu’on habite à des milliers de kilomètres de la ville, qu’on a jamais vécu ou même mis les pieds dans ladite cité, peut paraître absurde. Mais n’est-ce pas plus romantique ? Choisir une équipe de NBA à supporter, c’est souvent tomber amoureux. D’un joueur souvent, qu’il soit le meilleur de son époque ou un petit français qui réussit, un profil atypique qui nous plait.. Quelque chose de tout simple comme une carte de collection reçue en cadeau, ou un Mondial Basket trouvé sous un lit. D’un joueur on passe souvent à une équipe, on découvre un effectif et on se prend au jeu. Parfois le joueur s’en va, prend sa retraite ou change d’équipe. Souvent la passion reste, l’équipe prend le pas sur l’individu, car telle est sa vocation dans ce sport. C’est toute la beauté du basket que de glorifier la statistique individuelle tout en faisant naitre l’attachement à un collectif. C’est tout le talent des grandes stars que d’arriver à faire retomber sur leurs coéquipiers l’intérêt dont ils sont l’objet. C’est la caractéristique même de notre engouement, la passion, celle qui nous fait trépigner en attendant mardi. Celle qui nous fait nous engueuler avec nos amis sur une action, un pied sur la ligne, un geste « viril mais correct », un shoot au buzzer. Celle qui nous fait devenir irritables et peu concernés à 7h du matin après la défaite et 2h de sommeil. Celle qui nous fait devenir insupportables et surexcités à 7h du matin après la victoire et 2h de sommeil.

Mardi ce sera Noël. Après l’impatience et l’excitation, voici le temps la satisfaction de l’ouverture des cadeaux, la découverte de nouveaux jouets pour la saison à venir. Certains sont en triste états, préférant attendre la saison 2014. D’autres fans trouveront sous le sapin de grosses cylindrées, le dernier jouet à la mode. Mais comme le soir de noël nous serons tous aux anges, car c’est le geste qui compte. Le tip-off.