Pourquoi les Sixers ne vont pas échanger Evan Turner

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Le 21 février approchant, les rumeurs se font persistantes. Et les Sixers ne sont pas épargnés. Selon Marc Spein d’ESPN, les Philadelphia Sixers chercheraient à connaître la valeur marchande de l’ancien numéro 2 de la Draft, Evan Turner. Naturellement, la NBA étant un business florissant, toutes les franchises évaluent la valeur des actifs présents dans leur roster pas seulement à l’approche de la deadline mais tout au long de la saison. Il n’est en rien surprenant que Philly cherche à connaître le prix que serait près à payer les autres franchises pour accueillir Evan Turner.



Neuvièmes à l’Est, les hommes de Doug Collins ne sont qu’à trois victoires du dernier sésame pour la post-season. Décimés par les blessures (Andrew Bynum n’a toujours pas porté le jersey de Philly, Jason Richardson, lui aussi arrivé dans le cadre du blockbuster trade estival va se faire opérer et sera tenu éloigné des parquets pour 9 à 12 mois, le retour de Thaddeus Young n’est pas attendu avant la fin du mois de février), les Philadelphia Sixers sont le candidat idoine pour les rumeurs de trade de toute sorte. Amoindris, avec des manques évidents dans certains secteurs de jeu, les apprentis GM peuvent s’en donner à cœur joie. Les Paul Milsapp, JJ Reddick affluent en Pennsylvanie sous l’effet de la trade machine. Tony DiLéo n’a pas encore raccroché son combiné, que déjà la communauté des fans a envoyé Evan Turner aux quatre coins de l’amérique, échangé des joueurs blessés contre des All Star et récupéré pléthore de tours de draft.

Au lendemain de l’annonce de la blessure de Thaddeus Young, Tony Di Léo se déclarait attentif à tous les mouvements susceptibles d’améliorer l’équipe et pas seulement sur le court terme.

Parmi les candidats au départ, Evan Turner est une cible de choix. Titularisé depuis le début de saison au poste 3, Turner améliore ses statistiques dans tous les secteurs de jeu. Sur les 49 premiers matchs de la saison, Evan Turner a disputé en moyenne 36 minutes pour 13,7 points, 6,7 rebonds, 4,5 passes, 1 interception pour un PER de 15,71. S’il reste irrégulier au shoot ses pourcentages restent acceptables pour une troisième option offensive : 43% dont 39% derrière la ligne des 7 mètres 23, 75% aux lancers francs.

Ancien numéro 2 de la Draft et annoncé comme NBA ready, Evan Turner tarde à confirmer dans la durée ses exceptionnelles aptitudes. Alors que Tony DiLéo a levé l’option sur sa quatrième année avant le début de saison, il chercherait à 10 jours de la clôture de la fenêtre des transferts à connaître la valeur marchande de son joueur. A un tournant de sa carrière dans la grande ligue, Evan Turner représente encore un actif, qu’une nouvelle saison en demie teinte finirait de déprécier.

A la lutte pour un billet pour la post-season, décimés par les blessures, à la recherche d’un shooter extérieur fiable, les Philadelphia Sixers pourraient être tentés de céder leur  joueur. Si l’analyse d’un futur trade dépend essentiellement de ce qui serait proposé en face, on reste persuadé que les Sixers ne transféreront pas leur numéro 12 ou du moins, on reste convaincu qu’un échange d’Evan Turner ne serait pas un mouvement dans la bonne direction.

En acceptant de se séparer de celui qui représentait le visage de la franchise depuis une demie décennie, Andre Iguodala, les Sixers ont initié un projet clair destiné à conquérir le titre d’ici une poignée d’année. Ce projet que l’on a par ailleurs largement décrit n’a pas encore pu être testé, faute à l’état déplorable des genoux d’Andrew Bynum.

Or, ce projet de constitution d’un contender crédible pour un titre de champions qui échappe aux 76ers depuis 1983 semble viable. Et c’est à l’aune de celui-ci qu’il convient d’analyser l’apport d’Evan Turner et celui d’une éventuelle recrue.

Dans une équipe qui serait drivée par un axe 1-5 des plus prometteurs, Jrue Holiday – Andrew Bynum, le rôle d’Evan Turner ne serait pas celui d’un leader offensif mais celui de la troisième ou de la quatrième option offensive, capable d’apporter une menace supplémentaire quand bien même les défenses ne seraient plus focalisées sur lui.

Evan Turner est l’archétype du joueur all around, capable de tout faire, prendre des rebonds, driver l’équipe, attaquer le cercle, défendre sur les arrières adverses avec une redoutable efficience quand ces derniers ne bénéficient pas d’un avantage de taille.

Dans une équipe où évolueront côte à côte Jrue Holiday et Andrew Bynum, Evan Turner sera une pièce d’importance et son apport en défense et au rebond précieux. Quand bien même ce dernier ne franchirait pas un palier supplémentaire en terme de constance, ses absences passagères ne seraient plus létales aux Sixers.

Interrogé sur les rumeurs de trade impliquant Evan Turner,  le GM de la franchise, Tony Di Leo s’est contenté d’un classique.

[colored_box color= »blue »]« Je ne commente pas les rumeurs de transferts. On parle avec toutes les équipes de la ligue et nous ferons quelque chose si cela contribue à améliorer notre équipe. Je n’ai aucun commentaires à faire sur quelque rumeur de transferts que ce soit ».[/colored_box]

On gage toutefois que de nouvelles ternes prestations de Turner et les responsabilités accordées à Jeremy Pargo dans la conduite de la balle alimenteront les rumeurs de trade du n°12 des Sixers jusqu’au 21 février. En effet, la volonté de Doug Collins de confier la balle à Jeremy Pargo afin de soulager Jrue Holiday de la responsabilité de la remontée de balle sur certains moments ne plaide pas en faveur d’une meilleure intégration d’Evan Turner, toujours plus à l’aise quand il a l’occasion de tenir la gonfle.

Forts d’un projet clair à moyen terme qui n’a pas pu être testé sur le parquet en raison de la blessure d’Andrew Bynum, les Philadelphia Sixers ne devraient pas échanger un Evan Turner toujours aussi frustrant sur la durée avant d’avoir pu mettre en application leur plan. La qualification pour les playoffs n’est, malgré la multitude de blessures qui affecte l’effectif pas hors de portée des hommes de Doug Collins. Et un tarde n’est pas indispensable à la quête de la huitième place à l’Est. A trois victoires des Bucks qu’ils affronteront dès mercredi, les Sixers auront l’occasion de faire leur retard et de roder leurs schémas de jeu lorsqu’Andrew Bynum sera de retour sur les parquets. Il sera alors plus aisé de valider la pertinence du projet.

La présence du big man dans la raquette libérera immanquablement des espaces pour les shooters extérieurs des Sixers. Il sera alors temps d’examiner l’apport d’Evan Turner mais aussi des autres artilleurs longue distance que comporte le roster. Pour diverses raisons, Jason Richardson, Nick Young et Dorell Wright n’ont pas apporté tout ce qu’on attendait d’eux à leur arrivée au Wells Fargo Center. Avec des contrats expirants pour les deux derniers, ils sont de plus sérieuses variables d’ajustement qu’Evan Turner.

Et Tony DiLéo pourrait bien passer quelques coups de fil…