Après deux arrivées au sommet, quels enseignements pour la suite de la Vuelta?

debats sports image par defaut
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Après deux arrivées au « sommet », les grandes manœuvres ont été initiées. Pas nécessairement de la manière la plus glorieuse quand les coéquipiers de Chris Froome, accompagnés par les BMC et les Radioshack (sic) se sont mis à accélérer le rythme pour distancer le leader, Alejandro Valverde retardé par une chute à quelques encablures de la dernière difficulté. Pas nécessairement de la manière la plus efficace quand Navarro a placé une accélération avec Alberto Contador dans sa roue, lui même suivi par Froome et…Nicolas Roche. Après quelques accélérations sans parvenir à faire la différence, Contador est rentré dans le rang. Froome s’est contenté de suivre. Tous les favoris, sauf Valverde sont arrivés dans le même temps et se tiennent dans un mouchoir de poche au classement général. Peut-on déjà tirer quelques enseignements pour la suite de cette Vuelta ?



A la veille d’une cinquième étape sans difficultés, Joaquim Rodriguez est porteur du maillot rouge de leader, Christopher Froome le suit une seconde derrière, lui même devançant Alberto Contador de seulement quatre secondes. Panorama des forces en présence.

L’espagnol Alberto Contador est de retour. Revenu à la compétition avec la ferme intention d’en découdre et de renouer avec le succès, l’espagnol a attaqué, dès que l’occasion s’est présentée. Il n’a cependant jamais réellement réussit à créer des écarts. Pas plus hier sur une côte certes courte mais pentue, ni aujourd’hui dans un col de treize bornes à une moyenne de 5%. Son incapacité à faire sortir de la roue un Christopher Froome interroge quant à son réel niveau et l’étendue de ses capacités.

L’espagnol n’a plus fait exploser ses rivaux depuis le Giro 2011. Il ne fait plus preuve de la même giclette que par le passé et ne parvient pas à maintenir son effort dans la durée afin d’asphyxier ses concurrents. A sa décharge, le terrain de jeu proposé jusqu’alors ne correspond pas à ses qualités. Il lui faudra être plus tranchant s’il souhaite lancer de sérieuses attaques et non seulement des escarmouches.

Christopher Froome, le plus fort dans l’exercice contre la montre semble craindre Alberto Contador. Depuis le départ de ce Tour d’Espagne où il avait échoué à la deuxième place l’an passé après avoir trop attendu à jouer sa carte personnelle, le britannique semble s’être fixé comme objectif de suivre Alberto Contador. Dès que le coureur Saxo Bank se dresse sur ses pédales, Froome hausse le rythme sans pour autant passer lui même à l’offensive. Tout laisse à penser que l’équipe Sky souhaite mettre en œuvre la stratégie qui s’est avérée payante lors du Tour de France avec Bradley Wiggins : amener le leader dans un fauteuil en montage et le laisser faire la différence dans le contre la montre.

Deux bémols toutefois.

• L’équipe Sky semble nettement moins dominatrice dans cette Vuelta qu’elle ne le fut lors du Tour de France. Un leader, en la personne de Contador est parvenu à s’extraire du peloton et c’est Christopher Froome lui même qui dut combler l’écart.

• Le tracé de l’édition 2012 du Tour d’Espagne ne présente pas 100 kilomètres de contre la montre individuel mais seulement 39 kilomètres sur un parcours particulièrement technique qui ne permettra pas à Froome de réaliser des écarts semblables à ceux qui avaient mis fin au suspens lors de la grande boucle.

Sans compter qu’il est permis de douter de la capacité physique de Christopher Froome à enchaîner le Tour de France, les Jeux Olympiques et la Vuelta, en jouant la gagne ou le podium à chaque fois. On fait toutefois de Froome notre favori. Il sera très difficile à Contador de le sortir de la roue, et la Team Sky a été constituée pour contrôler la course dans la montagne. Avec Uran, Henao, et Porte, Christopher Froome est le mieux entouré des leaders.

Joaquim Rodriguez a une nouvelle fois su saisir sa chance dès que le terrain lui était favorable. Il n’a été battu que par la pointe de vitesse d’Alejandro Valverde lors de la troisième étape, et vient de revêtir le maillot de leader au bénéfice de la chute de Valverde à une trentaine de kilomètres de la fin de la quatrième étape. Rodriguez a longtemps semblé en position de remporter le Giro cette année, mais ses piètres qualités de rouleur contre la montre l’ont privé de sa première victoire dans un grand tour au profit du canadien de Garmin, Reyder Hesjedal. S’il veut remporter cette Vuelta il devra créer de véritables écarts sur Contador mais surtout sur Froome, une opposition d’un autre calibre qu’Hesjedal.

Alejandro Valverde converti leader de la Movistar suite à la méforme de José Cobo Acebo, le tenant du titre est désormais à 36 secondes. Robert Gesink ne s’est pas montré mais n’a pas concédé de temps.

Annoncée comme bien plus spectaculaire qu’un Tour de France cadenassé par l’hégémonique Sky, la Vuelta est ouverte mais Froome semble le mieux placé. Au moins, le Tour d’Espagne permet d’assister à des faits de course absents, du Tour de France. Alors que Simon Clarke vient de remporter l’étape devant Tony Martin, l’espagnol Marcos Garcia évoluant sous les couleurs de Caja Rural règle le sprint pour la quatrième place…et croit avoir remporté l’étape.