Après une saison blanche, Andrew Bynum réinvente son jeu

debats sports image par defaut
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Avoir passé une année sans être en mesure de jouer au basket a définitivement changé Andrew Bynum. Il y a quelques semaines, il reconnaissait que cette saison blanche avec les Sixers lui avait au moins appris à travailler plus sérieusement. Le voici désormais prêt à concéder qu’elle a fait de lui un joueur différent.



En effet, il se pourrait fortement que toutes ses séances de rééducation ne lui permettent pas de retrouver toute l’explosivité dont il faisait étalage sous le maillot des Lakers et qui a depuis disparu des écrans.

Bynum lui-même l’admettait avant la rencontre face aux Timberwolves, lundi dernier :

« Je ne pense pas que ça reviendra. Du coup, j’utilise mieux mes appuis et je base mon jeu sur mes mouvements plutôt que sur mon physique. »

Vous vous en doutez, les atouts physiques dont il disposait auparavant se sont logiquement amenuisés durant cette saison vierge. Il doit donc réinventer son jeu, et ce processus s’illustre par exemple par une utilisation plus fréquente de son tir à mi-distance.

Bynum explique qu’il a toujours eu un bon tir, mais n’a pas souvent eu l’occasion de le mettre à profit car ce n’était tout simplement pas son rôle.

« J’ai développé une adresse de loin et j’ai confiance en mon tir. C’est juste qu’on ne m’avait jamais demandé de m’en servir. Ici, avec Kyrie, après mes écrans, quand les défenses reculeront, j’aurai de l’espace et il me faudra saisir ma chance à chaque fois. »

On se souvient ainsi de sa tentative derrière l’arc lorsqu’il évoluait à Los Angeles sous les ordres de Mike Brown. Ce dernier l’avait d’ailleurs très mal pris.

Interrogé à ce sujet cet été, Mike Brown avait immédiatement reconnu que Bynum avait les capacités pour prendre des tirs primés mais que cette fameuse tentative avait été prise à contre-courant du jeu. Qu’en sera-t-il à Cleveland ?

« Il peut tirer de loin, et les défenses ne s’y attendront pas, » glisse l’entraîneur.

Mais revenons-en au physique de Bynum. Pour l’instant, il lui faut environ deux jours pour récupérer après un match, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il ne joue pas les back-to-backs. Mike Brown n’a pas indiqué que les Cavs traiteraient leur pivot All-Star de la sorte toute la saison, mais ils lui laissent clairement le temps de revenir.

« Je n’ai pas vécu une année blanche pour rien, » rappelle ce dernier. « J’ai toujours les mêmes qualités et le même niveau technique, je dois juste me remettre dans le bain. »

Son spin move vers le panier vendredi dernier chez les Bobcats témoigne parfaitement de la forme actuelle de Bynum. Toujours capable de pénétrer, il n’a cependant pas réussi à conclure l’action.

Le joueur confiera d’ailleurs encore ressentir « de vives douleurs par-ci par-là, mais rien de grave. »

Rappelons qu’il n’a passé la barre des 65 matchs par saison qu’une fois dans sa carrière, et que penser que ses problèmes de genoux sont derrière lui n’est donc pas réaliste.

La victoire des Cavs sur les Timberwolves (93-92) a, à ce titre, constitué une grande étape pour le pivot de 26 ans puisqu’il est rentré en jeu deux fois, pour un total de 18 minutes. Jusqu’alors, il n’entrait en jeu qu’une fois par match, pour une petite dizaine de minutes.

Il semble faire des progrès en vue d’intégrer le cinq de départ de l’équipe, bien que rien ne puisse nous permettre de dire quand cela se produira.

Ne tirons donc pas de conclusions définitives sur ce que nous avons pu observer quant à sa forme physique lors de ce début de saison.

« Seul le temps nous le dira, » conclut Bynum lui-même.

Le joueur, qui lors du media day affirmait ne pas croire qu’il s’agissait là de sa dernière chance, aurait donc changé d’état d’esprit, comme en témoignent ses déclarations et surtout l’effort qu’il produit dans chacun de ses entraînements. En privé, certains joueurs penseraient de même.

Le déclic proviendrait donc des médecins des Cavaliers, qui lui ont dit que sa seule chance de revenir au niveau qu’on attend de lui serait de renforcer sa jambe au niveau des genoux pour soulager ses articulations.

« Je suis venu à Cleveland pour tout donner, » déclare-t-il. « Les docteurs m’ont dit que si je ne musclais pas ma jambe, j’étais foutu. Entendre des choses comme ça, ça fait réfléchir. C’est un peu ma dernière chance, et c’est pour ça que j’essaie de rester concentré sur mon objectif, que je viens chaque jour en étant à fond. »

Sa motivation n’est en tout cas pas à remettre en cause. Dans le quatrième quart-temps, alors que les Timberwolves venaient de sortir Nikola Pekovic pour jouer small ball, Bynum pensait pouvoir prendre l’avantage. Il était malheureusement temps pour lui de sortir. Et, s’il avait pu rester plus longtemps, il est persuadé que la fin de match n’aurait pas été aussi serrée.

« Si j’avais été en pleine forme, on aurait pu insister encore plus à l’intérieur et le match ne se serait pas joué à un tir comme ça a été le cas, » peste-t-il. « Mais mon heure viendra. Je vais bientôt pouvoir jouer de plus en plus, au fil des matchs. J’ai vraiment hâte de pouvoir dire que je suis de retour. »

Par Léo Hurlin, d’après les traductions partielles des articles d’ohio.com « Cavs notebook: Bynum dealing with ‘little sharp pains,’ believes explosiveness is gone forever » et Cavs 93, Timberwolves 92; final thoughts