Dallas Mavericks, des rookies enfin mis à contribution?

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A l’issue d’une draft peu lisible, Débats Sports livre ses premiers bilans. Qu’elles aient cherché des apports immédiats ou suivi des logiques à long terme, les franchises ont plus ou moins réussi leur draft ». Deuxième volet d’une série dont notre draftologue a le secret avec les franchises dont la réussite de la draft ne pourra être jugée qu’à moyen terme.



Après les Sacramento Kings et les Detroit Pistons, place à la franchise de Mark Cuban.

Les Dallas Mavericks

Mark Cuban, propriétaire exubérant des Dallas Mavericks, le clame haut et fort depuis plusieurs mois : Il faut absolument entourer Dirk Nowitzky de coéquipiers talentueux pour ses dernières années de carrière afin de viser le titre.

Lorgnant, au vu et au su de tous, sur le pivot des Lakers Dwight Howard lors du marché des agents libres, débutant le 1er Juillet, la franchise texane devait donc s’assurer en ce soir du 27 Juin de se laisser suffisamment de marge de manœuvre sur le plan salarial pour mettre toutes les chances de son côté dans l’acquisition du All-Star.

Par conséquent, des rumeurs, plus tard démenties, se mirent à fleurir quant à la possibilité d’acquérir le choix 13 de fin de loterie accompagné du contrat imposant de Shawn Marion pour les 29 autres franchises de la NBA.

Le General Manager de l’organisation texane choisit une autre voie.

Sans se séparer de son ailier anciennement All-Star, Donnie Nelson est parvenu à faire des économies par le recours à des transactions complexes.

Ainsi, le choix 13 fut expédié aux Boston Celtics contre le choix 16 associé à deux futurs choix du second tour. Puis, seulement quelques minutes plus tard, l’ancienne propriété des Verts tombait dans l’escarcelle des Hawks avec Jared Cunningham, lié par un contrat garanti gênant dans la chasse au Dwight Howard, contre le choix 18.

Ce choix 18 ne changera plus de propriétaire et l’élu se nommera Shane Larkin.

Issu de la faculté de Miami et profitant de la bonne dynamique de son équipe au tournoi universitaire de fin de saison, le meneur avait fini par s’imposer comme l’un des espoirs les plus convoités à son poste. Après avoir impressionné au Draft Combine de Chicago par ses qualités athlétiques, il s’était ainsi invité dans la conversation du top 5 de sa position avec l’Allemand Dennis Schröeder, derrière les indéboulonnables Trey Burke, CJ McCollum, et Michael Carter-Williams.

A peine arrivé à Dallas, le rookie fit montre d’un culot et d’une confiance en lui étonnants. Du haut de son absence totale d’expérience en NBA, avec 0 minutes de temps de jeu à son actif, le jeune homme affirmait à qui voulait l’entendre qu’il voulait jouer un rôle majeur dans la signature du meilleur pivot de la ligue, Dwight Howard.

De cette profession de fois, qui dut susciter les traditionnels « Shut up, rookie ! » en interne, il ne reste pourtant rien puisqu’il ne fut pas intégré au contingent chargé de convaincre l’ancien-Laker de rejoindre Dallas.

Pire, Larkin se fractura la cheville peu après, le contraignant à rester éloigné des terrains pendant de nombreux mois.

Après un énième transfert, ses droits étant passés par Milwaukee et Philadelphie le soir de la Draft, Ricardo Ledo échouait également dans le Texas.

L’intéressé constitue probablement le joueur qui alimente le plus les curiosités de toute la promotion 2013.

Figurant parmi les plus grands espoirs de sa classe d’âge à la sortie du lycée, l’étudiant ne put prendre part à aucun match avec sa faculté de Providence, la faute à des résultats académiques insuffisants.

Bon shooteur, bien plus altruiste que les vedettes basketballistiques ballovores, Ledo présentait un profil plutôt atypique pour un lycéen.

Alors que la décision de la NCAA de l’interdire aurait pu le faire oublier, quelques scouts se sont tout de même présentés aux premiers entrainements de sa formation durant l’année écoulée. Ayant eu vent, semble-t-il, des qualités du prospect, les observateurs au solde des différentes franchises se sont multipliés au fil des mois, obligeant même l’entraineur à demander le huit-clos à plusieurs occasions !

Grâce à ses qualités de création, le jeune homme était utilisé par son entraineur pendant les séances de travail défensif pour incarner le meneur de jeu star de l’équipe adverse…

Le néo-Maverick ne semble donc pas manquer de qualité, mais, n’ayant pas été testé au niveau inférieur, son niveau de jeu au plus haut niveau demeure le plus grand des mystères.

Ses premiers pas sur les parquets seront à n’en pas douter scruter de très près.

Pourtant, la campagne de recrutement de cet été relègue inévitablement les novices au second plan, au point de rendre la prédiction du commencement de leurs carrières impossible.

En résumé, le succès, ou l’échec, de la Draft des Dallas Mavericks ne pourra être déterminé qu’à court ou moyen terme.

Le premier facteur expliquant ce brouillard réside donc dans la concurrence des rotations. Mark Cuban a ainsi enregistré la signature de Jose Calderon, maître à jouer du géant espagnol, ainsi que celle de Devin Harris, produit de la maison qui évoluait à un niveau décent avant de perdre son basket dans diverses franchises NBA.

Les deux hommes évoluant au poste 1, leurs présences conjointes pourraient s’avérer rédhibitoires pour le temps de jeu de Shane Larkin, déjà handicapé, comme Devin Harris, par une blessure.

Mais l’arrivée la plus clinquante de l’intersaison se situe au poste mitoyen avec l’acquisition des services de Monta Ellis, venu remplacer OJ Mayo, parti à Milwaukee.

Or, le talentueux arrière s’impose dans la formation comme le principal appui de Dirk Nowitzky dans la quête d’un nouveau titre, ce qui signifie que sa doublure ne jouira pas d’un nombre incalculable de minutes.

De plus, ces dernières pourraient tout à fait être attribuées à Devin Harris, qui oscillerait entre les postes 1 et 2 en tant que 6ème homme.

En d’autres termes, les potentialités de voir le parquet d’ailleurs que du banc semblent grandement compromises pour Ricky Ledo également.

Une telle conjoncture sera, de surcroît, difficile à dépasser. Rappelée en introduction, la volonté du propriétaire est d’entourer Nowitzky pour plusieurs dernières danses.

Par conséquent, seront privilégiés les éléments les plus expérimentés qui peuvent se targuer d’une carrière imposante fournie en coups d’éclats. Dès lors, confier des responsabilités à des bleus s’apparenterait à un contre-sens pour une équipe visant, avec plus ou moins de réalisme, le titre suprême. La tendance ne sera donc pas simple à inverser.

Enfin, pour retrouver la trace du dernier produit de la formation des Mavs, il faut suivre la piste de…Devin Harris !

Rares sont ainsi les jeunes à avoir parachevé leur développement à Dallas, et le dernier en date remonte non seulement à plus d’une demi-décennie, mais il n’a en plus jamais véritablement tenu les premiers rôles dans une équipe très compétitive.

Un Brandan Wright a réussi à s’imposer dans la rotation mais il reste difficile d’en attribuer le crédit à Dallas, et surtout, il occupe aujourd’hui encore une place peu décisive.

Jae Crowder et Bernard James suivent la même voie à l’heure actuelle.

Une question demeure quant à la cause d’un pareil constat :

Manque de responsabilités ou encadrement inefficient ?

D’une part, les Dallas Mavericks font preuve d’une remarquables longévité, parvenant à rester dans l’élite de la conférence Ouest, et de la NBA, depuis près d’une décennie.

Compte-tenu de ces ambitions, ne pas se reposer sur des éléments inexpérimentés se justifie pleinement et expliquerait la non-éclosion de jeunes talents au sein de la formation à travers les saisons.

D’autre part, l’organisation n’a pas particulièrement raté ses dernières Drafts. Des prospects comme Dominique Jones, Jared Cunningham ou Rodrigue Beaubois ne manquaient pas de talent mais pas un ne reste aujourd’hui dans l’effectif.

Ont-ils été mal formés par des entraineurs individuels médiocres ou ou bien l’absence de minutes accordées par le head coach ont-elles inhibé leur développement et/ou dissimulé leurs progrès aux yeux des scouts?

Nul doute que la trajectoire de Ricky Ledo et Shane Larkin, qui évoluent aux mêmes postes que les trois pré-cités, permettra d’apporter une nouvelle réponse à cette interrogation…et possiblement de renforcer la jurisprudence texane…