Pourquoi les Lakers gagnent enfin ?

debats sports image par defaut
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Les Lakers sont enfin sur le devant de la scène pour une bonne raison et sont enfin potentiellement en playoffs. Certes avec le 8ème spot mais en playoffs quand même. On entend un peu tout pour expliquer ce regain de forme : Kobe passe la balle, Dwight arrête de tirer la tronche, mais au final il y a une raison que personne oou presque n’aborde c’est l’absence de Pau Gasol. L’espagnol devait revenir en ce moment sur les parquets mais il a rechuté entraînant une absence prolongée. Mais est-ce vraiment une mauvaise nouvelle pour la franchise californienne ? Non bien au contraire.



Les chiffres sont contre l’ibère. Avec lui, les Lakers affichent un bilan de 18 victoires et 18 défaites. Sans lui, ils sont en positifs avec 18 victoires et 14 défaites. Certes, la différence est maigre, mais elle est plus flagrante en prenant la série en cours. Depuis son match à Brooklyn le 5 février, Gasol n’a plus foulé les parquets. Et depuis ce match, les Lakers affichent un bilan de 13 victoires pour seulement six défaites. Et ces six défaites ne sont pas honteuses puisqu’elles ont été concédées à l’extérieur, face aux Celtics, Heat, Nuggets, Thunder et Hawks, sauf une humiliante déculottée face aux Clippers. Les Lakers ont même le second meilleur bilan sur les 10 derniers matchs à égalité avec Oklahoma City (8-2) et derrière Miami et Denver qui affichent un sans faute. La relation de cause à effet est pourtant évidente même si cela est facile d’imputer le mauvais début de saison sur l’espagnol.

Et pourtant l’absence de Gasol fait du bien à L.A. Car sous les ordres de Mike D’Antoni les Lakers ne jouent pas à l’intérieur. On aurait pu croire pourtant qu’avec Steve Nash à la baguette et Howard au pick & roll, la peinture allait reprendre des couleurs, mais il n’en est rien. Encore une fois lors du dernier match, Howard n’a eu que des miettes en attaque (6 tirs, pour 4 réussis) et son apport a été essentiellement défensif avec 17 rebonds et 5 contres. Et cela sans Bryant, c’est dire si les big men ne sont pas les joueurs le plus mis en valeur dans la cité des anges.

On reste donc toujours circonspect de la décision du front office de conserver l’ailier fort malgré sa difficulté à rester intégré à l’effectif et ses performances en dents de scie. Les propositions n’ont pourtant pas manqué. Peut-être les dirigeants ont-ils eu peur de la réaction de Kobe, lequel sait combien il doit à Gasol sur les dernières années, ou peut-être d’un effet Derek Fisher, lequel avait été tradé l’année dernière et qui n’a pas aidé les Lakers à mieux aborder les playoffs. Ou peut-être tout simplement n’ont-ils pas obtenu les joueurs désirés pour entourer Howard à l’intérieur.

Car ce n’est pas une coïncidence non plus si l’absence de Gasol correspond au renouveau de Dwight Howard. L’ancien du Magic est redevenu le meilleur rebondeur de la ligue et depuis qu’il est seul ou presque dans la couleur, il a compilé 14 double-double sur 19 possibles. Et ce n’est pas un hasard non plus si sur ces 5 matchs sans double-double, on décompte 4 défaites. A Orlando, Superman était entouré d’un intérieur fuyant tel Ryan Anderson, capable de se déporter sur l’aile et d’attirer son défenseur, laissant le pivot défensif bien dépourvu. Gasol n’est pas manchot à mi-distance mais il préfère sans hésiter le poste bas. En son absence, d’Antoni alterne entre Earl Clark, poste 3-4 plutôt adroit n’hésitant pas à s’éloigner du cercle. Dans la seconde unité des Lakers, c’est Jamison qui prend le relais, lui aussi précis longue distance comme le démontre son 5/8 derrière la ligne des 3 points hier soir.

Personne ne l’avouera mais aucun membre du front office ne souhaite le retour de Gasol.