Ils vont marquer 2015. Bilan du mois de Juillet

debats sports image par defaut
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Comme nous vous l’expliquions l’an dernier, le mois de Juillet est à part dans la saison. Après le tournoi de Wimbledon, trois semaines sont consacrées à des tournois de plus petite envergure, souvent désertés par les meilleurs joueurs du monde. Au total, sept tournois ATP, six de catégorie 250 et un seul tournoi ATP 500. L’occasion pour certains joueurs de notre sélection de briller, et, pour certains, de connaitre le mois le plus faste de leurs jeunes carrières. Tour d’horizon des performances de chacun.



Nous le disions dans l’introduction, les joueurs du top 20 mondial n’ont pas tous foulé les terrains ce mois-ci. C’est le cas de Kei Nishikori, qui profite de l’été pour recharger les batteries et soigner ses petits pépins physiques. C’est aussi le cas de Grigor Dimitrov. Le Bulgare a tout de même réussi l’exploit de concéder son plus gros revers de sa saison (très) moyenne sans jouer le moindre match. En effet, fin juillet, le 16ème mondial a annoncé sa séparation d’avec la sublime Maria Sharapova. Après son coach, c’est donc avec sa fiancée que le jeune joueur vient de rompre. Comme il l’a déclaré, il s’agit de « l’été du renouveau » pour lui. Espérons que les résultats en seconde partie de saison viennent effacer ces sept  premiers mois très difficiles.

Désormais, place aux joueurs ayant transpiré en match officiel durant ce mois de juillet. Commençons par Gaël Monfils. Après une tournée sur herbe moins catastrophique que prévu, LaMonf n’a tout de même pas été retenu pour affronter la Grande Bretagne en Coupe Davis.

Un choix qui relève d’un commun accord entre le français presque allergique au gazon et le capitaine de l’équipe de France, Arnaud Clément. Présent à Umag, Gaël Monfils a regoûté à la compétition avec relativement de succès. Après avoir notamment battu Kohlschreiber, il s’est incliné en demi-finale face au futur vainqueur de l’épreuve, dont nous reparlerons plus tard.

Seulement trois petits matchs pour Alexandr Dolgopolov après Wimbledon. En coupe Davis, malgré une jolie victoire en trois sets contre Janowicz, l’abandon de Dolgo contre Przyslezny a été fatal à l’Ukraine qui ne jouera pas les barrages pour remonter dans le groupe mondial. A Atlanta, sur béton, il s’est incliné en trois manches d’entrée contre Go Soeda. Un résultat qui parle de lui-même, malgré le fait que le japonais ait réalisé un solide tournoi de l’autre côté de l’Atlantique.

L’an dernier à la même époque, David Goffin était le tube de l’été. Un an après, le belge fait mieux que de défendre sa place. 15ème mondial, il n’a perdu qu’une place depuis Wimbledon. Pour commencer, il a participé au facile succès belge en Coupe Davis contre un Canada déserté par Raonic et Pospisil. La Belgique se retrouve donc en demi-finale de l’épreuve pour la première fois depuis 1999. Et, fin septembre, Goffin portera en grande partie les espoirs de tout un pays, à Bruxelles, contre l’Argentine, pour se qualifier pour la finale de la Coupe Davis, ce qui serait une première pour le pays d’outre Quièvrain depuis…111 ans, et la 5ème édition de l’épreuve, en 1904.

Mais revenons dans le présent. A Bastad, il a d’entrée subi la foudre d’un Benoit Paire impérial qui n’aura pas perdu un set de la semaine. A Gstaad, le belge s’est qualifié pour la finale du tournoi avant de, lui aussi, s’incliner contre un des joueurs de cette sélection. Son marathon va continuer en Août puis en Septembre, avec toujours plus de points à défendre.

Deux tournois pour Jiri Vesely ce mois-ci, et des tirages au sort qui n’ont pas facilité la réussite du Tchèque. Sorti d’entrée par Fognini à Umag, il a, à Hambourg, sorti Haider-Maurer dans un match décousu avant de livrer un joli combat contre le roi de la terre battue et futur vainqueur du tournoi, Rafael Nadal. La terre battue qui plait bien à Vesely va s’éloigner, et c’est sur le béton Nord-Américain que le grand gaucher devra faire parler sa puissance.

L’après Wimbledon avait commencé de la pire des manières pour Dominic Thiem. Contre De Bakker puis Haase, il a sombré, ne permettant pas à l’Autriche de jouer les barrages du groupe mondial. La suite ?

Un récital. Huit matchs, huit victoires, deux titres. A Umag puis à Gstaad, l’Autrichien au tonitruant revers a montré toutes ses qualités sur une surface qui lui sied parfaitement, puisque il a remporté ses trois titres en carrière sur terre battue. Trois titres acquis cette saison donc, après Nice au mois de Mai. Parmi ses victoires, on notera de très jolies victoires, contre Monfils, Sousa, Lopez ou encore Goffin en finale du tournoi Suisse.

21ème mondial, il frappe à la porte du top 20 avec ce meilleur classement en carrière. En confiance, il ira, chez lui, à Kitzbuhel, tenter la passe de trois sur terre battue, lui qui était finaliste l’an dernier contre…Goffin. Et si la fin de saison le voyait se rapprocher du top 15 mondial ?

Nous avions pris l’habitude d’enchainer, sans toutefois les lier, les bilans de ces deux joueurs. Très, très souvent c’était pour venter le mérite de ces deux ados apportant une fraicheur incroyable au circuit mondial. Ce mois-ci, par la force des choses, le bilan de l’un ne peut être défait du bilan de l’autre.

En effet, Nick Kyrgios et Thanasi Kokkinakis ont écorné leur image de prodiges du tennis mondial. Ce ne fut finalement qu’un incident. Mais, à Darwin, face au Kazakhstan venu en victime expiatoire en Australie, les « Special Ks » ont proposé un spectacle indigent. Si la défaite de Kokkinakis contre Kukushkin pouvait encore passer, celle de Kyrgios, sur gazon, à domicile, contre Nedovyesov, a mis le feu dans la maison Australienne. Heureusement, Sam Groth et Lleyton Hewitt, titularisés par Wally Masur, le capitaine Aussie, ont remporté le double, puis le géant Australien a égalisé. Finalement, Hewitt peut remercier les défaillances du premier jour, car l’ancien numéro un mondial s’est sans doute offert l’ultime grand match de sa carrière en remportant pour la première fois un match cinq décisif en Coupe Davis.

Ce week-end nous a rappelé quelque chose : les deux hommes, aussi précoces soient-ils, doivent encore murir. Et quoi de mieux que d’être encadrés par l’un des plus grands combattants de l’histoire du Tennis, qui deviendra Capitaine dès la fin de la saison ? Dans tous les cas, grâce aux vétérans, la demi-finale, en Grande Bretagne, sera l’occasion de faire oublier ce « Vendredi noir ».

33ème mondial, Borna Coric n’en finit plus de monter dans la hiérarchie mondiale. A tel point que le jeune homme de 18 ans pourrait être tête de série dans un mois, à Flushing Meadows. Ce mois-ci, le croate ne s’est incliné que contre un seul joueur. Mais Bautista Agut a eu raison du plus jeune joueur du top 50 à deux reprises. Toujours très difficile à manoeuvrer sur terre, prototype même du joueur solide, il a vaincu Coric en quart de finale à Umag, après que le natif de Zagreb a sorti Granollers puis Bedene. A Hambourg, c’est d’entrée que Bautista Agut a eclipsé Coric.

A l’aise sur toutes les surfaces, ce « mini Djokovic » semble particulièrement efficace sur dur, là où il avait notamment battu Rafael Nadal l’an dernier, à Bale. Le top 30 semble lui être destiné en fin de saison, pour un joueur qui, sans faire de bruit, se rapproche des tout meilleurs joueurs de la planète. Dans ces temps où percer adolescent est très compliqué, il fait figure de monstre de précocité. Une chose est sûre, on n’a pas fini d’entendre parler de Borna Coric.

De façon moins clinquante que Dominic Thiem, mais à sa manière, Lucas Pouille a sans doute réalisé le meilleur mois de sa jeune carrière. Présent à Poznan en Challenger, il a rallié les demi-finales, s’inclinant contre Carreno Busta. En qualification à Hambourg, il a réussi à atteindre le tableau final après deux combats en trois sets, contre Olivo et surtout Berlocq. Et puis, dans le tournoi principal, Cervantes, Monaco puis Paire ont volé en éclat, à chaque fois en deux petits sets. Rentré tardivement dans sa demi-finale, il a livré un gros second set contre un Fabio Fognini extrêmement inspiré. Un tournoi fantastique qui lui a fait gagner 21 places au classement ATP.

C’est donc au 64ème rang mondial que nous retrouvons Lucas Pouille fin Juillet. Une progression constante, mais qui le place de plus en plus dans la lumière. Il est, naturellement, le chef de file de la nouvelle génération du tennis tricolore.

Demi-finaliste à Hambourg l’an dernier, Alexander Zverev a payé cher sa sortie d’entrée cette saison, puisqu’il se retrouve désormais au fond du top 100 mondial. (96ème mondial) Malgré tout, il est compliqué de voir une réelle contre-performance pour lui. Contre Tommy Robredo, tête de série numéro deux, il a livré un très gros combat, s’inclinant en trois manches. La semaine précédente, c’est également Robredo qui avait mis fin au parcours du petit frère de Mischa, mais, cette fois-ci, en demi-finale. Vainqueur de Reister, Monaco et Bellucci, il a sauvé sa place dans le top 100 grace à sa deuxième demi-finale sur le grand circuit. Désormais, peu de points à défendre pour le jeune allemand qui devrait reprendre sa marche en avant, après avoir limité la casse durant ce périlleux mois de Juillet.

Pas de Stefan Kozlov sur les terrains ce mois-ci. Mais, grâce au curieux système du classement ATP (C’est le moment de citer Pete Sampras et sa fameuse phrase « Le système du classement ATP est tellement bien fait qu’on peut être mort et toujours numéro un mondial.« ) l’américain profite des pertes de place d’autres joueurs pour atteindre son meilleur classement en carrière, la 354ème place mondiale.