Ils vont marquer 2015. Bilan du mois d’Avril.

debats sports image par defaut
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Si Mars rimait avec Masters 1000, Avril rime évidemment avec terre battue. Huit tournois ce mois -ci, et huit tournois sur terre battue, de Houston à Monaco en passant par Casablanca ou Barcelone. Nos 14 joueurs ont pu se régler avant le triptyque Madrid-Rome-Roland Garros, le tournoi Parisien étant le sommet de cette saison printanière sur terre. Pour d’autres, c’est sur le circuit secondaire que le mois d’Avril s’est en parti réalisé. Les premières tendances quant au niveau des joueurs sur terre battue sont tombées. Le mois de Mai confirmera, ou non, les promesses entrevues durant ces huit tournois. Tour d’horizon d’un mois, dans l’ensemble, satisfaisant pour nos 14 gladiateurs.



Comme depuis le mois de Janvier, c’est avec Kei Nishikori que nous commençons ce tour d’horizon de notre sélection. Un seul tournoi en Avril pour le Nippon, à Barcelone, avec à la clé son deuxième succès de la saison après Memphis en Février. Tenant du titre en Catalogne, il a parfaitement justifié son statut de tête de série numéro un en s’offrant une semaine relativement tranquille, avec des victoires contre Gabashvili, Giraldo, Bautista Agut, Klizan puis le surprenant Andujar en finale. On le savait très à l’aise sur terre, on a eu la confirmation que la surface ocre lui sied parfaitement. Avec une vitesse de jambe presque inégalée sur le circuit, couplée à des balles frappées extrémement tôt, on tient ici la recette qui rend très dangereux le 5ème mondial. Agressif, comme il l’est depuis un an et demi, il aura à coeur de réaliser une belle tournée sur terre avec la suite des Masters Européeens, lui qui n’avait pas fait le déplacement à Monte-Carlo. Stupéfiant l’an dernier à Madrid, on lui souhaite de garder la pleine possession de ses moyens, car, à Roland Garros, il sera un des hommes à surveiller.

Avec la terre battue, nous avons, par instant, retrouvé le Grigor Dimitrov de la saison 2014. Notamment à Monte-Carlo où il a battu Verdasco, Fognini puis Wawrinka, s’offrant trois très belles victoires contre de vrais bons joueurs de terre battue, avant de chuter contre Gaël Monfils. A Istanbul, la Turquie attendait, pour son premier tournoi ATP, une finale entre Roger Federer et le Bulgare, mais seul le Maestro a répondu au rendez-vous, Dimitrov se faisant sortir par le solide Cuevas en demi-finale. Contrairement à la tournée américaine, le demi-finaliste du dernier Wimbledon a retrouvé du contrôle dans la balle, commettant beaucoup moins de fautes grossières. Les Masters à venir l’avaient vu briller l’an dernier, puisqu’il s’était offert une demi-finale à Rome. A Roland Garros, lui aussi a une revanche à prendre puisqu’il avait chuté d’entrée l’an dernier. Mais, rassurons-nous, Dimitrov semble monter en puissance.

A Monte-Carlo, revenu de blessure, nous avons pu constaté que Gaël Monfils avait envie de jouer au tennis. Déjà demi-finaliste à Bucarest, sorti en trois sets par Guillermo Garcia Lopez, il s’est offert Dolgopolov, mais surtout Federer puis Dimitrov, à chaque fois en deux sets. Il a chuté juste avant la finale contre un Berdych en furie. Il a montré son visage le plus séduisant, jouant en avançant, alternant les coups fulgurants et les longues sessions défensives, avec des coups touchant par moment au génie. Se profile la suite de la saison sur terre battue. Avec ce tennis là, on peut commencer à rêver d’un grand Roland Garros. Quart de finaliste l’an dernier, on espère le voir faire au moins aussi bien cette saison, voire mieux. Mais, auparavant, il faudra continuer à se montrer régulier à Madrid puis à Rome. Et si c’était ça, le plus compliqué ?

Lui n’a participé qu’à Monte Carlo en Avril, et le tournoi ne s’est pas avéré aussi probant. Sorti par son acolyte Gaël Monfils en deux tie-break, il avait auparavant battu un autre joueur de cette sélection, le jeune Borna Coric. Cependant, lorsque l’on considère la suite du tournoi du Français, ce n’est en soit pas une réelle contre-performance. Avec sa qualité d’oeil et son tennis rempli d’intelligence, il est étonnant que Dolgopolov ne connaisse pas une plus grande carrière, mais c’est encore plus étonnant de ne pas le voir réussir sur la surface ocre, où l’intelligence tennistique est particulièrement dévastatrice. On aimerait le voir réussir un grand Roland Garros, car il a, forcément, tout pour rendre fou le public parisien. De là à imaginer une histoire à la Gulbis, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Mais, on le sait, dans un bon jour, l’ukrainien peut livrer une bataille féroce contre n’importe quel joueur. Le voir réaliser une bonne préparation sur terre  pousserait à l’optimisme. Mais comme pour Gael Monfils, il faudra être consistant.

Pour David Goffin, la saison 2015 continue à être très difficile. Présent à Monte-Carlo puis à Munich, il s’est arrêté à chaque fois au 2ème tour. Battu par Tsonga à Monte-Carlo, puis par Kohlschreiber, futur finaliste, à Munich, il affiche désormais une bilan de neuf victoires pour neuf défaites. Il n’a pas battu, depuis le début de saison, un joueur classé dans le top 40 mondial. Moins à l’aise sur le court, il est moins agressif, et semble moins en confiance (ce qui semble logique) que lorsqu’il a enchainé les succès en fin de saison passée. Désormais, il doit répondre aux attentes du public, et il est attendu par ses adversaires. Comme nous le disions, il présente un style de « mini Nishikori » qui devrait faire fureur sur terre battue. Le bon point, c’est que le numéro un belge n’a aucun point à défendre jusqu’à Juillet. S’il arrive à enchainer 2-3 belles victoires, il pourrait prendre confiance et jouer sans pression.

Il est de retour. En ce début de saison, Jiri Vesely nous offre une imitation du début d’année 2014 de Delbonis. L’an dernier, vous aviez pu le lire ici, l’argentin s’inclinait soit d’entrée, soit il traversait le tournoi. Depuis le tournoi d’Auckland, il a participé à onze tournois. Il s’est incliné huit fois au premier tour, comme à Munich ce mois-ci, et il a joué une demi-finale, et deux finales. En Avril, c’est à Bucarest que le Tchèque a connu sa deuxième finale de la saison, avec moins de réussite qu’à Auckland puisqu’il s’est incliné contre le toujours très dangereux Garcia-Lopez, 7/6 7/6. Il s’était offert auparavant de belles victoires, contre Karlovic ou encore contre Schwartzman. Cette finale en Roumanie l’a placé au 35ème rang mondial, son meilleur classement en carrière. Solide et intelligent, il compense sa grande taille pas toujours facile sur terre battue par une bonne vision du jeu. Il abordera les trois gros tournois sur terre sans réelle pression pour un joueur, qui, même si les résultats ne le montrent pas toujours, semble en progression constante.

La saison sur terre battue, Dominic Thiem la vit pleinement. En effet, l’autrichien a participé ce mois-ci à trois tournois. Sorti d’entrée par Pouille à Monaco, puis par le vétéran Dominicain Estrella Burgos à Barcelone, il a fait mieux à Munich avec une victoire contre Pospisil puis contre un Fognini, qui, au passage, est pour l’instant en bonne place dans le challenge « inconstance » cette saison. Chutant contre son compatriote qualifié Gerald Mezer en 3 sets, il s’est tout de même un peu rassuré. Malgré cela, il n’a pas vraiment confirmé son retour en forme et son tournoi de Miami où il avait atteint les quarts. Bien qu’à l’aise sur surface ocre, il semble trop juste pour accrocher les meilleurs sur cette surface, contrairement au béton. A la faveur d’un bon tableau, il peut tout de même viser un 3ème tour voire un 8ème de finale à Paris.

Chez Débats Sports, nous aimons beaucoup Nick Kyrgios. Pour plusieurs raisons. La première étant que l’Australien semble nous lire. Le mois dernier, nous expliquions que Kyrgios semblait plus à l’aise dans les gros tournois, surtout en Grand Chelem, alors qu’il peinait plus dans les autres. Et bien le jeune homme nous a contenté, puisqu’il a vécu à Estoril la première finale ATP de sa carrière, sur terre battue, la surface où ses qualités devraient, normalement, moins bien briller qu’ailleurs. Sortant des vrais joueurs de terre comme Ramos ou Carreno Busta, il n’a rien pu faire en finale contre un très bon Richard Gasquet. Sa puissance de feu phénoménale semble faire des ravages sur terre battue, bien qu’à Barcelone, la semaine précédente, il avait chuté d’entrée contre Elias Ymer, petite pépite du tennis Suédois dont nous reparlerons sûrement très vite. Il arrivera à Roland Garros avec une solide préparation dans les jambes. On le répète (et on le répètera encore plus le moins prochain), mais Kyrgios sera, de par son jeu ultra offensif, à surveiller à Paris. De très, très près.

Très brillant en Mars, Thanasi Kokkinakis a vécu ce que beaucoup de jeunes joueurs connaissent sur le circuit ATP, à savoir un mois d’avril traversé bien plus dans l’ombre. Présent uniquement à Istanbul, il a tout de même réussi à sortir des qualifications en battant 3 joueurs classés entre la 270ème et la 1000ème place, loin du glamour des cours californiens d’Indian Wells. Mais le boulot a été fait, même si Lajovic l’a sorti d’entrée de tournoi. 103ème mondial (meilleur classement en carrière), il n’a pas atteint le « cut » et devra peut être compter sur les qualifications pour atteindre le grand tableau parisien, bien que le partenariat entre l’Open d’Australie et Roland Garros devrait lui offrir la Wild Card attribuée à un joueur Aussie. A cette occasion, il pourrait découvrir pour la première fois un Grand Chelem hors de son pays.

En début de saison, nous relations ici les propos de Borna Coric, souhaitant intégrer le top 50 dans les cinq premiers mois de l’année. 53ème mondial, le croate semble avoir le talent à la mesure de ses ambitions. Comme Thiem, il a participé à 3 tournois en Avril. Battu d’entrée en trois sets à Monaco par Dolgopolov, il a pris sa revanche sur l’Ukraine en sortant, à Bucarest, l’élève de Fabrice Santoro, Stakhovsky, avant de chuter contre l’Ace Machine Ivo Karlovic. Puis, au Portugal, il s’est incliné contre Garcia Lopez en quart de finale. Voilà un joueur que l’on a hâte de voir à Paris, car il semble monter en puissance durant cette saison sur terre battue. Son début de saison est stupéfiant pour un joueur de tout juste 18 ans. Bien qu’un coup de mou soit prévisible et logique en fin de saison, il est encore au top physiquement. Ce top 50, n’est, après tout, pas encore atteint. Surement une question de semaines.

3 tournois pour Alexander Zverev en Avril, et une seule petite victoire, très probante cependant, contre Benjamin Becker, à Munich, avant de chuter contre le futur finaliste Kohlschreiber. Présent à Houston, il avait chuté séchement contre Robby Ginepri (Oui, oui, Robby Ginepri joue encore au tennis). Il était ensuite resté aux Etats-Unis, rejoignant le circuit secondaire à Sarasota, avec là aussi une défaite d’entrée contre Facundo Bagnis, un nom qui doit, encore aujourd’hui, donner des sueurs froides à Julien Benneteau, lui qui avait perdu contre l’Argentin 18-16 au 5ème set l’an dernier à Roland Garros. Petit coup de mou physiquement pour l’allemand, très présent depuis le début de saison. Sa victoire contre Becker lui a tout de même offert son meilleur classement en carrière, avec une 110ème place à l’ATP. Comme Kokkinakis, le top 100 lui tend très rapidement les bras.

Bien moins présent sur le grand circuit que certains autres jeunes de cette sélection depuis le début de saison, Lucas Pouille a pourtant intégré le top 100 lors du mois d’Avril, pointant le Lundi 4 mai à la 92ème place mondial. Très présent sur le circuit secondaire, il s’est offert une demi-finale à Saint Brieuc, avec notamment une victoire d’entrée contre un autre très grand espoir du tennis français, Quentin Halys. A Ostrava, il a atteint les Quarts de finale. Et comme écrit plus haut, invité à Monaco, il s’est offert le scalp de Domic Thiem en deux manches, avant de s’offrir un match de gala contre Rafael Nadal sur le central Monégasque. Un peu de lumière pour un joueur habitué au circuit secondaire. On peut tout de même souligner sa gestion du calendrier, préfèrant écumer les challengers plutôt que de s’alligner sur des qualifications d’ATP 250, voir 500. Au vu de son classement en perpetuel amélioration, il devrait, par la force des choses, devoir très vite gouter plus réguliérement au « grand » circuit.

Encore une fois, peu de choses à dire sur le mois de Stefan Kozlov. Trois challengers, et trois défaites en deux sets, la plus belle étant contre Tim Smyczek du coté de Savannah. 437ème mondial, il n’était pas redescendu si bas depuis début Janvier.