Ils vont marquer 2015. Bilan du mois de Mars.

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Sur la planète tennis, Mars rime avec Masters 1000, puisque les deux premiers tournois de cette catégorie de la saison représentaient les deux seules échéances pour les joueurs, sur le circuit principal. A Miami et Indian Wells, une grande partie des joueurs de la sélection ont foulé les terrains, et, pour certains, ont brillé. Depuis le début de cette saison il ne fait aucun doute que, pour nos treize hommes, ce soit le mois le plus abouti. Désormais, c’est la saison sur terre battue qui commence, avec comme échéance finale Roland Garros au début du mois de Juin. En Avril, la totalité des tournois se déroulera sur la surface ocre. Mais, pour l’heure, il est temps de se pencher sur le bilan de nos joueurs.



Commençons par un joueur qui a, ce mois-ci, marqué à tout jamais l’histoire du tennis. En effet, début Mars, Kei Nishikori est rentré pour la première fois de sa carrière dans le top 4 ATP, devenant évidemment le premier asiatique à connaitre cet honneur. Et, s’il l’est toujours aujourd’hui, il aura vécu un mois de mars solide, sans pour autant impressionner. En ce début de saison, on semble retrouver le Nishikori d’il y a deux ans, costaud, mais qui n’arrive pas à élever son niveau de jeu.

A Indian Wells, dans un tournoi venté où maitriser la balle est problématique pour certains joueurs, il a fait un peu mieux que l’an passé en atteignant les 16èmes de finale, avant de chuter contre Feliciano Lopez. De l’autre côté du pays, en revanche, il a fait un peu moins bien que l’an passé, avec une défaite en quart de finale contre un John Isner dans le rôle de bourreau de la nouvelle génération (Dimitrov, Raonic puis Nishikori). Pourtant, il n’avait perdu que dix jeux sur ses trois premiers matchs contre Youzhny, Troicki et Goffin. Désormais, place à la terre battue, où il avait fait sensation l’année dernière. Ce que l’on souhaite, c’est le voir à 100 % à Roland Garros, avec une bonne préparation. Et si c’était lui, le principal adversaire de Nadal à Paris ?

A l’instar du Japonais, Grigor Dimitrov vit un début de saison compliqué. Voir très en deçà des attentes que l’on pouvait avoir après sa très belle saison 2014 où, en terme de niveau de jeu, il avait accroché à de nombreuses reprises les tout meilleurs. Mais, après 3 mois en 2015, il présente un bilan de neuf victoires pour six défaites.

De plus, depuis Brisbane, il n’a pas dépassé une seule fois les 16èmes de finale d’un tournoi, et il émarge seulement à la 25ème place à la Race. Lors de la tournée américaine, il s’est incliné deux fois en 16èmes de finale, comme l’an dernier. Robredo en Californie et Isner en Floride ont stoppé le Bulgare. Seules deux petites victoires donc, en trois sets, contre Kyrgios et Pospisil. Comme Nishikori, trois mois après le début de saison, on pourrait presque penser que la saison 2014 n’a jamais existé. Tout terrain, il va tout de même aborder avec la terre battue la surface qui, au vu de ses qualités, semble le moins bien lui correspondre. Malgré ça, il a connu l’an dernier à Rome une de ses deux seules demi-finale en Masters 1000. En Avril, on attend enfin le retour du vrai Monsieur Sharapova.

Désormais, c’est à Gaël Monfils que nous allons nous intéresser. Un niveau de jeu constant et un physique qui le laisse tranquille, voilà ce que nous souhaitions à LaMonf’ en 2015. Malheureusement, c’est tout l’inverse qui est en train de se produire. Absent à Indian Wells pour cause de blessure au genou gauche, il a abandonné contre Berdych à Miami après avoir chuté sur sa hanche droite. Le Parisien, qui avait décidé de rester aux Etats-Unis pour préparer les Masters 1000 sur terre en participant au tournoi de Houston, est finalement forfait dans le Texas. Ce n’est donc pas encore cette saison qu’il arrivera avec une préparation optimale Porte d’Auteuil. Avant cet abandon contre Berdych, on l’avait retrouvé hésitant mais solide, avec des victoires contre Krajinovic puis contre un Tsonga de retour de blessure. En début de mois, il avait tranquillement remporté son simple de Coupe Davis. Malgré son début de préparation tronqué, il devrait vite revenir, et, sauf rechute, il prendra part au tournoi de Madrid et de Rome. En revanche, serat-il prêt pour Monte-Carlo ? Rien n’est moins sûr.

La chute libre continue, et semble ne plus s’arrêter. Au sortir du tournoi de Miami, Alexandr Dolgopolov pointe au 71ème rang ATP. L’an dernier, il sortait de quatre tournois fantastiques, avec notamment un quart à Miami et une demie à Indian Wells, en particulier ave des victoires contre Wawrinka ou Nadal, alors numéro un mondial. Cette saison, il est passé tout prêt d’accrocher une nouvelle fois le numéro un mondial du moment à son tableau de chasse. A Miami, après des victoires contre Berankis, Robredo et Bellucci, l’Ukrainien se frottait à Novak Djokovic. Pendant deux sets, on a vu le meilleur de Dolgopolov. Un Ukrainien capable de casser les pattes à Djokovic avec des revers slicés improbables, puis de l’assassiner de coups à plat jaillissant à une vitesse folle de sa raquette, capable de gagner des rallyes de 30 frappes. Mais le plus impressionnant, c’est cet oeil surement sans égal sur le circuit, qui lui permet de jouer deux mètres dans le cours contre le meilleur joueur de la planète. Dolgopolov a mené 1 set 0, break dans le 2ème, avant de s’effondrer alors qu’il menait 5-4. Dans le 3ème set, il n’a inscrit que trois points contre le métronome serbe.

Lorsque l’on assiste à ce genre de match, on se demande comment le fougeux ukrainien ne se trouve pas dans le top 15 mondial. A Indian Wells, il s’était incliné en 32èmes contre Raonic. Là encore, il a prouvé qu’il était à part sur le circuit, se permettant de retourner des services à plus de 220 km/h tout en ayant les deux pieds dans le terrain. La terre battue n’est pas son fort. Mais sur un match, il peut gêner n’importe qui, n’importe où. Mais surtout, et l’on oublie parfois que c’est le plus important, regarder un match de Dolgopolov est une expérience exceptionnelle. Un spectacle déroutant et merveilleux.

Un seul tournoi ce mois-ci pour David Goffin. Absent à Indian Wells, le Belge a réalisé à Miami un tournoi relativement solide. Pour la première fois depuis Chennai, le 21ème mondial n’a pas connu de contre performance puisque c’est contre Kei Nishikori qu’il a volé en éclats au troisième tour, après avoir solidement battu Coric puis Janowicz. En début de mois, il avait aidé son pays à triompher en Coupe Davis contre des Suisses tenants du titre mais abandonnés par Wawrinka et Federer. Jusqu’à Wimbledon, Goffin aura encore peu de points à défendre, mais la seconde partie de saison pourrait s’avérer être un calvaire pour un joueur qui avait tout raflé l’an dernier. Relativement à l’aise sur terre battue, son jeux « à la Nishikori » pourrait faire mal sur cette surface.

Que dire du mois de Mars de Jiri Vesely ? Trois matchs, pour trois défaites. Désormais, le tchèque reste sur une série de sept  défaites sur ses sept derniers matchs, et sa dernière victoire remonte à la finale du tournoi de Auckland. Fessé par Tomic en Coupe Davis, il a abandonné contre Badghatis à Indian Wells et a chuté en trois sets contre une vieille connaissance de cette rubrique, l’argentin Federico Delbonis. Son style de jeu devrait le faire remonter la pente sur terre battue. Mais dans un tennis de plus en plus homogène, les différences sont minimes entre les joueurs, et la confiance est un des moteurs principaux. Si il ne la retrouve pas très vite, Vesely pourrait vivre une saison très difficile.

Lui aussi traversait une passe difficile. Mais à Miami, Dominic Thiem est enfin redevenu le joueur que l’on avait pu apercevoir l’an dernier. Après une défaite d’entrée contre Duckworth à Indian Wells, il est allé jouer le challenger d’Irving pour retrouver des sensations. Si les resultats ne se sont pas vus directement, (Sorti par le néo-britanique, et donc futur adversaire de la France en Coupe Davis, Aljaz Bedene) il semble avoir retrouvé de la confiance qu’il avait perdue. Le mois dernier, nous vous expliquions que sur ces tournois ventés, prendre la balle tôt comme le fait Thiem pouvait s’avérer être un avantage important, et, en Floride, Thiem nous a donné raison. L’autrichien a enfin retrouvé son revers foudroyant, qui lui a permis de s’offrir Schwartzman, Lopez, Sock puis Mannarino dans un formidable match. Seul Andy Murray, en trois manches, a pu le stopper. Surtout, on a revu le Thiem agressif qui, lorsqu’il est dans le terrain, dicte le rythme de ses matchs. Relativement à l’aise sur terre battue, et avec la confiance de retour dans sa raquette, l’autrichien devrait confirmer son retour en forme sur la surface ocre.

Ce que l’ont peut noter sur le début de saison de Nick Kyrgios, c’est que le nouveau chouchou du tennis Australien s’économise. Seulement trois tournois cette saison, et un seul ce mois-ci, à Indian Wells. Pourtant, Kyrgios n’a jamais été aussi bien classé. (34ème à l’ATP). A Indian Wells, il a battu Kudla avant de se faire sortir par Grigor Dimitrov, connaissant un sort cruel, à savoir gagner plus de jeux que son adversaire, mais s’incliner tout de même. Ses caractéristiques ne sont pas forcément source de gros espoirs pour la campagne sur terre qui arrive. Mais le natif de Canberra, qui fait partie sans aucun doute des plus gros frappeur du circuit, peu, lorsqu’il est « dans la zone », poser des problèmes à n’importe qui sur n’importe quelle surface. Ici, on mise sur un très gros Kyrgios à Roland Garros. Mais le (déjà) double quart de finaliste en Grand Chelem va devoir apprendre à briller sur des tournois de moindre envergure. Un problème contraire à 99% du circuit ATP. La marque d’un futur très grand.

De Nick Kyrgios à Thanasi Kokkinakis, il n’y a qu’un pas que l’on franchit aisément. Le joueur de 18 ans est une pépite au moins aussi prometteuse que peut l’être son aîné. Les deux adolescents sont taillés dans le même moule. Ce qui impressionne chez Kokkinakis, c’est son mental incroyable. Il l’avait montré à Melbourne où il avait battu au bout de la nuit Gulbis. Il l’a montré en Coupe Davis, où il est allé battre dans le match d’ouverture Lukas Rosol, chez lui, en cinq manches.

A Indian Wells, après avoir sorti Struff et Garcia-Lopez, il a encore une fois dû faire preuve d’un sang froid incroyable pour vaincre Monaco. Car ce match là, l’australien l’a gagné deux fois. Sauf que la 1ère fois, le coup droit de Monaco annoncé dedans était Out. Evidemment, Kokkinakis a tout de suite demandé le challenge, avant de se prendre la tête dans les mains en voyant qu’il ne lui en restait plus. Debreaké dans la foulée, il s’est tout de même imposé au Tie Break. En 16èmes, il a chuté contre Bernard Tomic. Surement fatigué, il s’est incliné contre Berlocq d’entrée à Miami. Désormais 107ème mondial (meilleur classement de sa carrière), il n’est pas loin du « Cut » pour rentrer dans le tournoi principal à Roland Garros. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Après Kokkinakis, voici l’autre pépite de l’année 1996. Sauf que lui semble encore plus précoce que l’Australien. Cette semaine, Borna Coric est 55ème mondial, à seulement 18 ans et 4 mois. En Mars, il a représenté son pays en Coupe Davis, s’inclinant en cinq manches contre le revenant Victor Troicki. Il a enchainé par les deux masters américains. Passé par les qualifications à Indians Wells, il a sorti Haider-Maurer au premier tour avant de chuter contre Tomic. Directement dans le tableau à South Beach, il s’est incliné contre Goffin au 2ème tour après avoir battu au 1er…Haider Maurer. Ultra talentueux, celui qui avait comme ambition en début de saison de rentrer dans le top 50 devrait y parvenir très rapidement. Sur terre battue, son jeu défensif de contreur et son talent devrait pouvoir lui faire atteindre son objectif. Celui qui explique travailler particulièrement son jeu offensif pour pouvoir devenir plus complet ne cesse de surprendre par sa précocité.

1995, puis 1996, voilà maintenant 1997. Car un mois avant que Gustavo Kuerten ne sortent de nul part à Roland Garros et lance la « GugaMania », naissait à Hambourg une future pépite du tennis mondial. Alexander Zverev a, en  Mars, remporté le premier match du « Grand circuit » de sa saison, en profitant également pour remporter le premier match de Masters 1000 de sa carrière. Après Souza et De Bakker en qualification, il s’est défait du serveur le plus rapide de tous les temps, Sam Groth, au premier tour de Miami, avant de chuter contre Rosol. Invité en Californie, Michael Russell avait écourté d’entrée son séjour sur la côte Ouest. Lui aussi présent à Irving, il a réalisé de belles performances avec notamment une victoire contre Janowicz, ne s’inclinant qu’en quart de finale contre un des joueurs les plus sous-cotés du circuit, le luxembourgeois Gilles Muller. La surface ocre sied parfaitement au très esthétique Allemand, lui qui avait disputé une demi-finale en ATP 500 l’an dernier à Hambourg, ou qui avait remporté le challenger de Braunschweig sur terre battue.

Boudé par les Masters américain, Lucas Pouille n’a joué qu’un petit match ce mois-ci, à Raanana en Israel, s’inclinant contre David Guez en trois manches. On espère vite le revoir sur le circuit principal, ce qui passe par des bons résultats sur le circuit secondaire.

Pour finir, Stefan Kozlov était présent sur deux tournois futures ce mois-ci, quittant le grand circuit après ses deux apparitions du mois de Février. Quatre matchs, deux victoires et deux défaites pour le jeune homme de tout juste 17 ans, qui en a profité pour regagner quelques places au classement ATP, pointant désormais au 412ème rang mondial.