Les Clippers, l’année ou jamais

debats sports image par defaut
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Ce titre tapageur n’a pas pour objet de relever le grand âge de certains clippers, mais plutôt de mettre l’accent sur les finances futures de la franchise de Los Angeles. Cette saison, les Clippers affichent un roster inégalé dans la ligue même s’ils ne proposent pas un jeu à la hauteur des talents qu’ils regroupent.



Avec Chris Paul à la baguette, cette équipe peut viser le titre, mais dès que le meneur est sur le flanc, la machine semble déréglée. Aucun mouvement, aucune prise d’initiative si ce n’est le jeu en isolation proposé par Crawford, le 6ème homme providentiel. Il est donc inenvisageable pour la franchise de ne pas resigner l’ancien meneur des Hornets pour les prochaines saisons.

Néanmoins, cela n’impactera que modérément la franchise puisqu’elle paye déjà un salaire mirobolant pour le maître à jouer des Clippers. Aux 63 millions sur quatre ans devraient se succéder un salaire similaire, voire à la hausse, pour Paul. Là où le bât blesse c’est que son compère Blake Griffin sera plus gourmand dans les années à venir.

Lorsqu’ils ont prolongé le dunker fou, les dirigeants n’ont pas fait les choses à moitié : 100 millions sur six ans. Alors il est évident que les 7.2 M$ de cette année paraîtront faibles par rapport aux 17 M$ de la saison prochaine.

Avec Paul et Griffin, les Clippers dépenseront donc plus de 37 M$ la saison prochaine (à quelques billets près, le salaire de Paul n’étant qu’estimatif). C’est presque autant que la paire James / Wade à Miami. Les Clippers ont l’avantage de ne pas avoir de Big Three (tout du moins sur le plan salarial), mais à l’inverse ils vont perdre quelques pièces importantes à l’intersaison.

Lamar Odom, Billups, Barnes, Turiaf, Hollins, tous ne sont pas des joueurs clés de la franchise mais ils font le boulot comme on leur demande (ou presque). Les Clippers pourront-ils se permettre de les resigner dans quelques mois ? Surtout qu’aux dernières nouvelles le vétéran Grant Hill n’est pas assuré de poursuivre sa carrière après les prochains playoffs.

La franchise californienne a 47,6 millions de contrats garantis pour 2013-2014, auxquels il faudra ajouter à coup sûr une vingtaine de millions pour Chris Paul. Rappelons-le si nécessaire mais le salary cap pour cette saison est de 58 millions. Certes, la franchise le dépasse déjà cette saison (ils pointent à 69M$), mais pourront-ils se permettre d’aller plus haut ?

Avec le contrat de Chris Paul seulement, la franchise affichera une masse salariale similaire à cellle de cette saison, avec pourtant cinq joueurs en moins. Le marché de la free agency a beau être alléchant, les clippers n’auront pas beaucoup de marge de manœuvre pour recruter et espérer joindre les pièces nécessaires au trio Paul / Griffin / Jordan pour aller au titre.

Toutefois, les Clippers sont dans une situation moins calamiteuse que leurs voisins Lakers. Bien que soutenu par une collaboration TV avec Time Warner d’un montant faramineux de 3 milliards de dollars sur 20 ans, soit 120 millions par an, sans compter les recettes annexes, les Lakers vont devoir aborder une période financière délicate ces prochaines années.

Et pour cause ! Les Lakers sont déjà largement au-dessus du cap cette saison, ils l’ont même presque doublé puisqu’ils affichent une masse salariale 100 millions de dollars ! Il faut dire qu’avez les 27M$ de Kobe, les 19.5M$ de Dwight, les 19M$ de Pau et les 8.9M$ de Steve, le portefeuille est déjà bien vidé. Avec ces seuls quatre joueurs, la masse salariale des Lakers est déjà supérieure à la masse salariale totale de 80% des équipes NBA.

Et ça ne va pas aller en s’améliorant. Pour le moment, les Lakers n’ont « que » la 3ème masse salariale pour la saison prochaine derrière les Nets et le Heat, mais il ne faut pas se leurrer. Ils perdent près de 22 millions de salaire tout bonnement parce que Howard n’a pas encore paraphé son nouveau contrat.

Heureusement pour eux, Howard n’est pas le seul free agent à la fin de la saison. Clark, Ebanks, Morris, Jamison et Sacre voient eux aussi leurs contrats expirer, mais contrairement au pivot, ils ne sont pas certains de continuer l’aventure dans la cité des anges. Mais quand bien même ils ne resigneraient que l’ancien pivot d’Orlando, ils ne gagneraient que 4.5 M$, tout en perdant 5 joueurs.

La saison prochaine risque d’être tout aussi délicate sur le plan financier que l’actuelle et cela jusqu’à l’intersaison 2013-2014 lors de laquelle 7 autres joueurs seront en fin de contrat (Kobe, Gasol, Artest, Blake, Hill, Duhon et Meeks).

Vous me direz, quel est le problème dans la mesure où la franchise tient debout (sur le plan financier) cette saison ? Et bien le problème provient du nouveau CBA et du nouveau système de pénalités. Là où cette saison, les Lakers payent 1 dollar à la ligue par dollar au-dessus de la luxury tax (fixée à 70.3M$), les Lakers en paieront bien plus l’année prochaine.

Si les Lakers prolongent Howard, leur masse salariale sera équivalente à celle de cette année. Et si cette année ils n’ont payé « que » 30 millions de taxe à la ligue (qui la reverse aux franchises qui respectent les limites), ils paieront 85 millions de dollars l’année prochaine. Le système de sanctions va devenir exponentiel selon le barème suivant :

  • Jusqu’à 5M$ au-dessus de la luxury tax = 1.5$ par dollar payé
  • Entre 5 et 10M$ au-dessus de la luxury tax = 1.75$ par dollar payé
  • Entre 10 et 15M$ au-dessus de la luxury tax = 2.5$ par dollar payé
  • Entre 15 et 20M$ au-dessus de la luxury tax = 3.25$ par dollar payé
  • Au-dessus = 3.25$ par dollar payé + 0.5$ par tranche de 5M$

Et même si financièrement la franchise du rejeton Buss en a dans le ventre, sportivement, cela risque de devenir plus compliqué. A partir de la saison prochaine, les équipes payant la luxury tax ne pourront plus être impliquées dans des sign & trade, pourtant prisés par les Lakers qui l’ont encore utilisé pour faire venir Steve Nash. Seule solution, on le répète depuis des mois (et vous allez croire qu’on ne peut pas saquer les espagnols) : amnistier Pau Gasol (puisqu’apparemment, personne ne propose de deals intéressants).