Qui pourra bien arrêter les All Blacks ?

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Débats Sports à le plaisir d’inaugurer sa section Rugby avec une contribution de notre partenaire de Super Rugby News. A 32 ans,Jérémy suit assidûment les rebonds capricieux du ballon ovale depuis maintenant 29 ans ! Faut dire, qu’on ne lui a pas vraiment laissé le choix. Dans sa famille, le ballon de rugby se transmet de génération en génération. Grand-père, grand-oncles, oncles et cousins, ils ont tous portés avec fierté le maillot azur et or du RRC Nice. Quant à lui, son goût prononcé pour les voyages l’a conduit a maintes reprises en Nouvelle-Zélande, véritable petit bout de paradis sur la planète. A travers son site, Super Rugby News, il conjugue avec brio ses deux passions, le rugby et la Nouvelle-Zélande, pour notre plus grand plaisir. Dans les colonnes de Débats Sports, il interviendra régulièrement pour livrer ses analyses sur l’actualité de l’ovalie. Aujourd’hui, il dresse le bilan du Rugby Championship sans oublier de formuler quelques perspectives pour l’avenir.



Qui pourra bien arrêter les All Blacks ?

La première édition du Rugby Championship vient de s’achever dimanche dernier, et le premier constat que l’on peut tirer, c’est que les All Blacks sont bel et bien les Maîtres du rugby sur la planète.

Tout auréolés de leur titre de Champions du monde, les joueurs néo-zélandais, emmenés par un Richie McCaw magistral, ont survolé la compétition majeure de l’hémisphère sud. Les unes après les autres, les grandes Nations du Sud (Australie, Afrique du Sud et Argentine) n’ont pu que s’incliner devant la supériorité des hommes en noir.

Parfois brouillons lors de leurs premières sorties, notamment face à l’Argentine le 8 septembre à Wellington (victoire 21 à 5), les All Blacks ont par la suite fait une démonstration de leur puissance et de leur maîtrise collective, finissant en apothéose avec une écrasante victoire en Argentine (54 à 15 à la Plata le 30 septembre) et un succès retentissant à Soweto (32 à 16 face aux Springboks).

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Steve Hansen, le successeur de Graham Henry au poste de sélectionneur national, n’aura pas mis longtemps avant de trouver la bonne alchimie. Reconnaissons toutefois que sa tâche est facilitée par le fait qu’il peut non seulement s’appuyer sur des cadres exemplaires (comme Kieran Read et Tony Woodcock devant ; Conrad Smith, Ma’a Nonu ou bien l’incontournable Dan Carter derrière), mais qu’il peut également compter sur de jeunes trois-quarts extrêmement talentueux (Israel Dagg, quelle merveille ! et que dire de ce demi de mêlée aux passes laser, Aaron Smith ? Ou encore de cette pépite à l’aile, Julian Savea ?). Dans le pack, la relève est également assurée avec de robustes soldats tels que Luke Romano ou Brodie Retallick.

L’effectif est donc solide, et Steve Hansen a pu profiter de la dynamique de victoires et de la confiance engrangée pour intégrer quelques nouveaux éléments sans que cela nuise au collectif. Ainsi, de jeunes joueurs ont eu l’occasion de montrer leurs qualités, tels que Beauden Barrett, l’ouvreur des Hurricanes (21 ans), Sam Cane, le troisième-ligne des Chiefs (20 ans), ou encore Charlie Faumuina, le pilier des Auckland Blues (25 ans). Désormais, quasiment tous les postes sont doublés.

Bref, peu d’inquiétude au pays du long nuage blanc. Néanmoins, on a pu remarquer une fois de plus que le rendement n’est plus le même lorsque le maestro Dan Carter est indisponible. Obligés de se passer des services de leur numéro 10 vedette pour recevoir l’Argentine puis l’Afrique du Sud, les All Blacks en ont presque cafouillé leur rugby. Aaron Cruden est un attaquant racé, promis à un bel avenir, mais force est de constater qu’il n’a pas le don de Carter pour éclairer le jeu et tranquiliser ses partenaires. Hormis ce point, la véritable question que l’on se pose, c’est qui va bien pouvoir stopper la Machine Noire, elle qui reste sur 16 victoires de rang ?

L’Australie, en match amical le 20 octobre prochain (à Brisbane) ? Passés au broyeur lors de leur dernière confrontation avec les Néo-Zélandais (22-0 le 25 août dernier à Auckland), on imagine mal les Wallabies en mesure d’inquiéter leurs vieux rivaux. Mais après tout, pourquoi pas ? On reste dans le domaine du sport, où tout est possible.

Ceci dit, les Wallabies auraient intérêt à montrer un tout autre visage que celui qui a été le leur au cours de la compétition. La seconde place qu’ils ont acquise au classement final est loin de refléter leur véritable valeur en ce moment. Frappés par la malédiction (quatre capitaines ont dû se succéder, en raison des blessures de James Horwill, David Pocock et Will Genia), gangrenés en interne par les propos de Quade Cooper (le fantasque ouvreur australien a ouvertement critiqué le style de jeu conservateur de l’entraîneur Robbie Deans), et privés de plusieurs éléments clé (outre les capitaines précités, on peut noter les blessures préjudiciables de Stephen Moore, Berrick Barnes, Pat McCabe, Rob Horne, Drew Mitchell, ou encore Adam Ashley-Cooper), les Australiens n’ont jamais trouvé la bonne carburation. Qu’il semble loin le titre du Tri-Nations, remporté avec brio l’an dernier, juste avant la Coupe du monde ! Attention tout de même : les All Blacks devront se méfier, car les Wallabies restent d’excellents joueurs de rugby et il pourrait leur suffire d’un petit déclic pour qu’ils redeviennent la terrifiante équipe qu’ils ont été dans le passé.

Si les Blacks parviennent à franchir sans encombre l’embûche australienne, alors une voie royale leur sera ouverte pour leur voyage en Europe début novembre. Les coéquipiers de Richie McCaw chercheront à faire tomber sur le Vieux Continent (des matchs a priori faciles face à l’Ecosse, l’Italie, le Pays de Galles et l’Angleterre) le record de 17 victoires consécutives, détenu jusqu’à présent par l’Afrique du Sud (entre 1997 et 1998). Décidément, les All Blacks ne sont jamais rassasiés. Tant mieux pour eux. Et nous ne pouvons que nous en réjouir – le rugby néo-zélandais n’a pas fini de nous faire vibrer.