La magie du Tour

debats sports image par defaut
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Enfant, je passais mes matinées de Juillet devant la télévision à écouter Jean-Paul Olivier me conter l’histoire du Tour de France. De ses vainqueurs, certes, mais aussi, et surtout, de ses perdants. Le destin tragique de ces loosers magnifiques m’a toujours fasciné, plus que ceux des vainqueurs, trop classiques. D’Eugène Christophe cassant sa fourche sur le Tourmalet à Pedro Delgado arrivant en retard au prologue du Tour, en passant par la chute d’Ocana alors qu’il allait enfin faire tomber le cannibale Merckx, par les 8 secondes de Fignon, par la quête vaine de « Poupou » ou encore par le coup de poing reçu par Eddy Merckx toutes ces injustices ont façonné la légendes du Tour.



Certains, dont je fais partie, vous jureront même que ce sont ces défaites, plus que les victoires, qui ont en elles l’ADN même de cette épreuve, de cette compétition qui dépasse son statut de simple événement sportif pour devenir un médium nous contant l’histoire de rêves brisés et de triomphes totaux.

Ce Jeudi, devant ma télé, j’ai vu un nouveau chapitre de cette histoire s’écrire, il avait tout pour en être un des meilleurs. Ça parlait d’un champion si dominant qui était sur le point de tout perdre injustement, sans autre raison que celle d’une moto qui avait freiné trop brusquement. En plus c’était visuellement parfait avec cette cruauté gratuite du destin mise en perspective par l’image comique d’un grand dadais paniqué tentant de gravir le Ventoux à pied.

J’étais pressé de connaître la suite de l’histoire, serait-ce un Happy ending où Chris Froome surmonterait cet incident ou une tragédie qui le verrait privé, injustement, d’une victoire sur le Tour de France ? Quoi qu’il en soit c’était une superbe histoire, une tragi-comédie sportive comme seul le Tour de France est capable d’en produire. Mais non ! Les commissaires ont décidé d’effacer les conséquences de l’incident et cet épisode qui aurait pu, aurait dû, rentrer dans la légende du Tour ne sera au final qu’un simple astérisque dans les livres de résultats.

Le Tour de France n’est plus un merveilleux médium d’histoires humaines mais bien une simple compétition sportive. Et j’en suis triste.

Article rédigé par Arbre Mojo