Howard, digne successeur du Shaq?

debats sports image par defaut
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On en a parlé et reparlé, Dwight Howard est un Laker. Après moult rebondissements, le n°1 de la draft 2004 fait ses valises et quitte Orlando destination la Californie. L’histoire semble se répéter. En 1996, un autre Big Man, n°1 de draft, quitte Disney City pour les angelinos. Flashback.



Après quatre saisons en Floride, Shaquille O’Neal sent qu’il va devoir déménager pour pouvoir passer un pallier. Il en va ainsi des équipes mineures de la ligue, qui tels Cleveland, New Orleans et d’autres voient partir leurs pépites car les résultats ne sont pas au rendez-vous. Pourtant Orlando se défend bien.

Dès sa première année, le rookie démontre tout son potentiel, et est même sélectionné au All Star Game. Avec plus de 20 points par match, il donne 20 victoires de plus à Orlando pour la première fois de son histoire, et le Shaq est nommé rookie de l’année. Sa saison sophomore est du même calibre. Au final : un triple double, deux paniers cassés et une élimination au 1er tour des playoffs.

La saison n°3 est la bonne pour le Magic. Les playoffs sont encore au rendez-vous. Le Magic élimine les Bulls de Jordan mais tombe contre les tours jumelles des Rockets d’Houston. La paire Horry / Olajuwon a raison du jeune pivot. Le Magic tombe 4-0.

La saison 1995-1996 est la saison de trop pour le Magic. Là encore, c’est par un sweep que se termine la saison du Magic, et celle de O’Neal sous le maillot d’Orlando.

Il est intéressant (et surprenant) de comparer les deux carrières floridiennes des deux pivots. Outre leurs sélections en tant que premier choix de la draft, et leur position, d’autres similitudes sont troublantes. Comme le Magic du Shaq, le Magic de Superman a du subir deux campagnes de playoffs avant d’attendre les finales NBA. Et comme son prédécesseur, Howard n’a pas pu empêcher l’élimination en finales de conférence l’année suivante.

« Heureusement » pour Orlando, le départ de Howard ne sera pas similaire à celui du Big Cactus. Alors que ce dernier a quitté la Floride laissant son ancienne franchise sans compensation, les Lakers ont été obligés de céder quelques joueurs dans un échange à 4 équipes pour accueillir Howard.

Les époques floridiennes des deux pivots ont donc été très similaires, mais comment a été la carrière hollywoodienne du Shaq ?

En apothéose. On ne pourra pas en dire autant de la suite de sa carrière sauf de son retour en Floride, chez le rival Miami où il obtiendra sa quatrième bague de champion. Les trois premières, il les obtiendra avec son meilleur ennemi Kobe Bryant.

Dès son arrivée sur la côte ouest, le pivot n’est pas le seul nouveau de la bande angelino puisque les Lakers viennent de réaliser l’affaire du siècle en récupérant Kobe Bryant aux Hornets. Bien que les deux joueurs représentent l’avenir de la franchise, ils montent en puissance tantôt en se montrant intraitables et tantôt en s’envoyant des piques dignes des plus grandes rivalités de la NBA. Quand O’Neal sort pour six fautes, Kobe démontre que les Lakers sont son équipe. Quand Kobe est blessé, O’Neal prouve que L.A. peut gagner sans le Black Mamba.

Mais au final, la paire fût une des meilleurs que la ligue a pu connaître. Du même standing que la paire Magic / Worthy, Stockton / Malone, Bird / McHale ou plus récemment Parker / Duncan. Mais Kobe est tellement dominateur qu’il a pu faire des Lakers, une des meilleures équipes des années 2000 sans l’aide de son pivot, reparti à l’Est, puis à l’Ouest, puis à l’Est.

Howard va pouvoir compter sur un cinq majeur exceptionnel, et pour encore quelques saisons sur Kobe Bryant. Ce dernier n’a pas encore très loquace au sujet de l’arrivée du triple meilleur défenseur de l’année. Il a bien entendu souhaiter le meilleur à son ancien compère Bynum, parti aux Sixers. Et accueilli comme il se doit son nouveau pivot. Mais avec Gasol, Nash et Bryant à la retraite, Howard pourra t-il tenir les Lakers tout seul ? Ne se retrouvera t-il pas dans la même situation qu’il vient de quitter à Orlando ? Surtout que les Lakers ne trouveront probablement pas preneur pour un échange avec l’un des trois all star susnommés. Mais les Lakers trouvent toujours des solutions.

Howard, comparé au Shaq dès son entrée en NBA, poursuit donc un parcours similaire et avouons le quasiment identique. Le Shaq a eu du mal dans la suite de sa carrière sans Bryant. Et pour obtenir sa bague supplémentaire il avait pu compter sur un Wade supersonique. Souvent amené à commenter les performances de Howard, sur et hors du terrain, il n’est pas souvent tendre. Il le rabaisse à la moindre occasion en mettant en avant le manque de concurrence dans les raquettes (c’est vrai que Kaman, David Lee ou Brook Lopez ça vaut pas Robinson, Mourning, Sabonis, Olajuwon, Barkley ou Karl Malone).

Mais en vérité, le Shaq n’est-il pas en train de motiver son meilleur successeur ? Un successeur qui sera digne de lui que lorsqu’il aura bagué plusieurs de ses doigts et prouver que son jersey des Lakers mérite d’être accroché au plafond du Staples Centers à côté du n°34.