Le piège de la Q1.

debats sports image par defaut
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L’application de la nouvelle réglementation étant prévue pour l’année prochaine, les monoplaces ont peu évolué au cours de l’hiver. Que ce soit en fond de grille où le manque de budget a conduit à un arbitrage en faveur du projet à moyen et long terme au détriment de la monoplace version 2013 ou pour les top teams qui ont mobilisé tous leurs moyens pour la lutte pour le titre en 2012, les nouvelles monoplaces s’apparentent à de grosses évolutions de leurs devancières. Seule Mercedes semble avoir profité de ses résultats médiocres l’an passé pour anticiper le développement de sa W04. Ainsi, selon les médias spécialisés allemands, la monoplace de Lewis Hamilton et de Nico Rosberg serait équipée d’une suspension active ce qui expliquerait la rapidité des flèches d’argent dans les courbes. Si le recours à une suspension active à commande électronique est formellement proscrit par le règlement, une conception hydraulique permettrait de rendre le dispositif conforme. On se souviendra qu’en 2009, Ross Brawn avait conduit son écurie éponyme aux deux titres mondiaux en interprétant avec malice le règlement.



Les W04 seront le parfait étalon pour juger l’impact de deux nouveautés pour cette saison 2013. D’une part, les nouvelles gommes de Pirelli qui semblent se dégrader encore plus rapidement que leurs devancières et d’autre part les ajustements de la Q1 inhérents au retrait d’HRT. Combinés ces deux facteurs, risquent de faire de Q1, un moment fort du weekend et un éritable casse tête pour les ingénieurs et les directeurs techniques.

Qu’on se le tienne pour dit, en 2013, les choses sérieuses commenceront dès Q1. Traditionnellement réservée à la lutte entre les écuries de fond de grille, la Q1 va voir son déroulement profondément modifié par la disparition de l’écurie espagnole HRT. Avec seulement 22 pilotes sur la grille, 6 pilotes et non plus 7 seront éliminés à l’issue de la Q1 et de la Q2. Si les chances de voir les pilotes Marussia et Caterham s’extraire de la première partie des qualifications devient encore plus improbable (malgré les nets progrès des deux écuries), la révolution concerne les autres concurrents. Désormais deux pilotes des écuries du milieu de grille seront éliminés avant même la Q2. Dès lors, certaines écuries pourraient être tentées de monter les gommes les plus efficaces pour s’assurer une qualification pour l’étape suivante.

Or eu égard au différentiel de performances entre les gommes dures et les gommes tendres et eu égard à la dégradation extrêmement rapide de ces dernières les top teams seront placées face à un dilemme qui ne manquera pas de se manifester pour les qualifications du GP d’Australie. Si la préservation des gommes restera un des objectifs majeurs des candidats à la victoire dominicale, ils devront veiller à ne pas se faire piéger par des concurrents moins économes.

Si l’équation de base restera la même que la saison précédente à savoir comment utiliser le minimum de trains de pneus tout en signant le meilleur tour possible, les nouvelles modalités de la Q1 rajoutent une inconnue que Christian Horner résume à la perfection.

[colored_box color= »blue »]La pression sera plus forte pendant la Q1 car deux voitures du milieu du plateau seront éliminées, donc ces équipes vont travailler plus fort pour s’en sortir, alors ce sera plus dur pour tout le monde de s’assurer de sortir de la Q1. [/colored_box]

En l’état actuel, les Williams et les Toro Rosso pourraient être tentées par cette stratégie et donc amenées à complexifier la tâche des autres écuries. Suffisant pour perturber la marche en avant du triple champion du monde, une nouvelle fois dominant vendredi ?