Que faire de James Harden ?

debats sports image par defaut
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Nous l’avons appris dans le week-end, les dirigeants du Thunder ont eu la main leste sur le chéquier en proposant à leur bondissant intérieur espagnol la coquette somme de 48 millions de dollars sur 4 ans.



Lui qui va toucher un peu plus de 2 millions la saison prochaine dans le cadre de sa dernière année de contrat rookie, verra son salaire quintupler en 2013. Pas mal pour un 24ème choix de draft.  L’équipe dirigeante d’Oklahoma City va donc s’éviter des sueurs froides en fin de saison prochaine avec son ailier fort qui aurait pu être free agent restricted, tout comme le sont Jeremy Lin et Nicolas Batum cette saison.

Un autre joueur du Thunder va également voir son contrat rookie expirer en juin prochain : James Harden. Malgré qu’il ait été drafté l’année suivante, son contrat rookie comportait une année de moins. Mais les dirigeants pourront-ils se permettre de le conserver à tout prix ?

L’arrière barbu est confiant sur sa prolongation. Mais nous le sommes un peu moins.

Première raison : les finances du club.

Comme toute franchise NBA, les finances du Thunder ne sont pas extensibles. Aux 12 millions annuels d’Air Congo (dans un an), il faudra aussi rajouter les 17 millions de Kevin Durant et les 13 millions de Russel Westbrook. Et comme dans tout contrat, ces salaires iront en empirant. Ainsi ce ne sont pas 13 millions mais quasiment 17 qu’il faudra débourser lors de la saison 2016-2017 pour le meneur.

Sans oublier les « petits » contrats de Perkins et ses 8 millions et Sefalosha et ses presque 4 millions annuels.

Et dès lors que le salary cap est fixé à 58 millions annuels, le Thunder ne sera pas loin de la luxury tax et cela sans prolonger James Harden.

Deuxième raison : la gestion historique de l’effectif

Que ce soit aux Supersonics ou désormais au Thunder, les dirigeants de la franchise n’ont pas pour réputation d’envoyer des camions de billets à la ligue au titre de la taxe de luxe. Ainsi, voici un tableau décrivant les luxury tax payées au cours des années, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce tableau est plutôt explicite.

On pourrait passer des heures à décrypter ce tableau et les choix de certaines franchises (ah les Knicks…), mais il est évident que si le front office d’OKC peut éviter de payer des frais supplémentaires, ils ne vont pas s’en priver.

Dans le cadre de la construction de cette équipe, Seattle et Oklahoma ont du se séparer de bons nombres de joueurs et bien leur en a pris (Ray Allen et Rashard Lewis par exemple). De même, ils n’ont pas hésité à couper des joueurs pourtant efficaces pour libérer de la masse salariale (Nate Robinson). Et pour l’unique raison de collectionner des choix de draft.

Depuis juin 2007, Sam Presti est à la tête de l’équipe dirigeante. Et pour ses premiers jours de fonction, il devait utiliser à bon escient le second choix de la draft. Portland leur facilite le problème en sélectionnant Greg Oden, Kevin Durant arrivant à Seattle. Depuis cette draft, le Thunder a obtenu 14 choix de draft (sur 6 sessions) soit deux de plus que la normale. Et en enlevant les deux dernières saisons, ils ont sélectionné 15 joueurs au lieu de 8 par défaut.

Et ils ne se sont jamais trompés ou presque. Sam Presti est réputé pour ses choix judicieux, lui qui avait poussé les Spurs à sélectionner Tony Parker en fin de premier tour en 2001. Outre Durant, Westbrook, Harden et Ibaka, le Thunder (ou les Sonics) ont sélectionné Glen Davis, Rodrigue Beaubois ou encore Eric Bledsoe.

Troisième raison : Harden est surcoté

C’est ici que je risque de m’attirer les foudres de certains, mais James Harden ne méritera pas à coup sûr le salaire qu’il demandera. Il mérite au maximum un contrat à 40 millions sur cinq ans, soit 8 millions annuels. Mais même avec ce salaire, les finances de la franchise crèveraient le plafond.

Harden a complètement manqué ses play-offs et notamment ses finales, et cela pourrait lui coûter cher. Face au Heat, The Beard a présenté une fiche de stats calamiteuse de 18/48 au shoot et 7/22 à trois points, en cinq matchs.

C’est défensivement que Harden a du boulot, car lors des finales c’est Wade qui s’est amusé face à lui. Sefalosha s’occupant de LeBron et Durant placé dans la couleur pour éviter les fautes, c’est à Harden que revenait la tâche de stopper Flash et il n’a pas réussit. Et à l’inverse, il a essayé de revêtir l’habit du sauveur, qui est encore trop grand pour lui.

Harden est bourré de talent mais il n’est pas le joueur dont a besoin le Thunder. Offensivement, OKC compte dans ses rangs deux des meilleurs joueurs de la ligue, a une raquette de compét et un défenseur extérieur de classe mondiale en la personne de Sefalosha. En tant que sixième homme, Harden manque de régularité. Pas visible sur le papier, lui qui présente une réussite à 50% au shoot, mais qui est aussi parfois victime de passage à vide suicidaire pour son équipe.

Ce que le Thunder doit faire

Prolonger Harden dès maintenant ne servira pas à grand-chose. Et de toute manière, les dirigeants du Thunder pourront s’aligner sur toutes les offres faites à leur arrière en juin prochain. La meilleure opération consisterait à monter un sign & trade avec une franchise à la fin de la saison prochaine. Et Phoenix semble la destination rêvée pour tout le monde. Harden a de la famille là-bas et les Suns ont récupéré plein de choix de draft dans le trade de Steve Nash qui pourraient éventuellement bien intéresser Oklahoma.

Article rédigé par R.J