Comme du bétail à l’abattoir

debats sports image par defaut
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Dimanche soir dernier, Robert Griffin III, le quaterback des Redskins de Washington sort complètement sonné après un choc sur une course. Après son black-out, le rookie ne se rappelait plus du quart-temps ni du score. Et pourtant malgré cela, il risque de se présenter sur le terrain dimanche face aux Vikings et Jared Allen. Certes les examens sont nombreux mais on a du mal à s’empêcher de penser que malgré tout, les dirigeants feront le maximum pour titulariser leur pépite.



Attention, nous ne sommes pas en train de dire que Griffin joue avec sa vie s’il venait à disputer le match de dimanche, mais ce n’est à coup sûr par une décision judicieuse après son K.O. de la semaine dernière. La NFL a quelques règles bien définies en matière de knock-out, mais rien qui vient égaler les règles du rugby européen. Voici un exemple du règlement de la F.F.R. :

10.1.1 – Un joueur ayant subi une commotion cérébrale ne participera à aucun Match ou entraînement pendant une durée d’au moins trois semaines à partir de la date de la blessure et ce, seulement si le joueur ne présente plus de symptômes et après avoir été déclaré apte à la suite d’un examen médical approprié. Cette déclaration doit faire l’objet d’un rapport par écrit établi par la personne qui a examiné le joueur.

La NFL aussi a des règles similaires, en vertu desquelles le joueur doit observer une période de repos, uniquement sur prescription d’un neurologue indépendant. Mais au pays du roi dollar, aucun médecin n’est indépendant.

Les précédents malheureux sont pourtant nombreux. En mai dernier, Junior Seau, ancien linebacker des San Diego Chargers, Dolphins et Patriots, se donnait la mort d’une balle dans la poitrine. Il avait 43 ans, dont 19 ans au service de la NFL.  Il vient s’ajouter à une liste trop longue d’anciennes gloires qui ont trop subi les chocs au cours de leurs carrières. En 2011, c’était l’ancien Giant Dave Duerson, qui se suicidait à 50 ans, avec la même méthode. Junior Seau vivait un calvaire depuis sept ans, incapable de trouver le sommeil sans de puissants sédatifs, devenant violent et abusant de l’alcool.

La NFL a été obligé d’ouvrir une hotline avait d’aidé les joueurs dépressifs à tenir le coup et encaisser les coups répétés, lesquels entraînent les maladies neurologiques. Mais la NFL n’est pas la seule en cause.

Les joueurs aussi sont visés. Et notamment ceux qui provoquent intentionnellement des blessures sur les stars adverses. On ne souvient encore douloureusement du sack subi par Brett Favre, et l’on a appris plus tard qu’une prime avait été mise sur sa tête. Chez les Saints le système de primes aux blessures des Saints était supervisé par le coordinateur défensif Gregg Williams. Les K.-O. valaient 1500 $ et les blessures nécessitant un transport motorisé, 1000 $.

De même, le remplaçant de Griffin dimanche dernier a fait forte impression, rivalisant avec Matt Ryan, le quaterback des Falcons, mais ne pouvant empêcher la défaite des Skins. Il est envisageable que Griffin ne souhaite pas voir son meilleur ennemi monter en puissance et risquer de lui voler sa place de titulaire, à ses risques et périls.

On s’écarte un peu du sujet d’origine, mais l’important est que l’on a l’impression que la ligue ne fait pas grand-chose pour protéger ses joueurs. On espère ne pas en arriver jusque là, mais voici ce qu’avançait le safety des Ravens Bernard Pollard :

« Bientôt, le football n’existera plus ; c’est un sport trop violent. C’est la nature de ce sport. Tuer, ou être tué. De quel côté préférez-vous être ? ».

On souhaite en tout cas un bon rétablissement à Robert Griffin.