Et si Thomas Robinson atterrissait à Oklahoma City ?

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Alors que la Draft 2013 arrive à grand pas, les premières indiscrétions des insiders se font jour dans la presse au sujet des possibles mouvements lors de la grande cérémonie du 27 Juin, et, plus largement, de l’ensemble de l’intersaison.

Parmi celles-ci, la disponibilité de Thomas Robinson est devenu un secret de polichinelle.

Bien qu’aucun nom de franchise NBA n’ait filtré jusqu’ici, un des scénarios les plus probables enverrait l’ex-King devenu Rocket au Thunder d’Oklahoma City.

Débats Sports vous en explique les tenants et les aboutissants.

Mobilité des choix de Draft et marché des agents libres

Une fois n’est pas, ou plus, coutume, l’élément polarisateur de l’ensemble des discussions répond au doux nom de Dwight Howard.

L’indécis pivot des Lakers, ses tergiversations ayant donné lieu au Dwightmare selon la phraséologie états-unienne, se retrouve en fin de contrat cet été et libre de signer où bon lui semble.

En conséquence, les franchises intéressées par le géant au visage poupon s’ingénient à faire de la place dans la masse salariale pour une arrivée éventuelle du All-Star.

Aux premiers rangs de cette course à l’armement se trouvent les Dallas Mavericks et les Houston Rockets, les Atlanta Hawks semblant nettement en retrait.

Les deux organisations texanes sont donc prêtes à tout pour économiser le moindre dollar pour contenter l’ancien du Magic, ce qui conditionne leur approche de la prochaine Draft.

D’une part, les Mavericks sont titulaires du fameux choix 13 de la loterie, donc bien positionnés, en raison de leur saison désastreuse. Or, ils ne sont pas prêts à prendre en charge le salaire relativement important d’un espoir choisi aussi haut.

Par conséquent, même si l’option de sélectionner un étranger à laisser dans son championnat afin de ne pas avoir à le payer reste ouverte, les décisionnaires de la propriété de Mark Cuban ont fait savoir qu’ils étaient prêts à céder ce choix contre un futur choix de Draft, en 2014 par exemple.

La raison en est simple : le contrat de la star Dirk Nowitzky arrive à échéance l’été prochain et l’Allemand consent à demander alors un salaire moindre pour avoir une équipe compétitive, ce qui inclut de payer le salaire des novices.

Les bruits de couloirs rapportent que les possibles acquéreurs sérieux du choix 13 se nomment Cleveland Cavaliers, avec la prise en charge du lourd contrat du Mav Shawn Marion, et… le Thunder d’Oklahoma City.

D’autre part, les Rockets doivent assumer le contrat rookie contraignant du cinquième choix de la Draft 2012 Thomas Robinson, ailier fort qui n’entre définitivement pas dans leur plan. Afin de libérer leur masse salariale de ce poids, Houston s’est déclaré susceptible de se séparer du joueur en échange d’un premier tour assez bien positionné pour leur permettre de drafter un international qu’il « stasherait », c’est-à-dire qu’il laisserait à l’étranger une année ou deux avant de l’intégrer à leur effectif… et à leur carnet de chèques.

Le lien entre les deux offres pourrait être fait par le General Manager Sam Presti mais l’ancien membre de la direction des San Antonio Spurs pourrait-il y trouver son intérêt ?

La situation problématique du Thunder d’Oklahoma City

Dans la région agricole de l’Etat d’Oklahoma plus qu’ailleurs, on sait que l’on récolte toujours ce que l’on sème.

En l’occurrence, Presti se trouve confronté à un problème de riches en raison de sa trop bonne gestion de la franchise.

Chaque année il se retrouve désormais avec deux ‘picks’ bien placés, donc deux débutants talentueux.

L’an passé, le choix toujours intéressant de la fin du premier tour hérité de la brillante saison de ses hommes a permis au stratège d’ajouter l’iconoclaste Perry Jones III tandis que le transfert de James Harden aux Rockets lui a permis d’acquérir l’arrière Jeremy Lamb issu d’un des choix de la loterie, c’est-à-dire un des quatorze premiers.

Cet été, Presti dispose de son choix en fin de premier tour après un autre excellent exercice de l’équipe. S’y ajoutent le choix n°12 de la loterie obtenu dans le transfert de James Harden mais aussi le second choix du second tour, acquis également par transfert, qui donne l’opportunité d’ajouter à son effectif un autre élément inexpérimenté de qualité.

Enfin, si le GM a cédé son second tour pour la Draft 2014, il disposera l’an prochain en plus de son choix du 1er tour de celui des Dallas Mavericks s’ils finissent la saison avec l’un des 10 meilleurs bilans sportifs, le choix étant protégé top 20.

Or, les débutants choisis avec ces ‘picks’ qui s’accumulent sont jeunes et liés à l’organisation par un contrat rookie après la Draft.

Ils ont donc vocation à rester pour au moins un temps dans l’effectif.

Pourtant, les finalistes 2012 visent le titre ici et maintenant, ce qui implique qu’ils possèdent déjà un effectif particulièrement fourni !

Il y aura donc à terme, ou dès cet été, un problème de place dû à la limite de 15 joueurs par équipe.

La solution la plus simple serait de libérer les cinq places les plus flexibles qui correspondent aux joueurs en fin de contrat Kevin Martin, Derek Fisher, Ronnie Brewer ainsi que Deandre Liggins et Daniel Orton.

Or, Presti gère les places libres soit en doublant avec des vétérans qui servent de cadre pour le vestiaire (Fisher) ou pour tenir un rôle en doublon (Brewer doublon de Sefolosha dans la fonction du défenseur de la star adverse), soit il les réserve à des successeurs dans le futur de membres de la rotation actuelle.

Cette dernière stratégie se lit par la présence de Jeremy Lamb qui se prépare à prendre, peut-être, la relève de Kevin Martin, ou encore de Deandre Liggins en spécialiste défensif si Thabo Sefolosha quitte la maison du Thunder.

Cependant, en se penchant sur le roster, l’élément important le plus vieux, avec Martin qui devrait ne pas être reconduit cet été, se nomme Nick Collison.

Le vétéran rend des copies impeccables dans l’ombre enchainant rebonds, écrans, passes et tirs à mi-distance.

En résumé, il fait le travail ingrat mais ô combien crucial de ‘hustler’, de bagarreur dans la raquette en première rotation du banc.

Malheureusement, à 33 ans, le vétéran n’a sûrement plus beaucoup de saisons sous le capot et son nécessaire remplacement lors de sa future retraite se fait sentir avec d’autant plus d’urgence.

Perry Jones III a été pris l’an passé parce qu’il était le plus talentueux joueur disponible, mais, sans garantie qu’il puisse se muer en ce profil, Thomas Robinson semble tout indiqué pour tenir ce rôle.

Par sa rage et son énergie de tous les instants, ce dernier s’impose naturellement comme l’héritier du vétéran Collison. Le jeune homme accuse certes un déficit de taille par rapport à celui-ci mais peu nombreux sont les grands intérieurs en sortie de banc dans la ligue.

Un Greg Smith, plus épais que Robinson mais certainement pas plus grand, assure par exemple des prestations exemptes de tout reproche.

Enfin, la vitesse vainc souvent la taille dans le jeu NBA et l’ancien Jayhawk n’en manque pas.

L’équipe pourrait en ce sens présenter à terme dans sa second unit une association de Robinson en intérieur de métier et du feu follet Perry Jones qui transiterait entre la raquette et la ligne à trois-points, selon le profil en vogue du poste 4 qui s’écarte tandis que le choix n°12, propriété déjà acquise d’Oklahoma City, apporterait dans le premier cinq le remplaçant d’un Perkins de plus en plus fatigué, lent et financièrement encombrant.

Que soit à l’étude un transfert du choix n°13 des Mavericks contre les deux choix du 1er tour 2014 détenus par Oklahoma City est un fait établi, comme le rapportent les sources au sein des franchises.

Que le choix n°13 soit par la suite utilisé pour obtenir Thomas Robinson dans un échange avec Houston relève de la conjecture à ce stade mais apparait, à présent, tout à fait plausible.

 

Des conséquences possibles d’un tel échange sur la suite de l’intersaison du Thunder

La question de la place pourrait tout de même ressurgir.

Si Ronnie Brewer risque de partir chercher du temps de jeu ailleurs – Kobe Bryant a notamment fait part de son envie d’arrières rapides et bon défenseurs à Los Angeles -Fisher reste un cadre utile pour le vestiaire. De plus, Presti a dit lors des exit interviews de fin de saison qu’Orton pourrait à terme apporter des points sous les panneaux et Liggins a été choisi pour devenir le futur Sefolosha, bien que le Suisse ne soit pas si vieux !, si ce dernier décide de partir lors d’un été pour voir si l’herbe est plus verte ailleurs.

En définitive, chanceux qui devinera si la tête pensante du Thunder va prendre trois rookies à amener immédiatement avec les choix de Draft de cette année, s’il va trader le 30 dans son offre pour avoir le 13 par exemple, s’il va en stasher 2, etc…

Et la situation se complique encore si on prend en compte le marché des agents libres. Rappelons que Kevin Martin, en fin de contrat, vient de libérer 10 Millions.

Le contrat rookie du choix 12 et celui de Thomas Robinson absorberaient une partie de cette somme comme l’augmentation du salaire de Kendrick Perkins et des autres cadres.

Si le rookie du choix 30 est stashé à l’international, et que le 32 se voit offrir un petit contrat, il peut rester à Sam Presti 4 Millions. Si Presti propose en plus ces deux choix à Dallas pour faire pencher la balance en sa faveur, alors il en tirera une assurance plus grande de bénéficier de 4 Millions, tout en résolvant son problème de places disponibles.

Or, l’agent libre OJ Mayo a accepté « seulement » 4 Millions l’été dernier pour progresser sous la houlette de Carlisle, l’entraineur des… Mavericks. S’il veut gagner et alors qu’Oklahoma est réputé pour son développement des talents, Mayo pourrait bien se conjuguer avec Thunder la saison prochaine… prolongeant la période de probation du jeune Jeremy Lamb.

Des signes optimistes récents pour la conclusion des transferts

Enfin, les derniers bruits de couloirs viennent renforcer la probabilité du scénario décrit.

La première tendance, qui n’est déjà plus réellement nouvelle, tient à ce que la Draft 2014 a déjà bonne presse auprès des décisionnaires NBA. Ainsi, ces derniers penseraient qu’un choix n°13 de 2013 pourrait bien valoir un choix 20 n°2014.

L’offre proposée par Sam Presti à son homologue des Dallas Mavericks n’en aurait alors que plus de poids, surtout s’ils proposent les deux choix en sa possession du premier tour de la Draft 2014.

Le second élément réside dans la reconstruction des Boston Celtics.

Ainsi, les principaux rivaux du Thunder pour obtenir le choix 13 sont les Cavaliers de Cleveland, qui récupèreraient en plus de Dallas Shawn Marion et son gros contrat capable de combler la lacune de l’équipe au poste 3.

Cependant, il se murmure que l’organisation de l’Ohio s’active en coulisses pour mettre la main sur Paul Pierce, légende des Celtics en fin de carrière jouant à la même position, en échange de choix de Draft, ce qui rendrait caduque l’échange avec les Dallas Mavericks.

La voie serait alors laissée libre pour le Thunder dans la négociation pour le choix 13.

Rien n’est encore fait et l’attente jusqu’à jeudi semble interminable.

Mais, dans le cas où de tels échanges ne se concluent pas, Presti aurait toujours ses deux premiers tours de l’an prochain.

De plus, si Dallas finit dans le top 20 des choix de la Draft, le ‘pick’ sera encore protégé trois ans mais après, le roi sera nu.
Ainsi, les Mavericks pourraient graviter dans le ventre mou de la NBA faute de signatures d’agents libres de poids et avec un Dirk Nowitzky qui refuse catégoriquement de ‘tanker’, soit perdre volontairement pendant une saison pour avoir un meilleur rookie et espérer se relever l’année suivante.

La retraite de l’Allemand pourrait alors coïncider avec une saison cauchemar des Mavericks qui se solderaient par un des meilleurs choix de la Draft… mais non protégé donc à destination d’Oklahoma City !

A charge à Mark Cuban de se montrer très persuasif lors des prochaines Free Agency.

Quant à Sam Presti, tandis que Lebron James rédige actuellement les nouvelles pages de l’Histoire de la NBA sur les parquets, le tacticien s’échine, lui, à écrire sa légende à coups de manœuvres napoléoniennes.