Et si l’OM avait réussi un bon recrutement

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La rédaction de Débats-Sports inaugure sa série de « Bilan de Mercato » en publiant l’article d’une passionnée de l’Olympique de Marseille. Alissia ne regrette pas le départ de Didier Deschamps de la commanderie. Elle livre ses arguments dans cet article particulièrement soigné.



Après une 9e place décevante en mai dernier, on pouvait s’attendre à un mercato agité du coté de l’OM. Mais entre Florian « Patatino » et le bad boy Joey Barton, les renforts marseillais ne sont pas vraiment à la hauteur des attentes de ses supporters. Qu’on évoque une année de transition ou une place en deuxième partie de tableau, supporters et spécialistes annoncent une saison difficile pour l’OM.

Il faut dire que le départ de Didier Deschamps après trois ans passés au club a marqué la fin d’une époque. Une ère débutée en fanfare avec un titre de champion attendu depuis 17 ans par tout un peuple, et qui s’est achevée sur une 9e place en 2012, plus mauvaise place occupée par l’OM depuis plus de dix ans.

Le départ de Deschamps a été suivi par ceux d’Alou Diarra, de Stéphane M’bia et de Cesar Azpilicueta, titulaires indiscutables de l’effectif de la saison dernière.

Côté arrivées, quatre joueurs ont été recrutés cet été, pour la plupart inconnus du grand public, pour un montant total de 2,6 millions d’euros. Les dirigeants ont annoncé compter prioritairement sur les « minots » du centre de formation. Alors que peut-on attendre de l’OM pour cette saison 2012-2013 ?

Bilan des arrivées et des départs lors de ce mercato 2012 :

Total arrivées = 2,6 M

Total départs = 16 M

Que retenir de ce mercato ?

L’OM s’est libéré de deux des plus gros salaires du club en vendant M’bia et Diarra, et a réussi à dégager un bénéfice net de 13,4 millions d’euros lors de ce mercato.

Le club a perdu des cadres certes, mais dans le secteur défensif uniquement. Les joueurs du secteur offensif sont les plus délicats à remplacer, or Rémy, Gignac, les frères Ayew ou Valbuena sont toujours là. Les seuls points d’interrogation se situent donc en défense, l’attaque étant la même que l’an dernier.

Les ventes d’Azpi et de Diarra ont été remplacées par le latéral droit prometteur de Sedan, Abdallah, et par Barton, bien connu des terrains de Premier League pour ses coups de sang.

Ce prêt peut surprendre, mais en ne prenant en charge que 50% du salaire du joueur et cette transaction semblant être liée à celle de Mbia, l’OM ne prend finalement pas un grand risque financier. Pour ce qui est de l’aspect sportif, le club marseillais qui compte sur ses jeunes avait sans doute besoin d’un joueur d’expérience et de caractère, qui leur fait cruellement défaut depuis le départ de Heinze.

Kassim Abdallah est un bon latéral droit qui a fait ses preuves à Sedan et fera une bonne doublure de Rod Fanni.

Lucas Mendes, jeune brésilien de 22 ans est également une recrue intéressante puisque le poste d’arrière gauche est ainsi doublé, sachant qu’il peut également évoluer dans l’axe.

L’arrivée de Florian Raspentino en fin de contrat est une bonne affaire, puisqu’il permet d’augmenter le nombre de joueurs disponibles pour la rotation de l’effectif lorsque l’OM va enchainer les matches. Arrivé libre, il ne coutera rien à l’OM en cas de flop et ne peut donc être qu’une bonne surprise.

Enfin, compter davantage sur les jeunes du centre de formation ne peut qu’être bénéfique au club marseillais. Omrani et Abdullah évoluent déjà avec les Bleus U18 et sont de très bons espoirs du club.

Le manque d’expérience des « minots » ainsi que celui des recrues est pointé du doigt, mais même si l’exposition médiatique n’est pas la même à Sedan, Coritiba ou Nantes qu’à l’OM, ces recrues connaissent le haut niveau. Et même si leur nom ne fait pas rêver dans l’immédiat, on peut faire confiance à l’oeil avisé de José Anigo qui avait déjà par le passé soulevé le scepticisme de ses supporters en faisant signer des joueurs peu connus tels que Ribéry, Drogba ou Valbuena.

Un changement de politique de recrutement

Après avoir injecté 46 millions d’euros en juin pour renflouer une dette provoquée par une politique de recrutement très risquée et les envies onéreuses de Deschamps, Margarita Louis-Dreyfus a très logiquement refusé d’octroyer une « enveloppe » pour le mercato 2012.

Cette décision a provoqué colère et incompréhension chez les supporters, catastrophés par l’arrivée des pétrodollars de QSI. Parce que Deschamps avait aussi réussi en 3 ans à leur faire oublier ce que Diouf avait réussi à leur prouver pendant des années : on n’a pas forcément besoins de millions pour construire une équipe compétitive. Comment ont-ils pu oublier que la somme des transferts de Taiwo, Ribéry, Drogba et Niang est égale à celle du transfert d’Alou Diarra ?…

Pendant ces 3 dernières années, le club a été plus dépensier que jamais en investissant sur des joueurs plus physiques que techniques, et dont l’âge ne permettait pas d’espérer une quelconque plus-value lors d’une revente.

Une période noire pour les finances du club, débutée il y a trois ans par la signature de Lucho pour un montant record de 26 millions d’euros et conclue en apothéose par un « trou » de 46 millions d’euros à combler à l’issue de la saison 2011/12.

L’OM s’est également vu contraint de vendre plusieurs de ses joueurs, pour alléger la masse salariale et pour remplir un peu les caisses laissées vides par une politique précédente basée sur les objectifs et non sur les résultats.

Cet été 2012 marque donc un tournant puisque pour la première fois depuis longtemps, le club a au moins le mérite de réaliser un  recrutement intelligent et en accord avec ses résultats, ses besoins, ses objectifs et ses moyens.

Bien que cette politique de recrutement soit davantage contrainte par des moyens financiers réduits que motivée par un véritable choix, elle semble bien plus raisonnable que ce qui s’est fait sous l’ère Deschamps. Elle est également à l’image de ce qui a fait progresser le club ces dernières années : un recrutement peu onéreux de jeunes joueurs peu connus du grand public, sources de plus-values importantes en cas de réussite au club ou de pertes minimales en cas d’échec.

Et alors que beaucoup prévoyaient une année difficile et que les supporters pointaient du doigt le manque d’ambition des dirigeants, les 4 victoires d’affilée de l’OM en championnat ainsi que la qualification en Europa League leur a donné tort pour le moment. Vont-ils se souvenir qu’autrefois ils n’avaient pas besoin d’argent pour être heureux ?