Fernando Alonso est-il déjà champion ?

debats sports image par defaut
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Le pilote Ferrari aborde cette seconde partie de saison fort d’une avance confortable au classement du championnat du monde des pilotes. L’espagnol a réussi cette prouesse tout en pilotant une Ferrari loin d’être la meilleure monoplace du plateau. A 9 Grands Prix de la fin de la saison, le double champion du monde dispose de 40 points d’avance sur Mark Webber, 42 sur le champion en titre Sébastien Vettel et plus encore sur Lewis Hamilton et Kimi Raïkkönen. Le pilote espagnol s’est détaché de ce groupe de 4 pilotes qui se tiennent en 8 points. Lui dispose de plus d’une victoire de marge sur ses concurrents, à tel point que l’on peut s’interroger. Dans une saison où chaque Grand Prix est indécis, le titre est-il déjà acquis au pilote de la scuderia ?



Le plus régulier.

Si Fernando Alonso caracole en tête du championnat du monde avec une avance de 40 points, il le doit avant tout à sa régularité. Il est le seul pilote à avoir ramené sa monoplace dans les points à chacune des 11 épreuves disputées. Il est par ailleurs, le pilote qui a remporté le plus de victoires lors de ce début de saison avec 3 trophées qui sont venus garnir sa collection (Malaisie, Valence, Allemagne). Avec 6 podiums il est aussi le pilote qui a eu le plus fréquemment droit aux honneurs de la cérémonie de la remise des trophées.

Si comme le signalait le tristement disparu Enzo Ferrari : « ce sont les points intermédiaires qui font les champions », les trois cinquièmes places arrachées par le pilote espagnol dans des conditions difficiles (Australie, Canada, et en Hongrie), ainsi que les 8 points ramenés de Chine et de Bahrein (2 points en Chine, 6 à Bahrein) font office de matelas pour le titre.

Depuis le début de la saison, Alonso tourne à la moyenne de 14,9 par GP, s’il maintien ce rythme d’ici la fin de la saison, il obtiendra 298 points. Il faudra donc pas moins de 176 points à Sébastian Vettel pour détrôner Alonso, soit une moyenne de près de 19,5 points par GP. Autrement dit, si Alonso maintient son rythme de croisière, seule une domination sans partage d’un de ses rivaux sur les 9 dernières manches de la saison peut le priver d’un titre qui lui est promis. Or, cet adversaire devra aussi compter sur 3 autres larrons bien décidés à jouer leur carte pour le titre, et à quelques candidats à une victoire ponctuelle. (cette saison Rosberg en Chine et Maldonado en Espagne ont remporté leur premier GP en Formule 1)

La lutte entre les poursuivants.

Pour remporter son troisième titre de champion du monde des pilotes, Fernando Alonso va devoir ferrailler avec non pas un adversaire mais avec 4 concurrents. Il s’agit toutefois d’un avantage non négligeable. En effet,  s’il ne pourra se contenter de « marquer » un pilote, il verra ses poursuivants se partager les points à chaque Grand Prix, réduisant d’autant plus la probabilité de voir un pilote réussir à réduire substantiellement l’écart avec le pilote espagnol.

Ses poursuivants directs, les pilotes Red Bulls n’ont remporté que trois manches à eux deux. Le double champion du monde en titre, Sébastian Vettel s’est imposé à Bahrein lors du quatrième Grand Prix de la saison. Depuis il n’est monté qu’une seule fois sur le podium. Mark Webber compte deux victoires prestigieuses à Monaco et Silverstone. Malheureusement pour le pilote australien il n’est pas parvenu à confirmer à la suite de ces victoires. Il reste ainsi sur deux piteuses septièmes places.

S’il veut prétendre à un second titre de champion du monde, Lewis Hamilton devra faire preuve de plus de constance. Le pilote britannique accuse un retard de 47 points sur son ancien coéquipier, principalement en raison de son irrégularité (entendue dans ses deux acceptations).

Au volant d’une Lotus toujours efficace en course mais qu’il peine à hisser au sommet de la hiérarchie en qualification, Kimi Raïkkönen deviendra un candidat crédible au titre s’il parvient enfin à remporter un Grand Prix. Sur les quatre dernières manches, il est le pilote qui a récolté le plus grand nombre de points (61) derrière…Fernando Alonso (78) mais loin devant Webber (45), Vettel (37) et Hamilton (29).

Avec une monoplace redevenue compétitive le natif des Asturies a largement profité de la lutte entre ses concurrents pour accroître son avance.

Une pause estivale que Ferrari ne manquera pas d’utiliser à son avantage.

La pause estivale en Formule 1 permet aux pilotes d’aller se ressourcer, mais surtout aux ingénieurs et mécaniciens des écuries de bénéficier d’un mois de travail pour améliorer les monoplaces, et apporter la nouveauté qui fera la différence. Or à ce petit jeu de l’amélioration d’une monoplace déjà conçue, la Scuderia excelle. En quête d’un titre de champion du monde des pilotes depuis 2007 et la victoire d’un certain Kimi Raïkkönen, l’écurie italienne a mis les bouchées doubles pour fournir enfin à Fernando Alonso et à Felipe Massa une voiture compétitive. Parce que la monoplace qu’Alonso a mené jusque là à 6 reprises sur le podium est nettement moins efficace que la Red Bull ou la McLaren. En atteste les résultats déplorables du pilote brésilien qui n’a remporté que 25 points en 11 courses. Le brésilien pointe à la 14ème place du championnat du monde entre Paul Di Resta et Bruno Senna.

Or s’il est parvenu à faire des merveilles avec une monoplace à la peine en début de saison, il devrait profiter du supplément de performance de sa monoplace pour contrôler la concurrence. Alors que la Ferrari était une seconde moins rapide que ses rivales en performance pure, Alonso a su tirer profit de conditions de course dantesques en  Malaisie pour s’imposer. C’est certainement lors de ce GP que les espoirs de l’espagnol de remporter le titre dans le baquet d’une Ferrari ont du naître. Avec une monoplace enfin compétitive, il a fait le break depuis le Grand Prix d’Europe. Et il sait désormais qu’il doit veiller avant tout à ne pas commettre d’erreur, et laisser les autres morts de faim se partager les points.