Mourinho, légende controversée

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Souvent loué et désigné comme le plus grand entraineur actif au monde, Mourinho n’en finit plus de faire débat depuis qu’il est allé s’exporter vers Madrid. Manager aux deux visages, revenons sur ce pourquoi le Special One n’est plus autant aimé au Real qu’à son arrivée.
Débarqué depuis l’Inter Milan avec l’ambition et le devoir de reconquérir la Liga et la C1, tous les yeux sont depuis braqués sur lui. En effet, son glorieux passé à Porto, Chelsea et chez l’Internazionale l’ont révélé comme une légende vivante du football. Souhaité car récent vainqueur de la Ligue des Champions avec son dernier club, l’Inter, en éliminant au passage notamment le Barça en demi-finales, tout prédestinait le Portugais à une histoire prodigieuse à la Maison Blanche et ses millions. Dès son arrivée, on ne lui refuse rien : allant de l’achat de tous les joueurs qu’il voulait obtenir jusqu’à un rôle de manager à l’anglaise, qui lui offrait un grand contrôle au sein du club merengue, nouveauté en Espagne.



Cependant, ses débuts au club ne font pas grande impression. D’entrée, le Barça de Josep Guardiola, avec qui la comparaison aura énormément fait souffrir Mourinho, écrase le Real Madrid sur son terrain sur le score faramineux de 5 buts à 0, une manita dont il se souviendra toute sa vie. Cette saison-ci, son club ne parviendra jamais à exister en Liga, et sera sorti en demi-finale de la C1 par les Catalans eux-mêmes lors de cette saison 2010/2011, année qui sacrera d’ailleurs Messi & co. Mou parviendra néanmoins à sauver l’honneur avec une victoire en finale de la Coupe du Roi grâce à une tactique très défensive. La saison suivante, Mourinho reste au club malgré les tentatives de déstabilisation des médias, et bien lui en aura pris. Après une saison de folie lors de laquelle la paire Ronaldo – Benzema a explosé tous les records, il parvient dès sa seconde saison au club à porter son équipe au sommet de la péninsule ibérique ! Il réussit notamment à battre le Barça au Nou Camp en fin de saison (1-2), effaçant enfin une malédiction qui offrait constamment la victoire aux Catalans depuis 3 saisons. Néanmoins, les pro-Madridista auraient pu être plus satisfaits si leur club était parvenu enfin à décrocher la Coupe aux grandes oreilles. Mais le Bayern Munich empêchera la Maison Blanche d’accéder à la grande finale. L’occasion semblait pourtant belle puisque le Barça était éliminé un jour auparavant par le Chelsea FC. Et nous arrivons à la saison actuelle : avec enfin un titre majeur acquis au Real Madrid, la pression ne s’en fait que plus grande. Mais le départ n’est pas autant extraordinaire que prévu puisque les Merengue se retrouvent rapidement largués en Liga et ne finissent que seconds de leur groupe de C1, battus par exemple au Signal Iduna Park par le Borussia Dortmund … On sait dès lors tous ce qui pourrait redorer son image : une victoire en C1, malgré l’instabilité actuelle du club.

Ces deux années et demie durant, les médias n’auront eu cesse de miner les performances du manager portugais. Ce qu’on lui reproche ? Premièrement, la grande Culture de la gagne des Galactiques, mise au placard par Mourinho. Depuis la manita citée auparavant, le Spcial One a perdu confiance en le jeu offensif de son équipe et s’est longtemps entêté à bétonner lors des Clasicos. Dès lors, Pepe était souvent placé à la récupération pour empêcher l’adversaire de construire. Cette solution a longtemps été inutile face aux grosses écuries. Et cette manie ne l’a pas lâché, encore aujourd’hui. Lors de la Supercoupe d’Espagne 2012, le Real Madrid menait 2-0 au Bernabeu et jouait à 11 contre 10 face à Barcelone. A ce moment-là, on sentait la supériorité des Merengue et on voyait presque l’ombre d’une humiliante manita planer au-dessus des Hommes de Vilanova, mal préparés pour ce match. Mais Mourinho joua encore la sécurité … Certes, cette fois-ci, la punition n’est pas intervenue, mais les Madrilènes ont faillit se faire déposséder du trophée à la 90me minute, lorsque Montoya manquait l’égalisation devant Casillas. Car on peut le dire aujourd’hui, en jouant moins la sécurité, le Real Madrid n’en serait que plus flamboyant. Puis, parlons également de sa grande gueule. Connu pour ses sorties assez violentes dans les médias, Mou ne se sera jamais privé, après ses mauvais résultats, d’aller attaquer ses dirigeants, ses joueurs, la Fédération ainsi que … le Barça, mauvaise foi oblige, alors que beaucoup pensent que lui aussi nuit aux performances du club. Enfin, revenons sur l’histoire qui a un peu fait scandale en Espagne en ce début de saison. Miné par les blessures de ses défenseurs latéraux, Mourinho a toujours trouvé la solution en faisant jouer ses joueurs à des postes qu’ils n’appréciaient pas trop. Ainsi, on a pu voir Essien subir la loi de Götze sur la gauche en Ligue des Champions, alors que la Castilla, équipe B du Real Madrid, offre beaucoup de joyaux qui ne demandent qu’à avoir leur chance en équipe Une. Interrogé à ce sujet, le Special One va se défendre assez maladroitement « Si un joueur n’est pas bon à 23 ans, il ne le sera pas à 27 ans », prouvant encore qu’il ne s’est jamais intéressé réellement à la Fabrica, puisque le club a une moyenne d’âge de seulement 20,2 ans, soit le deuxième plus jeune club de Liga Adelante, après le Barça B. Hormis ses attaques verbales, le Portugais a également eu des accrochages physiques sur les terrains, comme lors du match retour en SuperCoupe d’Espagne 2011, lors duquel il met le doigt dans l’oeil de Vilanova, alors assistant de Pep. Toutes ces frasques n’auront cessé de nuire à son image depuis son arrivée en Espagne. On sait déjà que Mourinho devrait s’éloigner du club merengue en fin de saison, que la C1 soit acquise ou non, et il en sera certainement mieux comme ça, que ce soit pour le club, ou pour la suite de sa carrière. Le silence de Florentino Pérez depuis le début de saison n’est pas de très bon augure non plus, mais ne sait-on jamais. Les appels du pied d’Abramovitch, récent bourreau de Di Matteo, devraient se faire pressants au fur et à mesure de la saison.

Article rédigé par Emir