Les champions en titre vont-ils rater les play-offs ?

debats sports image par defaut
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Une humiliation. Hier soir, les New York Giants, champions NFL en titre, ont subi une véritable humiliation face aux leaders de la ligue, les Atlanta Falcons. Au Georgia Dome d’Atlanta, les Giants sont restés bloqués à zéro point. Il faut remonter à une défaite à Dallas le 8 septembre 1996 pour retrouver un match à zéro point de la part des Giants.



Un match qui avait des allures de revanche car l’année passée, les coéquipiers d’Eli Manning avaient éliminé les Falcons au premier tour des playoffs, eux aussi en les laissant à zéro point en attaque, les deux seuls points d’Atlanta étant inscrits sur un safety.

Une faillite collective, autant offensive que défensive pour New York. Eli Manning n’a converti à peine que 50% de ses passes et aucun touchdown lancé, le 4ème match déjà cette saison. Ajoutons à cela 2 interceptions et un fumble et la coupe est pleine pour l’attaque. En défense c’est du même acabit. Aucun turnover provoqué, les Falcons ont converti 22 first downs (contre 10 pour les Giants) et ainsi un très beau 9/13 en troisième tentative. Matt Ryan vient contredire les mauvaises langues qui disent qu’il n’a pas des allures de MVP, ni de quaterback élite en sortant une fiche de 23/28 et 270 yards. Pas mal pour une équipe qui a déjà remporté sa division et qui peut donc déjà se tourner vers les playoffs.

Tout l’inverse des champions en titre. Avec une victoire hier soir, les Giants pouvaient envisager sereinement la victoire dans la division. Au lieu de cela, ils laissent ces deux concurrents directs revenir à sa hauteur. Washington, sans Griffin, et les Cowboys, victorieux en prolongations face aux Steelers, comptent eux aussi 8 victoires pour 6 défaites. Et si les playoffs débutaient la semaine prochaine, ce seraient les Redskins qui auraient le privilège d’y participer. Bénéficiant d’un meilleur pourcentage en face à face, les hommes de la capitale laisseraient sur le carreau Dallas et New York.

Rien n’est encore perdu mais au vue des calendriers des trois franchises, on peut craindre le pire pour les champions. Les Giants doivent aborder un déplacement à Baltimore la semaine prochaine avant de recevoir les Eagles pour le dernier match.

Washington affrontera dans le même temps les Eagles, à Philadelphie avant de recevoir Dallas. Des Cowboys qui auront quant à eux affronté les Saints, sous leur dôme.

Il est bien rare de ne pas voir un vainqueur du Superbowl tenter de défendre son titre lors des matchs à élimination directe. Et pourtant quelles différences y a-t-il entre les Giants 2011 et la version 2012 ? Peu de changement. Et pour cause, la franchise risque de terminer la saison avec le même bilan de 9 victoires et 7 défaites (on imagine que les Giants tomberont à Baltimore avant de se reprendre à domicile face aux Eagles en vacances). New York propose même un jeu plus varié que l’année passée.

Pire attaque au sol de la ligue l’année passée, Eli Manning a (re)trouvé en Ahmad Bradshaw un soutien au sol de qualité et a même trouvé un suppléant en la personne d’Andre Brown, meilleur marqueur de la franchise au sol.

Dans les airs également la franchise tient le cap. Disposant d’une escouade de receveurs de talent (même privée de Mario Manningham parti chez les 49ers) avec Victor Cruz et Hakeem Nicks en tête de gondole. Cependant il faut noter une nette baisse de régime de la part des deux receveurs stars. Finissant la saison dernière avec respectivement 1536 1192 yards de réception, les deux hommes n’atteignent pour le moment et à 2 matchs de la fin de la saison régulière que 1019 et 692 yards.

Manning aussi est dans le dur en cette fin de saison. Il vient de passer face aux Falcons la barre de 3.500 yards à la passe. En 2011, il avait déjà lancé au même stade pour 4.352 yards, et il ne lui avait fallu que 12 matchs, soit deux de moins, pour atteindre ce palier.

Deux raisons à cette baisse de forme générale.

1- La franchise a remporté sa division l’année dernière.

Pour définir le calendrier de chaque équipe, la ligue organise 6 matchs face aux équipes de la division, 4 matchs face aux équipes d’une autre division de la conférence et 4 face aux équipes d’une autre division de l’autre conférence, et enfin deux oppositions face aux équipes ayant fini à la même place dans les deux autres divisions de la conférence.

Outre le fait d’être opposé à la terrible division AFC North (Ravens, Steelers, Bengals) et de la NFC South (Falcons, Buccaneers, Saints), les Giants ont aussi dû gérer des confrontations face aux autres champions de la NFC, Green Bay et San Francisco. Un calendrier dantesque pour un champion qui en toute logique laisse des traces.

Par comparaison, en 2011, les Giants futurs champions s’étaient vu opposer de l’AFC East (Miami, Buffalo, Jets, Patriots) et celles de la NFC West (Saint Louis, Arizona). New York, en tant que vice-champion en titre de la NFC East, évitait aussi les meilleures équipes de la conférence ayant fini premiers.

2- Les autres équipes de la division ont haussé leur niveau

Parallèlement à ce calendrier très difficile, les autres équipes de la NFC East ont haussé leur niveau de jeu. A la base, cette division est une des plus délicates de la ligue, mais si les Redskins retrouvent leurs heures de gloire, elle va devenir totalement injouable. L’arrivée du rookie Robert Griffin III a métamorphosé l’attaque de la franchise de la capitale, en faisant d’elle une des plus redoutables de la ligue.

A côté d’eux, les Eagles sont toujours aussi décevants, mais restent des adversaires dangeureux, et les Cowboys à l’image des Giants, alternent le mauvais et le très très bon.

Il n’est donc pas étonnant de voir que les Giants ont un bilan négatif au sein de leur division avec 3 défaites pour 2 victoires. Une défaite face à chacun de leurs adversaires, comme pour rappeler l’homogénéité de cette division.

Les Giants, Justin Tuck en tête ont beau dire que tout n’est pas perdu, les play-offs débutent dès le week-end prochain pour les champions en titre.